Troisième album pour le Bob le plus cool depuis Bob Marley. Sans jamais se faire défriser la crête, Bob’s Not Dead s’offre une nouvelle virée. Mais il n’est plus tout seul…
C’est marrant, la vie d’une chronique. Surtout quand elle s’affaire à suivre un artiste, ses disques, son évolution. La plume dérape, parfois, quand le vespa s’affole au gré des histoires que l’auteur veut bien nous raconter. Elle sait se poser, aussi, lorsque celui-ci nous raconte ses états d’âme et ses doutes. Souvent, elle permet au lecteur de découvrir un nouvel agitateur musical que nous recroiserons peut-être plus jamais. Quelques fois, la chronique exerce comme un fil rouge artistique que nous sommes heureux de suivre. Bob’s Not Dead fait partie de ceux-là. Tous les trois ans maintenant, c’est avec petite une excitation que nous partageons ses tranches de vie sur galette sonore.
Il faut dire que Bob’s Not Dead a toujours des choses à raconter. Allez dire à un amoureux de l’écriture qu’il n’a plus rien à dire ! De ses bouts d’existence remplies de galère (Avant d’être chanteur) où l’écho résonne encore (« je ne pense pas qu’il y ait de sous-métier ici bas ! »), l’homme à la guitare se joue de la vie. Il aime l’envoyer bouler (Selfies), la provoquer, un peu, en tentant de s’imaginer en bon Capitaine de soirée, ou en passant en mode delirium sur Jolie plante, ode à la ganja qui fleurit les balcons !
Si la vie lui joue des tours, il y pose un regard souvent noir qui a le mérite de nous questionner (Il est où le bonheur / « eh, du con il s’est barré, il est passé ta l’heure avec sous l’bras la liberté ! ») tout en ayant des envies d’ailleurs (Les droits de l’Homme). Cet « ailleurs », ce lopin de terre qui délivrerait la souffrance des uns, il en parle, forcément, en n’oubliant pas de rappeler la connerie des autres.
C’est dans ce grand folklore du monde que la vie, toujours elle, prend un drôle de tournant. D’abord, elle a résisté tant bien que mal aux dernières présidentielles (Premier tour) alors que l’ombre de Morphée continue de planer… Nul doute que Bob’s Not Dead aurait pu s’y attarder encore plus longtemps, comme avant. Mais le temps des remises en question et des doutes de « J’y pense… » (2016) semblent passés. Chic’ouf. Il y a autre chose.
Chic’ouf, c’est un petit agité en devenir. « C’est chic quand tu arrives, on se dit ouf quand tu t’en vas ! ». Chic’ouf c’est Mon p’tit bout, car en fait, merde, c’est à mon tour. Chic’ouf c’est Parle plus bas… car il pourrait nous entendre. De manière plus large, Chic’ouf, c’est aussi Morveux et la volonté de « plus voir dans les yeux des mioches la tristesse d’une vie douteuse ».
C’est dans cette nouvelle vie que Bob’s Not Dead nous propose ces 13 nouvelles chansons. Un album aux accents Bob’s Not Dead, plus acoustique que le précédent, mais qui mêle aussi des notes blues, jazz, chanson, rock’n’roll, punk et même country au gré des pistes… Ce n’est pas Père Castor mais on a franchement envie de découvrir le prochain chapitre !
Bob’s Not Dead, « Chic’ouf ! », disponible avril 2019 chez Cacahuète Production.