La folie de septembre, sa rentrée, ses coups de sangs… qui n’a pas souhaité prendre la tangente pour éviter cette agitation de l’esprit ? Peut-être que si vous jetez une oreille à L’épée, vous comprendrez !
Le nom interpelle tout en créant le questionnement. L’épée. La pochette retranscrit bien l’évocation d’un tel titre tout y accolant un côté psychédélique qui peut semer le trouble. « Diabolique », aussi minuscule soit-il, est bien caché mais il existe. Ici, il n’est bien sûr pas question de donjons et de dragons, encore moins de trônes, mais à quoi bon ce nouveau venu sur la scène rock française peut-il bien ressembler ?
La découverte précède la découverte de qui compose L’épée. Dès la première écoute, on sent bien qu’il se trame quelque chose, que la musique semble faire échos un héritage sonore pas anodin. Cet héritage plane, pour ne pas dire accompagne, l’auditoire dès sa première écoute. Cette dernière se fait d’une traite et les 10 titres qui composent ce « Diabolique » s’enchainent sans crier gare. L’atmosphère, bien imprégnée des autres Lou Reed et Jesus and Marie Chain, nous rappelle les sixties et les seventies incontestablement. En fait, ceux qui font vivre L’épée y ont baigné.
Aux manettes de ce tout nouveau projet, des têtes connues en réalité. D’abord, il y a l’actrice (et donc chanteuse) Emmanuelle Seigner qui est en orbite autour du duo, que l’on ne présente plus, des Liminanas, mais aussi autour d’Anton Newcombe des Brian Jonestown Massacre. En back, ce n’est autre que Bertrand Belin qui manie la plume. Okay, on comprend mieux le topo ! Lourd. Back to basics diraient certains.
Les 40 minutes s’écoutent sans scier, les univers des uns se télescopent avec ceux des autres, ça surveille sa proie avant de plonger sans prévenir. Un plongeon bougrement psyché avec Springfield 61 en guise d’apnée complètement maîtrisée ! Pas de peur, pas de crainte, le quatuor déambule dans les boulevards américains en toute décontraction. Allez jeter un œil à La brigade des maléfices, torturé mais aussi décalé, ou partez à la rencontre d’Une lune étrange pour mieux comprendre de quoi on cause. Ici, ça cause pas mal en français et également en anglais, les transitions glissent, les guitares vous montrent la voix.
Admiratifs de cette période révolue, l’esprit 70’s n’en est pas pour le moins encore vivant : Lou, pour ne pas oublier l’homme et ce qu’il incarnait, ne manquera pas de tenter un bisou furtif à Dreams, baroudeur et électrique, tant qu’il peut encore se le permettre. Pas de doute, la machine ronronne bien !
Finalement, après avoir écouté l’album, on se surprendrait presque à trouver qu’il est bon… Pourtant, à vrai dire, vu le casting initial, cela ne pouvait pas être autrement. L’épée, avec ce « Diabolique », est indéniablement un des albums phares de la scène rock française.
L’épée, « Diabolique », disponible depuis le 9 septembre 2019 chez A Recordings.