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Voilà, on y est ! Après avoir trépigné d’impatience toute l’année, LE rendez-vous de tous les férus de musiques indépendantes déboule à Nîmes (30). Il est la cerise sur le gâteau de tous les friands de sons, il est Graal pour ceux qui cherchent (encore) un contenant bref, il est l’événement musical à ne pas rater en cette fin de printemps morose. Paloma, nous voilà !
Et de sept pour le This Is Not A Love Song ! Il en a vu des groupes depuis cette première édition. A coup d’une cinquantaine par an, sans compter les TINAL Night, le festival affiche de sacrées statistiques. Devenu au fil des éditions le plus grand événement musical consacré aux musiques indépendantes de France, le TINALS ne se rate pas.
Cette année, les Come On People, toujours aux manettes, ont décidé de rester sur 3 soirées de musique tout en choisissant de (re)lancer les festivités le jeudi soir (pour enchainer sur vendredi et samedi soirs). Merci ! Le dimanche est de nouveau disponible pour récupérer avant d’attaquer sur une nouvelle semaine !
Assez parlé. Arrivée à Paloma. Premier réflexe : faire une première halte au fameux stand Cashless, une nouvelle fois seul moyen de paiement sur le festival cette année. Un passage furtif qui laisse cependant le temps d’admirer le site, encore métamorphosé pour l’occasion et tout simplement magnifique !
Les premières notes s’échappent de la Scène Flamingo avec Wallows qui ne sera entendu que quelques instants. Il fait très chaud, le cagnard s’est copieusement invité à la fête et l’heure est au replis alors que le son est plutôt sympa. Ca laisse le temps de découvrir le site plus amplement : les habitués de la SMAC nimoise reconnaîtront forcément la Grande Salle, forcément utilisée pendant l’événement, mais aussi le Club qui retrouve cette année son utilité première, c’est-à-dire un lieu de concert (et plus un espace détente). Sujet sensible le Club… qui a laissé la place à beaucoup de protestations chez les festivaliers à cause de la jauge minuscule de la salle… et des files d’attente interminables pour y rentrer. Les places sont chères au TINALS… Dehors, on retrouve donc la Scène Flamingo (grande) ainsi que la Scène Mosquito (plus petite) ainsi que l’incontournable patio (scène toujours aussi compliquée à photographier !).
D’ailleurs, une surprise de taille attend les près de 30 photographes accrédités : de nombreux groupes ont décidé de supprimer tout bonnement les accès crash. Il va donc falloir la jouer à l’ancienne ! Ce fut d’emblée le cas pour The Nude Party. Ici, ça transpire déjà pas mal, ça sent le rock US plutôt tendance Californie et les guitares sont brillantes. Le groupe allie nervosité et puissance tandis que le public commence à s’animer ! Dommage que cela sonne avec la fin des concerts gratuits de la journée et les festivaliers doivent regagner la sortie avant de pouvoir profiter des soirées payantes. Longue pause.
La reprise est marquée par le concert d’Aldous Harding. Particulièrement attendu celui-là ! Il faut dire que ses morceaux prennent aux tripes. Originaire de Nouvelle-Zélande, cette grande brune icône du groupe n’est pas là pour plaisanter. Les textes parlent des grandes étapes d’une vie, des douleurs qui en font ses points de passage… Programmée l’année dernière pour finalement annuler, son concert était immanquable cette année. Et quelle claque ! Impossible de ne pas tomber sous son charme tant sa folk vous embarque et vous n’opposez aucune résistance.
La suite, assurée par les canadiens de Men I Trust, sera d’ailleurs bien difficile à relever… Si aucun reproche ne peut leur être fait tant le concert était carré, il manquait ce petit truc pour faire la différence, le petit truc pour vous embarquer comme a su le faire Aldous Harding.
Le retour sur la Scène Flamingo ne passera pas inaperçu : les plus fermiers des rockeurs français prennent le relai et c’est The Inspector Cluzo qui déboule ! Le top départ est donné avec A man oustanding in his field… L’auditoire accroche d’emblée. C’est parti ! Après le calme relatif des premiers groupes, la navette TINALS décolle à la tombée de la nuit ! Plaisir !
Ce n’est pas le moment de gamberger : direction le tant redouté Club pour partir au Japon en compagnie des Chai. Comme prévu, c’est très serré… et c’est un rouleau compresseur qui s’enclenche. Boosté au punk/rock, ces filles-là ne font pas semblant. Chaud devant ! C’est indiscutablement une claque, une gifle souriante comme seuls les japonais ont leur secret.
A peine remis de nos émotions que la Grande Salle suffoque déjà pour le show (terrible) annoncé sur Shellac. Ici, ça sue dans les t-shirts, aucun doute ! Pas de crash, direction les balcons, le public est chaud bouillant. Les pogos sont l’écho d’une fosse qui n’attendait que ça.
Après cette folie, une bouffée d’air s’impose et c’est au Mosquito que les événements s’enchainent avec Ron Gallo. Méconnu avant la soirée, ce gars a pourtant une paire d’ingrédients pour réussir son coup. Sous son côté un peu brut et décontracté se cache un bonhomme qui aime jouer sur les mots et l’humour. Un cocktail indie rock étonnant qui surprend. A creuser !
La suite nous amène du côté de Kurt Vile and The Violators, plutôt folk US. Le déclic n’opère pas et d’autres groupes s’activent… direction la Grande Salle pour Built to Spill et c’est une belle découverte ! Ici, nous sommes dans un registre indie rock et les mélodies sont tout simplement superbes. Les grattes sont exquises, c’est propre, sincère et beau !
On arrive doucement vers la fin de ce premier soir et deux groupes pourront encore être croisés. D’abord, il y a la bougresse Caroline Rose qui est là pour représenter les touches pop/rock de la soirée. C’est frais et efficace mais l’accès aux crash est encore impossible… donc une dernière rencontre se profile à nous. Et quelle rencontre ! Sans le savoir, c’est pour nous LA claque de cette édition 2019 du TINALS qui se dévoile. Fat White Family. Pour ceux qui ne connaîtraient que leurs disques, vous prenez leur intensité et vous multipliez le tout par 100 pour palper l’énergie live. Le chanteur, sûrement sujet au trac, est d’abord tendu comme un arc. Il va ensuite exploser comme personne ne l’avait imaginé. La prestation est incroyable, on sent la matière, le tout est poisseux… Un régal !
2h sonne. Clap de fin du premier soir. Vivement demain.