Nous avons eu le bonheur de rencontrer le groupe Rocky. Histoire de vous remettre un peu dans le contexte, l’interview s’est déroulée dans leur loge après leur live sur la grande scène du Paléo Festival, en présence de tous les membres du groupe, de leur manager François ainsi que du père de la chanteuse, John, et de son amie Catherine.
Une brève présentation ?
Laurent : Les garçons on est de Lille, Inès elle est de Paris et elle faisait ses études à Lille. Elle nous a rencontrés à ce moment là. Voilà.
Inès : Les garçons avaient déjà formé un groupe à l’époque mais n’avaient pas de voix, ça s’appelait TV Glory. Ils savaient qu’il voulaient changer de sons et ils voulaient quelqu’un qui incarne le chant. Du coup un pote commun nous présente, on commence à répéter sans trop se poser de questions, premières démos, premiers morceaux. Après tout est aller très vite. Le premier concert, la signature, disque de platine, le Zénith et puis voilà, c’est super !
De base vous avez 2 univers qui sont plutôt différents. Toi Inès qui est plus hip-hop/RnB et les gars qui ont plus d’influences house. Comment vous avez sû mélanger ces deux styles ? Vous avez pris ça comme un avantage ?
Laurent : Oui complètement.
Inès : C’était pas non plus noir et blanc. Pas comme si les garçons n’avaient jamais écouté de RnB et moi je n’ai pas non plus découvert la house et le rock avec eux.
Laurent : Sa base c’était le RnB, nous c’était plus rock pour schématiser. Mais on a un socle commun, et Rocky c’est vraiment la rencontre des deux univers.
Tom: Ça a quand même amené un truc, ça fait un teinte, c’est un peu ça notre son.
On se rend compte en écoutant votre musique que vous mélangez plein de styles différents, et qu’ils varient en fonction des morceaux. Est-ce que c’est un peu un mélange de toutes vos influences ?
Inès : Clairement. On a tous écouté beaucoup de trucs pas forcément au même moment. Quand on a voulu faire le disque on n’a pas eu de brief de départ, on s’est pas dit : « On va faire telle esthétique en la déclinant à l’infini sur tout l’album ». On a eu la volonté de mélanger toutes les musiques qu’on aimait sans se poser de question. Donc effectivement c’est vraiment le mélange de toutes ses influences, qu’on espère réussit.
Des artistes qui vous ont vraiment marqués ?
Laurent : Ce qui nous a influencé c’est justement des groupes qui se permettent de mélanger la musique de club, la pop…
Tom : Par exemple les Talking Heads ils ont mélangé disco, funk et pop. Après Notre musique ne ressemble pas forcément là leur mais on aime bien la démarche. Mélanger ces musiques là qui a priori n’ont rien à voir et faire un son nouveau.
Laurent : Même aujourd’hui quand tu regardes, le RnB ça a vachement infusé la musique mainstream, la trap. La house qui est vachement entrée dans le hip-hop. On aime bien cette démarche là.
Olive : C’est ne pas se mettre de limite et laisser les influences parler. Sans se mettre de cadre en essayant de suivre un chemin très précis.
Votre son du moment ?
Inès : Il y en a pleins ! Je n’arrive pas à me sortir de la tête le dernier Arcade Fire.
Laurent : Steve Lacy, ce qui fait c’est mortel.
Tom : J’écoute un truc assez récent en ce moment, du RnB de Chicago chanmé, de Ravyn Lenae.
Il y a pas mal de travail au niveau de vos clips et de vos pochettes d’album. L’image c’est important pour vous ?
Inès: Quand on a dû penser l’image de Rocky, on a eu la chance d’être hyper bien entourés. Il y avait déjà le gars de notre label à l’époque qui avait un flux d’images, qui a de super belles réf et qui connaît des gens super créatifs. C’est lui qui nous présenté le photographe René Habermacher, qui vient de la mode et qui est arrivé avec son univers, ses idées. Il a été très à l’écoute et qui a compris aussi l’image d’un jeune groupe. Il a réussi à faire un truc plein d’aspérités et aussi impactant. Quand tu regardes tu te dis « qu’est-ce que c’est ? », ça décrit pas forcément notre musique mais c’est intriguant.
Laurent : Il faut savoir que le monsieur qui est là (Olivier) est né dans le milieu des années 70, à une époque où les vinyles et les pochettes c’était très important, donc avoir une belle pochette de disque c’était essentiel. On voulait aussi faire un truc qui parle aux jeunes.
Vous vous faites incinérer, quel est le morceau qu’on passe à votre incinération ? (by François)
Laurent : Moi c’est « Chaud Cacao » évidemment. (rires)
Tom : « Ashes to ashes » de David Bowie (rire) Non, « Iner city blues » Marvin Gaye pour moi.
Laurent:« Cortez the Killer », Crazy Horse.
Inès : Je ne sais pas mais je pense que ça serait un truc joyeux.
Sur un des morceaux tu chantes en mina (dialecte togolais) c’était pour faire un big up à la famille ?
Inès : C’était pour faire un big up à la famille mais c’était aussi le challenge de prendre le mina et de chanter de la pop. C’est vrai que la scène togolaise est hyper riche, et je me suis dit qu’est-ce que ça va donner ? Au final c’était presque une surprise de voir toute la musicalité de la langue chantée.
Laurent : Sur la démo ça a été tout de suite hyper évident.
C’est quoi la suite pour vous ?
Inès : Deuxième album, quelques concerts pour finir l’été.
François : Enregistrer des démos la première quinzaine d’août.
(À John Kokou) Vous êtes fier de votre fille ?
John : Très fier et encouragé par Catherine qui à bien voulu m’accompagner ici, qui a une fille qui chante aussi et qui me dit qu’il faut laisser s’épanouir les enfants dans ce qu’ils aiment.
Catherine : Et il faut les accompagner, même si on n’apprécie pas leur choix. (rires)
Est-ce que vous voulez ajouter un dernier mot ? Ça peut être n’importe quoi, comme saucisson pour toi Inès parce que je sais que tu aime ça.
Inès : Oui, charcuterie j’en ai trop chez moi pour m’en défaire tout de suite mais j’y travaille.
Donc ton dernier mot ?
Inès : Saucisson.
Vous allez mourir, c’est quoi votre dernier mot ? (by François)
Laurent : Champagne
Tom : Ouais, Champagne.
Catherine : Je voudrais juste rajouter une chose. D’abord j’ai été très touchée du morceau en mina, le voir concoctée de cette façon c’était juste top. J’ai été complètement transportée, tu te dis « Mina, Afrique ? Non. Mina, soul ? Non. » Mais mina du monde. Je n’avais pas la possibilité de mettre une couleur sur votre musique, je n’arrivais pas à vous situer et pour finir on y retrouve tout le monde.
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Un ÉNORME merci à Rocky et François pour leurs temps, leurs disponibilité et le catering. Big up au légendaire John, à Catherine et à mon Daddy d’un soir.