Plateau prometteur ce soir au Rockstore avec des groupes aux intonations relativement sombres.
La première partie est assurée par Denuit et ceci n’est pas pour nous déplaire. Le duo montpelliérain, que nous avions découvert en 2020 lors des sélections régionales du printemps de Bourges, a bien progressé depuis avec une scénographie à l’image de son monde : sombre et chamanique. En effet, si les bougies ornent le devant de la scène, c’est surtout le rituel pratiqué avec une mâchoire de sanglier qui nous interpelle. Le groupe bénéficie d’ailleurs de l’accompagnement de Victoire 2 au travers de son dispositif la Pépinière. La musique de Denuit penche du côté de la cold-wave tout en développant un côté électronique et punk assez entêtant. Le look gothique est totalement assumé, Denuit préférant la nuit au jour et expliquant d’ailleurs jouer de la night-wave. Le duo sortira son deuxième album le 11 novembre au Rockstore avec Mila Dietrich en ouverture. Il seront également en première partie de Mansfield.TYA à Victoire 2 ce vendredi 6 mai.
Après cette très belle entrée en matière, nous avons le plaisir de retrouver Serpent, le groupe post-funk créé par le chanteur Lescop avec quatre musiciens qui avaient envie de se retrouver autour d’une création impulsive et surtout collective. Armé d’un EP (Time for a rethink) sorti en décembre 2020, Le groupe avait laissé une forte impression après son passage remarqué dans le patio de Paloma l’été dernier. Est-ce l’ambiance un peu fraiche qui n’a pas motivé le public à se déplacer ? Difficile à dire. Malgré cela, le groupe a assuré un concert à la hauteur de sa réputation, partant sur des rythmes funk assez tranquilles tout en montant petit à petit en puissance avec des boucles répétitives et une puissance purement punk. Cette énergie communicative est bien à l’image de notre époque, où la violence et la brutalité prennent le pas sur l’amour, où la ville est devenue une jungle. C’est en particulier ce que l’on retrouve sur le titre LOVE/HATE pour lequel Serpent explique que l’on n’arrive plus à gérer l’émotion permanente autour de nous, ce qui rend l’époque si compliquée et le temps de la réflexion tellement absent.
Crédits photos : Olivier Scher
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