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La Ferme marine des Aresquiers fait partie de ces lieux incontournables du littoral pour qui aime la musique et le bon vivre. Au travers de l’association qu’ils ont créée (cultivés à la Ferme), Lionel et Guilhem proposent depuis une dizaine d’années des soirées brasucade/concerts uniques en leur genre. C’est d’ailleurs grâce à leur engagement que l’été 2020 n’a pas été aussi catastrophique qu’on aurait pu le craindre. En cet ultime week-end du mois de juillet et comme chaque année depuis 14 ans, Vanessa Chassaigne proposait son petit festival Vic je t’aime à la Ferme.
Après de nombreux concerts vécus depuis la reprise du mois de juin, nous avions envie de finir le mois de juillet sur une note un peu légère. Et il faut reconnaitre que la perspective de découvrir Donald Pierre et Alex Rossi nous intriguait pas mal du fait de leurs univers rétro disco décalés. A commencer par Donald Pierre qui est une des nombreuses facettes de l’auteur/compositeur Romain Guerret qui a œuvré, entre autre, dans le groupe Aline. Mais ce soir c’est le crooner que nous découvrons sur scène pour une synthèse entre chanson française des sixties et italo-disco. On va le dire franchement, c’était bien foutraque et on se demandait parfois si ce dernier avait vraiment préparé sa venue sur scène. C’est dommage car l’univers de Donald Pierre avait toute sa place sur la scène de la Ferme marine. Pour les curieux et curieuses son album Disco polemica sortira le 22 octobre.
C’est son ami Alex Rossi qui prend la suite (après une apparition dans le concert précédent en compagnie de Nikki Demiller). Car c’est bien en Italie que nous partons maintenant avec ce chanteur qui a composé aussi bien pour Alex Bauer que Dick Rivers avant de rencontrer Romain Guerret (merci Myspace). Une rencontre qui l’a décidé à poursuivre la route dans sa langue… paternelle. Et c’est avec son ultima canzone que le succès arrive et qu’Alex Rossi ambiance la scène de la Ferme marine. Mais pas que, le rital est sûr de son coup et enchaine les titres de son « testament italien », l’album Domani è un’altra notte sorti en 2019 chez Kwaidan Records. Nous sommes heureux d’entendre sa chanson Tutto va bene quando facciamo l’amore qui a été remixée , entre autres, par Yuksek. La soirée se termine dans la joie et le sourire aux lèvres avec cette phrase d’Alex Rossi en tête « je suis à la fois solaire et mélancolique » que nous garderons comme un mantra pour le reste de l’été.
Qui dit festival, dit nouvelle série de concerts. Nous sommes donc de retour le lendemain pour une soirée que l’on pourrait décrire comme étant aux antipodes de la précédente. Et cela commence par la météo qui nous propose un temps pluvieux et frais qui n’aura finalement pas la peau des concerts mais qui aura démotivé une grande partie du public censé être présent. Nous commençons avec quelques morceaux de Vanessa Chassaigne dans une ambiance très fraiche pour la saison. Chansons d’amour intimistes sont offertes au courageux public qui a décidé de braver les éléments (bon oui, on reste des sudistes).
C’est ensuite La Féline que nous avons le plaisir de découvrir. Déjà trois albums au compteur pour cette chanteuse à la voix douce et captivante dont le dernier opus, Vie future, aborde la question de l’impact du changement climatique sur nos vies intérieures et extérieures. Accompagnée sur scène par François Virot, La Féline propose une pop épurée et légère qui donne toute sa place aux textes. Une artiste dont nous vous invitons à découvrir le riche univers.
Nous finirons ce live report avec Peter von Poehl en mesurant la chance que nous avons de le voir se produire sur scène dans un cadre si intimiste. Le personnage est vraiment attachant tant il sait créer une relation de proximité avec son public, n’hésitant pas à raconter de longues histoires avant de se mettre à chanter. Et il y en avait des histoires à raconter sur son nouvel album Memories from Saint-Forget, entièrement composé pendant le confinement du côté de la vallée de la Chevreuse en région parisienne. C’est une version très épurée de l’album (guitare/voix) qu’il nous a proposés, assez éloignée des orchestrations que l’on retrouve sur le disque.Mais la magie est là, avec cette voix qui ne ressemble à aucune autre et qui nous transporte immédiatement dans un endroit à la fois chaleureux et lumineux. Ce fut une soirée pleine d’élégance et de romantisme, à l’image d’un Peter von Poehl rayonnant et plein de douceur. Nous aurons même droit à une reprise de Going to where the tea trees are suite à la demande (insistante) d’un spectateur.
Un grand merci à Vanessa pour la proposition artistique et à Lionel et Guilhem pour l’accueil toujours au top à la Ferme marine des Aresquiers.