Festival Gardeschistan : l’an III (Le Martinet, 30) 09-10.05

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Le mois de mai est sensé nous amener doucement vers l’été mais, au Gardeschistan, les organisateurs ont eu le nez creux : doté d’un gardesch-o-drome douillé, l’an III du festival avait tout anticipé. Et vue l’humidité ambiante, le chapiteau a été plus qu’apprécié ! Retour sur deux soirées de concerts qui ont réservé leurs lots de surprise… et de confirmation.

A peine arrivé sur le joli site herbacé du Martinet dans les Cévennes gardéchoises, une première embuscade est en approche. Cachée dans l’ombre, une mystérieuse douche est subitement obligatoire. Masque sur les yeux oblige, une torture de chatouilles pailletées donne le ton d’entrée. Merci le Gardeschistan, les paillettes se comptent encore par dizaines plusieurs jours après 🙂 Un formulaire d’entrée dans le pays et un baptême plus tard, nous voilà enfin dans le TAGL (comprendre le Territoire Autonome du Gardeschistan Libre).

Soir 1 : vendredi 9 mai 2025

Ce vendredi soir a débuté avec Mr Berzing, malheureusement raté (arrivée trop tardive sur le site). Dommage, car les dernières chansons entendues depuis la douche avaient l’air de bien sonner rock. Après avoir changé la devise (ici, tout se paie en Gardisch), le temps est venu à Radio Byzance de prendre les commandes.

Découvert il y a plusieurs mois en promo de leur deuxième album sorti en avril dernier (« Just cross the river »), nous attendions de voir ce que le trio pouvait donner en live. Radio Byzance n’a pas eu le temps de nous faire gamberger car la formule est bougrement efficace ! Dansante à souhait, la setlist fut taillée pour le live. Il faut dire que la config’ est ingénieuse avec une musicalité clairement dub, supplémentée de cuivres, violon, mélodica et autres instruments sortis à la carte. Les artistes, se renvoyant la balle au chant, peuvent ainsi voguer sur des contrées tantôt reggae, balkaniques, orientales… Une bien belle découverte ! La seule ombre au tableau est que le public n’a pas été présent en masse.

La suite de la soirée change de sonorités mais l’esprit à la fête, lui, est toujours-là. Le chapiteau s’est un peu plus rempli et il ne va pas tarder à devenir brûllantissime. La transition avec Le Martinet a du paraître rude pour MADAM, qui jouait la veille à Saint-Trop’… en tous cas, elles sont arrivées sur les charbons ardents de la poêle à châtaignes du roi pile poil quand il fallait. Tête d’affiche de la soirée, MADAM a déversé toute sa fougue rock dans un concert intense et sans fioritures. Un son brut, comme on les aime, punk dans l’âme, découpé à la hache. Il faut dire que « Thanks for the noise », leur premier album sorti en avril 2024, transpire cette énergie à revendre et ce son revendicatif. Allez, bienvenue dans la meute !

Soir 2 : samedi 10 mai

Pour ce second jour, le temps a beau se montrer menaçant, au Gardeschistan, on sait passer entre les gouttes ! Les animations qui ont débuté dès 15h00 ont pu se dérouler sans accroc. Et ça, c’est une des marques de fabrique de festival depuis sa création ! Impossible de ne pas citer Mange Pas l’Micro, qui a remporté haut la main le meilleur karaoké depuis longtemps…

Côté concert, le glas a sonné tôt, dès 20h00, pour Maggy Bolle. On a pu constater qu’elle a toujours une belle côte de popularité. Le chapiteau est blindé, l’affluence n’a rien à voir avec la veille. Armée de sa guitare et de son franc parler, Maggy Bolle n’a pas hésité à dézinguer tout ce qui bouge… De La connasse d’en face à ce bon vieux Jean-Marc ou de Beaux pains dans ta gueule à Tout va mal, on aura même vu la vierge avec Bernadette à défaut d’avoir ressuscité Renaud. C’est frontal et bien écrit, on se marre et on bouge… bref, Maggy Bolle, accompagnée d’une violoniste, a régalé le Gardeschistan. Et avec un petit Cayenne en supplément, il n’y a pas d’arrangement.

On va d’ailleurs y rester encore un peu dans cette mouvance alternative : Dirty Old Mat, en solo pour le coup, a la dure tâche de succéder à Maggy Bolle et de précéder Oai Star. Le début de concert mettra un peu de temps à faire revenir la foule qui se presse aux food-trucks et autre bar. La sensation de vide sur scène se fait d’abord sentir. Le démarrage en douceur, qui par moment peut faire penser à Renaud (de la bonne époque) autant dans la musique que dans la manière de chanter, joue forcément sur l’intensité du show. Et pourtant ! Dirty Old Mat va finalement lâcher les chiens : expliquant qu’il a eu plusieurs phases musicales, la setlist bascule dans un punk/rock qui sent la bière et le zinc. En allant piochant dans son dernier opus, « Aujourd’hui comme hier » sorti en 2022, on sent les influences des Sheriff (Sauvage) et des Sales Maj’ (Ce soir ou jamais), on apprécie la Connerie sans frontière… et les pogos finissent par reprendre le pouvoir ! Le mercure est bien monté. Parfait pour chauffer la place des Oai Star !

Parlons-en des Oai Star justement ! Chauds bouillants depuis la sortie de leur premier album live « Live at the fumi club » sorti en début de mois, les marseillais sont arrivés en forme. Boostés par la qualification de l’OM en Ligue des Champions, les Oai Star n’étaient pas là pour faire de la figuration. La fine équipe, constituée de Gari et Blu (de Massilia Sound System), d’On S’en Tape et de Jamin, emmagasine autant de chaleur qu’une sardine sur le grill. Pas de fumigènes ce soir sous le chapiteau, mais une putain de bonne énergie dégagée, autant sur scène que dans le public. Sur cette tournée, Oai Star est revenu aux fondamentaux avec une musicalité qui n’a jamais été aussi rock. Un vrai défouloir en mode best-of où une majeure partie du set est construite autour des 3 premiers disques. Une chose est sûre, Oai Star au Hellfest pourrait être bien plus qu’une chanson à l’avenir !

Merci le Gardeschistan pour ce bel événement dans les Cévennes. On vous dit à l’année prochaine !

Crédits photos : Aïollywood (pas de photographe du Musicodrome malheureusement pour illustrer ce live report avec des photos dignes de ce nom).

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