Pour sa deuxième édition, le Festival jardin sonore proposait une très belle affiche. Nous nous sommes rendus à la première soirée que nous vous proposons de découvrir…
La première impression est déjà bonne. Vitrolles n’est pas spontanément pas la ville qui fait rêver et pourtant, nous y découvrons un parc, le Domaine de Fontblanche, super agréable. Dès l’arrivée sur le parking (stade), les agents de sécurité sont très chaleureux. Le site est idéalement occupé avec son espace foodtruck, chill et ses deux scènes. De temps à autre, les avions en provenance de l’aéroport tout proche nous survolent.
La fin d’après-midi sous les platanes et le chant des cigales commence avec les sons de DJ Paxton. Il assurera l’ensemble des inter-scènes ce qui permet de conserver une ambiance musicale sans coupure.
Le Québec à l’honneur avec le trublion Hubert Lenoir
Premier concert et première sensation. Hubert Lenoir ne tient pas en place, court d’un bout à l’autre de scène, harangue la petite foule venue assez tôt. Avec son nom écrit à l’arrache sur un drap blanc en fond de scène, on se demandait ce qui allait bien pouvoir se passer… Et on a pas été déçu ! Le set est original, alternant rock progressif, jazz, pop voire soul et la présence du chanteur est captivante. Tous ont l’air de prendre plaisir sur scène. Hubert Lenoir quitte même la scène pour aller se servir des bières au bar et en profite pour me chiper mon verre de vin (à charge de revanche). Tous les musiciens viennent de Québec et ont l’air de bien apprécier le vin local (au goulot) ! Le groupe revient en Europe en novembre, une bonne occasion de les découvrir sur scène !
Back to disco avec Corine
Corine, l’égérie disco 2.0, est à la hauteur de sa réputation. Entourée de musiciens en short à bande doré (il faisait vraiment chaud), Corine assure le spectacle. Elle nous rappelle, à juste titre, qu’elle est une fille de la région et qu’elle ne feint pas l’accent du Sud. Découverte cette année à Rodhilan (concert Paloma) en mode boules à facettes et salle des fêtes, l’ambiance sera un peu différente cette fois-ci du fait de l’heure précoce de passage. Le set tient la route avec des musiciens qui assurent sur des rythmes effrénés et une chanteuse qui se donne également en danse malgré la chaleur du jour. Assurément rétro (mais pas que), Corine en live est un bon moment à partager avec ses ami.e.s. Elle sera en concert à Sète au théâtre de la Mer le 22 août pour la Saint-Louis (concert gratuit).
Bertrand Belin, noir, c’est noir
Nous avions déjà rencontré l’animal en début d’année et il faut bien reconnaître que c’était un vrai plaisir de retrouver Bertrand Belin sur scène. Son style, son phrasé, sa présence, tout est intriguant et pousse à une écoute attentive qui nous pousse irrémédiablement dans son univers. Un univers qui parle de luttes sociales, de désenchantement et d’un monde pas si reluisant. Le son reste très rock tout en étant assez minimaliste. Pourtant l’humour est présent ainsi que la critique d’un pouvoir politique complétement à côté de la plaque.
Feu ! Chatterton ou le plaisir absolu
En voilà un groupe qu’on était content de retrouver sur scène ! Car oui, Feu ! Chatterton est une expérience à part entière. Bien au-delà de ce que peut produire un groupe de rock, il y a la présence magnétique du chanteur Arthur Teboul. Et ce dernier prend le temps d’installer son univers et de nous y faire entrer. Même les cigales, toujours actives à cette heure tardive de la nuit participent au show. Tout devient source d’histoires, depuis les arbres qui entourent la scène jusqu’à ces bruyants insectes, et prétexte à de longues introductions de chansons. Le répertoire des deux albums est parcouru avec même une nouveauté en milieu de show. Le public est charmé par la proposition à l’exception d’une personne (qui le fait bruyamment savoir) et qui sera recadrée par le chanteur de belle manière. Nous avons vécu un très beau moment sous les platanes du Domaine de Fontblanche avec la poésie de Feu! Chatterton. Bravo.
Nasser pour finir en feu d’artifice
Nous n’avions pas revu Nasser depuis Marsatac 2018 et le moins que l’on puisse dire, c’est que les marseillais sont toujours très en forme ! Le son électro-rock est toujours aussi puissant et efficace accompagné de la voix numérique de l’artiste japonaise Kaori Ito. Revenu sur la petite scène pour boucler cette première soirée, Nasser assure le show devant un public de fans très convaincus ! Le choix est osé et en même temps très cohérent pour cette fin de nuit très riche.
En conclusion…
Pour cette deuxième édition et cette première soirée, le festival Jardin sonore a proposé une sélection d’artistes très pointue et cohérente. Il n’est pas courant d’entendre une aussi bonne programmation de rock en français dans la même soirée dans le Sud. Par ailleurs, l’organisation était au top et le site très bien adapté à ce type d’événement. Seul hic, l’utilisation de verres en plastique jetables pour les boissons qui apparait un peu décalée à l’heure des grands débats sur l’état de notre planète… Encore bravo et certainement à la prochaine édition !