Oh fan que le temps passe vite ! A force de s’être arrêté de vivre pendant plusieurs années, on en aurait presque perdu le fil… Cela faisait près de 7 ans que le successeur de « Foule color » se faisait attendre n’empêche. Et, finalement, Gari Greu et le Oai Star sont de retour avec un nouvel album, « Zulu oscar bravo india ». Plaisir !
La vie est aussi magnifique qu’elle est injuste. Elle l’est forcément car, après toutes ces années, on ne peut que se délecter de continuer à profiter du Oai Star, tout vent dehors, boosté à l’aïoli. Injuste, aussi, car on aurait aimé voir cette belle galère oaistarienne amenée par les deux agitateurs des débuts, Gari et Lux. Malgré la grosse vague qui a déferlé sur l’essence-même du Oai Star, Lux B doit se fendre la poire de voir comment le projet a évolué, s’est agrandi et diversifié, avec toujours la même humanité et sincérité. On ne se prend pas la tête avec Oai Star, on se retrouve, on créait quelque chose, on le partage avec ceux qui veulent bien se mettre la tête au frais, et fai avans !
Derrière ce « Zula oscar bravo india », il y a tout ça. C’est une sérieuse envie de se retrouver et de continuer à défricher les sons qui font vibrer la joyeuse équipe. S’il y avait d’ailleurs un morceau pour résumer ce « Zulu oscar bravo india », ce serait la compo de clôture, Faut secouer. Un rock marseillais, soupoudré de punk et de ska, comme si Gari Greu avait voulu réunir Les Sheriff et La Ruda Salska le temps d’une chanson.
Inquiet de l’évolution du monde (Comment ça va ?), Oai Star reste lucide sur ce qui nous accompagne au quotidien et ce qui le gangrène… et c’est donc à coup de guitares et de riffs bien lourds qu’il apporte une réponse. Une réponse qui sait prendre des tons cosy/groovy pour nous demander si, déjà, le passage sur le trône s’est bien passé ce matin !
Bien décidé à placer le rock’n’roll au sommet de l’étendard oaistariste, Oai Star s’offre une chanson-hommage A la maison hantée, le pub-rock de la cité phocéenne, et Rien ne pourra les (nous) arrêter. Un état d’esprit rock plane sur cet opus et certaines tracks méritent d’ailleurs d’y accorder une attention particulière : on apprécie Les pires, percutante à souhait, qui n’hésite pas à mêler rock et synthés : « les enfants de salaud, les bien que zéro, les tenants d’idées crados (…) les pires de tous les mots ».
En mode cradingue, plusieurs tracks sortent également la grosse machine : ACDC, avec Dadoo, flirte avec un « Highway to Oai » qui ne passe pas inaperçu… ou encore Oai Star au Hellfest qui nous sort un scénario bien ficelé pour tenter un passage en force ! L’aïoli guerilla est proche des deux doigts de la prise, Animal nous ferait presque penser au Destructeur d’horodateur d’une autre époque !
Dans ce oai perpétuel, Oai Star va pousser le vice encore plus loin : d’abord, il rappelle quelques fondamentaux avec Fouta nobis pacem, foutez-nous la paix en français, avec un bon vieux punk-rock des familles. Plus hybride et plus atmosphérique, Scarabée nous joue finalement des tours avec Le Bast et voit débouler une armada marseillaise remontée comme un coucou ! Les chiens sont lâchés et c’est un punk aiguisé au couteau qui déboule sans crier gare… « oooh oooh oooh » ! Une Musique de vieux en somme !
Et pourtant, une dernière sucrerie débarque histoire d’atteindre l’objectif faya : un drôle de guest accompagne Oai Star sur le célèbre jeu Le point commun (quoi, vous ne connaissez pas ?). Guillaume Meurice, plus joueur que jamais, va tenter de gagner son poids en margarita… mais y parviendra-t-il ? Écoutez « Zulu oscar bravo india » pour avoir la réponse !
Bref, c’est dons avec un tout nouveau line-up que Oai Star a repris le chemin des studios et s’offre une nouvelle virée musicale. Avec l’intenable Jamin (mandoliiiine !), Nesko Hadzimuratovic et le duo On S’en Tape (Gabi et Vince) à ses côtés, Gari a donc trouvé sa nouvelle équipe d’allumés !
A retrouver sur scène !
Oai Star, « Zulu oscar bravo india », disponible depuis le 10 février 2023 (12 titres, 39 min.) sur le label It’s OK et Baco Distribution.