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Après une 30ème édition annulée dans la douleur, le festival de Thau revient encore plus fort en 2021. Nous traiterons dans cette première partie des concerts qui se sont déroulés dans l’Abbaye de Valmagne et à Frontignan la Peyrade.
Débutons ce live report par une rencontre attendue, celle de Piers Faccini avec l’Abbaye de Valmagne. Loin d’une première pour le chanteur anglo-italien installé dans les Cévennes qui s’y est déjà frotté à plusieurs reprises. Mais avant de parler du concert, il est difficile de ne pas évoquer la première journée de mise en place du non moins contesté « pass sanitaire ». Et il faut bien reconnaître que les équipes du festival n’ont pas eu la tâche aisée face à des personnes très contestataires voire injurieuses. Nous ne polémiquerons pas sur le sujet dans cet article et nous contenterons d’apporter tout notre soutien à des organisateurs victimes à double titre des choix du gouvernement. A ce propos, nous vous invitons à lire la position du Syndicat des Musiques Actuelles (SMDA) sur le sujet ou de lire ce billet du musicien John Lénine.
Revenons donc à la musique et à ce moment hors du temps proposé par Piers Faccini et ses musiciens (Juliette Serrad, Séverine Morfin et Malik Ziad). Le lieu invite en effet au recueillement et à l’écoute. Les musiciens doivent dompter leurs gestes afin de profiter de l’acoustique unique de ces murs ancestraux. C’est finalement l’endroit idéal pour apprécier pleinement le dernier album de Piers Faccini, intitulé Shapes of the fall. Un album prémonitoire qui parle de perte de biodiversité, de disparition des formes et des beautés du monde et du cataclysme qui nous absorbe. Piers explique d’ailleurs que l’écriture de cet album s’est terminée au début de la crise du Covid. Au delà du propos, poétiquement alarmant, nous nous laissons pénétrer par la voix douce et chaleureuse de ce chanteur touchant. Un artiste pluriel qui sait mixer à merveille les influences les plus diverses. Piers Faccini nous a offert une soirée magique que nous garderons bien précieusement au fond de notre cœur.
« They’ll gather no seed
They’ll break no bread
They’ll gather no seed
But a hunger instead
Bring me my home back »
Extrait du titre They will gather no seed
Poursuivons avec une autre soirée « hors les murs » qui nous a amenés du côté de Frontignan la Peyrade le 27 juillet. Une soirée sous le signe de la découverte avec un groupe venu tout droit du Malawi. Du quoi ? Oui, le Malawi, ce petit pays de l’est africain tout en longueur entre Mozambique et Zambie. C’est donc Yosefe et Yobu du Madalitso band qui nous embarquent dans leur transe joyeuse et minimaliste. Armés de leur babatone (basse à une corde) et d’une guitare à quatre cordes (banjo traditionnel), ils semblent capables de jouer toute la nuit et bien plus encore. Une très chouette découverte que nous vous invitons à écouter sur le label suisse Bongo Joe.
Après ce vivifiant voyage dans l’est africain, nous partons pour le Brésil avec João Selva qui a pris le temps de profiter des plages méditerranéennes toutes proches avant de rejoindre la scène. Changement total d’ambiance avec des sonorités samba, funk ou disco qui remplissent l’air d’ondes positives. Il faut dire que João Selva a le sourire accroché au visage. Le concert attaque avec un titre que nous avons beaucoup entendu sur Nova ces derniers mois, Navegar, véritable invitation à la danse et à la joie.
Deuxième partie des soirées du Festival de Thau à suivre (parution de la partie 2 lundi prochain).