Mardi soir, on était au Bijou une nouvelle fois, par curiosité une nouvelle fois, et on a tâté de l’accent québecois une nouvelle fois ! A notre grand plaisir doit-on avouer, au moins on ne connaîtra pas que les immenses Cowboys Fringants. Après l’excellent Benoit Paradis Trio en février dernier, on a ouvert nos oreilles et nos yeux pour les Gaspésiens Eric Dion et André Lavergne qui forment le duo Dans l’Shed ! Retour sur une soirée entre folk, grands espaces, country, accents et blues !
A l’occasion de cette soirée, le Bijou était étonnement peu plein : à peu près une quinzaine de personnes curieuses, s’était motivée pour ce petit concert. Sur scène, plusieurs instruments attendent les mains qui vont les manipuler par la suite pendant un peu moins de deux heures ! Guitare folk, banjo, grelots et une étrange guitare.
Une étrange guitare qu’André utilisera sur ces genoux à maintes reprises pour nous envoyer des sonorités glissantes avec une sorte de bottleneck, et notamment lors d’une longue intro instrumentale avec Eric qui lui, utilise un bottleneck fixé à son petit doigt et des griffes sur les autres. L’objectif est de nous faire apprécier sa technique classique, bien qu’elle soit country/folk. On a littéralement mangé le nom de la guitare des genoux, mais c’est André qui l’a dit, c’est une guitare hawaïenne !
Les deux compères nous présentaient donc leur premier album sorti en novembre dernier, « Rivière rouge », un album qui verra « l’intégralité de ses bénéfices sera reversée à un petit groupe qui débute, et qui vient de Liverpool ». Vous l’aurez compris, The Beatles. Ils auront parlé, beaucoup blagué et raconté des histoires entre les chansons. Des chansons qui sentent la paille, qui parlent de beaucoup de choses, parfois d’amour avec Dans l’bois ou Rivière rouge, et surtout qui parlent d’évidences. Et elle sont nombreuses !
Ils nous auront servie La soupe minestrone, pannée évidemment, comme dans un certain état des States. Les States dont ils nous auront un peu parlé aussi, pour nous révélé que Le vrai Elvis était en vie et cuisine tranquillou dans un chinois au Québec avec Mickael Jackson. Puis on refera un p’tit tour sur le sujet de la bouffe, le fromage même, ils nous ont parlé de leur Grilled Cheese Blues, qui est une sorte d’agglomérat chimique et orange. On a bien besoin d’un peu de blues pour faire passer le truc !
Mais notre coup de cœur est leur envolé philosophique de la soirée, ils écrivent un bouquin dessus à priori, Quand y’a pas d’perdant y’a pas d’gagnant. C’est imparable ! Ou alors l’histoire du Pépé du pénitencier, où l’on imagine bien un très vieux roublard, un épi à la bouche et en déambulateurs (marchette comme y disent de l’autre côté!) nous chanter son histoire. Aussi, on retiendra la belle chanson La disparue qui traite des peuples amérindiens au Canada à travers des femmes disparues qui n’ont pas été recherchées, car faisant partie d’un peuple qui ne se voit pas…
On était peu nombreux, les absents ont toujours tort, à apprécier leur super jeu de guitare qui traverse blues, folk, country, bluegrass… Des rythmiques accrocheuses et authentiques, parsemées de nombreux solo super bien foutus ! Pour finir ils nous auront fait un rappel sans sortir de scène, avec un de leur ami habitant sur Toulouse pour nous faire plusieurs morceaux bien « bluesys » !
Ce fût une belle soirée une nouvelle fois au Bijou, où l’on a découvert par curiosité un sympathique petit groupe venu de l’autre bout de l’Atlantique ! On est allé se coucher doucement avec une idée de petite cabane entre forêt, mare et p’tit bout de jardin ! Peinard dans l’Shed quoi…
Une chronique qui donne envie d’écouter le groupe : c’est chose faite… et c’est très bon 🙂 Merci !