Le Musicodrome reprenait ses aises sur les rives du Gardon au pied du Pont-du-Gard (30) pour profiter, les pieds dans l’eau, de la toute nouvelle édition du festival Lives au Pont. Pour la deuxième année consécutive, le rock était le grand perdant des Lives au Pont. Et pour la seconde fois consécutive, la programmation s’est scindée en deux avec un soir essentiellement electro puis un deuxième plus hip hop. En revanche, les groupes à l’affiche ont une nouvelle fois assuré !
Au beau milieu d’un match France/Allemagne, l’écran géant des Lives au Pont a plus que chauffé sous la « cagne » gardoise. Ceci dit, elle n’a pas empêché aux quelques 10 000 festivaliers de venir se masser au bord de l’eau bien chaude du Gardon. Le Pont-du-Gard dans son dos, la grande scène droit devant, tous les ingrédients étaient réunis pour profiter de cette belle soirée estivale. Il faudra toutefois rappeler une énième fois aux organisateurs que le temps des gobelets jetables est plus que révolu… surtout lorsque les éco-gestes des festivaliers ne sont visiblement pas bien maîtrisés !
Du côté de la musique, sept groupes se succédaient sur la grande scène et les caméras/drone (et tout autre matos déployé par ARTE Concerts sur place pour l’occasion) étaient prêts à capter tout ça. En ouverture, The Dualz s’est chauffé devant un public qui arrivait timidement sur les lieux. Le début des concerts, extrêmement tôt alors que le festival a lieu en semaine, n’a pas aidé. Dommage, car le trio y a mis du cœur et de l’énergie !
Dès 19h, c’étaient les parisiens de Naive New Beaters qui se chargeaient du reste. Avec leur troisième album (quasiment) sous les bras, « A la folie », les NNB ont clairement fait le show avec un humour décalé mal sapé. Guitares aux vents, beats bien pesés, esprit funky à souhait, les Naive New Beaters ont été une très bonne surprise live de ce début de soirée. Dommage seulement que David Boring ait exagéré son parlé… mais la machine à danser du groupe ne s’est jamais essoufflée. Avec un batteur et une bassiste en renfort sur scène, le côté rock s’est d’autant plus renforcé !
Par la suite, ce sont (encore) des parisiens qui tenaient le haut du crachoir à Lives au Pont… Le duo a certes eu le malheur de débuter son concert lors du début du match des Bleus, le public a toutefois su rester fidèle au groupe pour se délecter du concert. Et il a bien eu raison ! Synapson, c’est la nouvelle vague de l’électro française qui a su adopter une face calme et douce pour se libérer de ses chaines en live, sans toutefois tomber dans l’excès de jouvence. Avec un set bien pêchu et d’une finesse parfaite, Synapson a assuré, répondant parfaitement aux attentes qui planaient au-dessus de leur tête. Avec l’intervention surprise d’un Joris Delacroix qui n’est plus à présenter, le passage furtif du duo a été plus que remarqué !
Dans cette mouvance clairement frenchy, l’incontournable Fakear put prendre le relais devant un monde incroyable et une foule conquise dès les premières notes. Le Dj français, bien connu pour ses influences orientales, n’a pas lésiné sur les moyens pour favoriser l’immersion. Accompagné de musiciens, le beatmaker a nettement enjolivé ses morceaux, déjà très bien ficelés sur galette. Entre Asie et Moyen-Orient, les sons du caennais sont justes et millimétrés et promettent un voyage sans retour. Tel un mirage, la harpe, présente sur scène à ses côtés, a prolongé le désir. L’évasion, la danse et la fête se sont subitement retrouvées à l’unisson pour nous rappeler une énième fois que Fakear est bien le petit prodige français du moment, n’hésitant pas à mêlant electro et world music pour faire durer le plaisir.
Le cap a alors viré de bord : la place de Fakear laissée vacante, un autre groupe particulièrement attendu du côté du Pont n’allait pas tarder à prendre le relais : le duo US d’Odesza se chargea d’assurer le son en ce début de nuit. Moins intéressés par le duo, nous nous sommes progressivement éclipsés devant une foule massive qui n’en finissait plus de grossir. Une foule qui s’est ensuite laissée doucement bercer par le très calme Jamie XX, fraîchement extirpé des célèbres The XX. Planant et atmosphérique, l’univers obscur de Jamie XX a une nouvelle fois explosé de mille feux sur le Pont-du-Gard. Peut-être un peu trop posé pour certains tant la foule a commencé à se déliter au fur et à mesure de son set. Les plus vaillants n’auront guère eu de mal à rester jusqu’au bout de la nuit pour profiter enfin de la fraîcheur…