En ce 13 novembre, pile dix ans après une date qui a marqué toute notre communauté, quoi de plus important que de se retrouver devant une scène ? C’est au Trioletto que nos pas nous amènent ce soir pour une soirée généreuse et vivante.
Le Trioletto, c’est une salle de spectacle ouverte à tout le monde mais implantée au cœur de la vie étudiante face au centre hospitalier universitaire Saint Eloi. Gérée par le CROUS de Montpellier, elle accompagne l’émergence de projets étudiants. Nous descendons à l’arrêt du Tram 1 « Universités » et rejoignons la petite salle en 5 minutes. Et là, surprise, puisque pas mal de nos connaissances du monde de la musique sont là ce soir. On se demanderait presque où sont passés les étudiants !
C’est le jeune duo Buzzkill qui a l’honneur d’ouvrir la soirée. Formé en 2024, le duo est composé de Nolwenn et Ronni, tous deux originaires de Montpellier. Vainqueurs du tremplin étudiant pulsation en mars 2025 (avis aux intéressé.e.s, l’appel à projet de l’édition 2026 est lancé), ils ont eu l’honneur d’être accompagnés par Alex Jacob (Le Skeleton Band, Glabre) pendant leur résidence au Trioletto. Buzkill, c’est de l’énergie brute et sombre, entre cold wave et synth punk, prenant ici ou là des accents indus. On se laisse prendre au jeu de leur proposition puissante dont les basses chahutent nos organes. Le duo est très actif puisqu’il a déjà pondu un EP paru en 2024.


Après cette chouette découverte, nous avons hâte de retrouver sur scène le trio Ditter, découvert cet été au Yeah!. Depuis leur concert à Lourmarin, les parisiens ont sorti leur nouvel EP « Cringe is The New Sexy » qu’ils défendent ce soir à Montpellier.
C’est d’ailleurs avec leur titre éponyme Cringe is the new sexy qu’ils attaquent leur set, un hymne à la liberté qui envoie balader tous les jugements et promeut le fait d’être soit même sans se soucier du regard des autres.
I don’t mind when you stare at me
you think i am cringe but at least i am free
you gotta let things go
think over all

Ils enchainent sur Me, Money and politics, I do hate you (but I do like you) et Cherche pas, tous trois issus de leur EP précédent. Entre atmosphère britpop et punk joyeux, Ditter manie joie exutoire et cynisme assumé pour nous faire relativiser et profiter du moment présent. C’est d’ailleurs You need a break qui vient nous rappeler cette nécessité.
Nous rebasculons sur leur nouvel EP avec Buffalo jam, sorte de ballade cosmique pleine d’espoir suivi d’un Follow no one qui vient trancher avec sa ligne de basse puissante qui évoque le rythme de Paper planes de M.I.A.
Rosa nous explique alors qu’elle a ses règles, ce qui impacte la puissance de sa voix. Elle demande donc du soutien du public tout en nous expliquant que ça aussi, c’est politique. C’est le bon moment pour lancer le puissamment dansant Way Too Cool For You. Le Trioletto passe en mode boite de nuit dans une ambiance très réchauffée qui voit tous les corps se déhancher en rythme.


Maintenant que tout le monde est bien chaud, quoi de mieux qu’une Lalala Song chantée en cœur ? On sent la joie infuser le petit monde éclectique rassemblé ce soir devant ce surprenant trio qui, décidément, finit de nous séduire.
La magie opère ensuite sur le titre Eternity, tout en douceur, au milieu du public avant d’exploser dans une saturation électronique extatique.
Nous pensons le concert terminé mais avons droit à une ultime envolée électronique avec le retour de leur hit Way Too Cool For You qui vient clôturer à merveille cette soirée qu’il ne fallait pas manquer.
Si nous avons un conseil à vous donner, c’est de foncer voir Ditter sur scène mais aussi de garder un œil sur la programmation du Trioletto qui a plein de pépites à vous faire découvrir (ami étudiant, si tu me lis, fais vivre ce lieu culturel incroyable qui est fait pour toi !).
Crédits photos : Olivier Scher
