Après ce premier soir bien rempli, le second s’annonce dans la même lignée. Si l’affluence a plus que doublé par rapport à la veille, les organisateurs peuvent tout d’abord être contents : l’affluence générale sur 2017 aura été bien plus élevée que celle de 2016. C’est bien pour les affaires, les groupes, l’ambiance et les festivaliers.
Contre toute attente, c’est une des têtes d’affiche majeure de cette édition 2017 qui ouvre le débat (en l’occurrence GiédRé). Déjà croisé en festival, GiédRé a été fidèle à elle-même. La petite blonde, aux airs naïfs, n’a pas fait dans la dentelle malgré son décor toujours aussi kitsch… et décalé. Les petites fleurs se sont bien assorties à l’immense vagin géant en tissu brodé et cela pas dénoté avec ses textes. Même si elle a espéré qu’il y ait « beaucoup d’enfants sourds ce soir », nous ne pouvons que souhaiter bon courage aux parents pour faire le débriefing une fois rentré à la maison. Ses paroles, toujours aussi crues, peuvent paraître très « pipi-caca » au premier abord mais la demoiselle sait manier les mots un peu comme Didier Super, à la fois dans la provoc’ et le premier degré. Le public a répondu à l’appel, sous l’œil bienveillant de Pierre-Emmanuel Barré, avec des joutes verbales bien placées.
Initialement programmés à 23h, les Goulamas’k ont finalement été décalés en début de nuit pour laisser la place aux locaux de Namaz Pamous pour reprendre le flambeau. Les jeunes de Namaz Pamous ont assuré, c’est indéniable. Avec leur pléiade d’instruments (batterie, violon, mandoline, banjo, trompette, guitare, basse…), ils se sont transformés en une sorte de Négresses Vertes manouches et balkaniques, teintées de rock et de ska. Explosif et hybride, Namaz Pamous a finalement été un très bon avant goût avec de passer aux plus énervés Goulamas’k.
Bien que nous ayons déjà vu les Goulamas’k lors d’une des précédentes fête de Lézan, ces retrouvailles ont sonné le clairon d’une nouvelle ère de révolte par les temps obscurs qui nous attendent. Les bitterois, qui sévissent en pays d’oc depuis près de 20 ans déjà, ne sont d’ailleurs pas revenus les mains vides en Cévennes : avec leur « Resisténcia » sorti en fin d’année 2016, nous ne pouvions pas rater cet énième rendez-vous. Sous leurs bannières sang et or, leur punk/ska occitan leur va toujours si bien. Avec des guitares punk bien aiguisées et surtout leurs instruments traditionnels occitan et catalan (gralla catalane, bouzouki, boha…), la mèche s’est embrasée à la vitesse de l’éclair. Nous avons eu droit aux classiques (Skatalunya, Lo panais, Miseria, Mon pais...), à des petits nouveaux (Dames de coeur, Voli volar, Donnez...) sans oublier certaines reprises indispensables telles que Bella ciao.
En 2017, la Fête Effrontée aura donc subi deux coups de chaud : celui du soleil et celui de la scène. Aucun doute, à l’année prochaine !