Avant de rendre les armes estivales, l’équipe de Paloma nous faisait un drôle de teaser pour nous brancher à la rentrée : pour souffler ses 10 bougies, il était proposé aux spectateurs, contre un billet de 10€, de profiter d’une soirée surprise finement préparée par les agitateurs de la salle. Vu comme la structure est active sur le territoire gardois depuis son existence, c’est forcément les yeux fermés que nous avons bien voulu jouer le jeu !
Bon, ok : la vraie rentrée de Paloma a déjà eu lieu, le lundi précédent, avec la venue des Biffy Clyro. Pourtant, le gros événement de ce premier week-end de rentrée musicale dans le vaisseau nîmois avait des allures bien mystérieuses ! Pour ce week-end XXL spécial anniversaire, l’équipe organisatrice a choisi de faire les choses en deux temps : d’abord, une grosse nouba le vendredi soir puis, récup’ oblige, un goûter musical allant jusqu’à l’apéro le lendemain.
Vendredi, c’est donc à 18h30 pétantes que le rendez-vous est pris et que le programme se découvre : Paloma n’avait diffusé que très peu d’info autour de l’événement (pour garder le mystère) mais avait quand même lâché deux bombes en amont. Vendredi soir, Les Wampas seront de la partie, tout comme L’impératrice le lendemain. Si le menu dévoilé s’annonce copieux, on serait presque déçu de constater que le plus lourd des concerts était déjà connu…
Ce ressenti dépassé, il faut bien reconnaître que Paloma a le sens de la fête : entre la Grande Salle, le Club et l’incontournable Patio, les 3 lieux ‘phare’ du site vont donc être occupés. Il y a des concerts, des animations, un peu de théâtre en ouverture, des jeux… Et surtout, afin de coller aux goûts du public très varié de Paloma, cette dernière est parvenue à proposer une programmation à son image : éclectique, accessible, ouverte à tous, en mode venez comme vous êtes !
Finalement, comme pour résumer ce qu’elle a l’habitude de programmer dans son enceinte, Paloma a donc choisi de mettre en avant pour son anniversaire du rock, de la pop, du reggae, de l’electro et du jazz. Avec une sacrée dose de bonnes humeurs et de lâcher prise, chacun dérive là où bon lui semble : pour ceux qui préfèrent l’ambiance jazzy créée par Jazz Rumba Club, direction la Grande Salle. Pour ceux qui sont plutôt bière et plein air, l’intenable Asher Selector se chargeait de tout : à coups de gros sons reggae, dub, rub a dub, le sélecta n’a pas fait dans la demi-mesure ! Après 2 heures de set au Patio, on ne s’avance pas trop en disant qu’il aurait pu ambiancer la foule jusqu’au bout de la soirée ! Enfin, pour ceux venus partager de bons moments entre potes, quoi de mieux qu’un worldwide air contest ? Mention spécial au show de « Diam’s ».
C’est dans cette ambiance aux milles facettes que Paloma a réussi sa soirée d’anniversaire : la foule, dense et massive, (re)prend ses marques dans un lieu qu’elle connait ou qu’elle apprend à connaître : dans le grand couloir jaune, vous pourrez croiser des personnes en robe soirée et, plus loin, un punk qui attend son heure. On retrouve forcément des habitués mais nous tombons aussi sur certains qui avouent venir dans l’enceinte pour la première fois. Paloma a réussi son coup.
Pourtant, à trop vouloir viser grand, il semblerait que Paloma ait peut-être vu trop grand justement : il est extrêmement rare de se plaindre des aspects organisationnels en ce lieu mais cela paraît incompréhensible qu’il puisse y avoir autant de monde ! Outre l’extrême difficulté de pouvoir se déplacer aisément dans le Patio ou dans les couloirs de Paloma, chaque action devient un périple : malgré les 3 bars opérationnels, il faut prendre son mal en patience pour aller commander… et ne parlons pas de l’interminable queue pour manger ! Gros loupé. Enfin, sur la large plage horaire de la soirée (18h00-01h00), il est tout simplement impossible de se poser dans un endroit de Paloma sans être matraqué de son. Avoir quelques minutes de répit avant de repartir est tout bonnement impossible.
Dommage, car la soirée est riche et mérite d’être vécue comme il se doit : on aime les influences sonnant très Daft Punk du set du duo Braxe et Falcon qui, au Club, a clairement fait danser la foule. L’intensité monte d’un cran, tout ce qu’il faut, mais la découverte d’autres artistes nous incite à jeter une oreille dans la Grande Salle. Ce ne sera qu’une oreille tant l’univers de Mr Giscard ne passe pas. Entre la nonchalance du protagoniste principal, complètement assumée, et des textes qui ne font pas du tout vibrer (comme JVP), changement de cap immédiat.
En tous cas, en jetant une autre oreille dans le Patio, on se rend bien compte que c’est tout Paloma qui monte en pression. Le Covid semble loin et ça fait plaisir ! Dans cette ambiance bon enfant et une fois les ventres enfin rassasiés, la fameuse photocabine de Paloma devient la nouvelle attraction où chacun doit repartir avec sa traditionnelle photo souvenir.
Il en reste d’ailleurs à créer : bouillant comme jamais, Didier Wampas est toujours le roi et Les Wampas proposent un show d’une heures surpuissant. En expédiant une poignée de tracks issus de leur dernier album en date, « Sauvre le monde », la clique nous glissera aussi son Grand amour pour lancer la promo de leur nouvel album, « Tempête, tempête », prévu pour le 30 septembre. Ensuite, pendant une bonne quarantaine de minutes, c’est une pluie de classiques qui va déferler ! On saute d’albums en albums, de Manu Chao à Rimini, Des bottes rouges à Comme un Punk en hiver (pour le plus grand wall of death de l’histoire, si, si !). Bref, avec son cher micro filaire, Didier Wampas a volé, slamé, braillé et joué dans toutes les positions possibles. Infatigable !
En clôture, et en attendant que la foule se laisse tenter par un karaoké géant, on en profite pour découvrir la belle rétrospective photos/concerts de ces dernières années. De beaux clichés, assurément, et un peu de tristesse de n’en voir aucune issue d’entre nos murs. Le Musicodrome serait-il rancunier ? Pas du tout 🙂
Doucement mais sûrement, le dernier concert dans la Grande Salle va se charger d’enfoncer le clou : les intenables Bagarre ne sont pas là pour faire dans la dentelle. Dur dur de passer en dernier mais le public, intéressé et impliqué, reste. Bagarre ça tape, Bagarre c’est fait pour ceux qui veulent hurler, bref, Bagarre a tout cassé !
Joyeux anniversaire Paloma !
Crédits photos : Olivier Scher