Avant d’attaquer son calendrier de l’avent, Paloma offrait ce soir le groupe Skip The Use, revenu à la surface après moultes péripéties. En première partie, La Pièta avait la lourde tâche de chauffer la salle, même si certains tout acquis à sa cause étaient venus exclusivement pour elle.
On peut être un poil décontenancé quand on découvre La Pièta. Même si ce n’est pas forcément notre tasse de thé, on ne peut pas reprocher le manque d’énergie et d’enthousiasme. Une petite tendance à clasher les bien-pensants. Elle oscille entre punk, électro et chant rappé. Le parler cru, elle dézingue tout ce qui bouge, et même son propre public. Qui aime bien châtie bien ! Difficile de ne pas s’identifier tant les thèmes abordés touchent chacun de nous, comme son titre La moyenne.
Prêts à faire le grand écart ? Skip the Use, plus électro que jamais, présente un nouvel album assez déconcertant. Après, un split en bonne et due forme en 2016 et un album solo du leader Mat Bastard, à la surprise générale, courant 2019, les nordistes reforment Skip the Use. Le groupe est dorénavant un animal à deux têtes : Mathieu et Yan. Ce nouvel opus, constitué de nombreuses compositions électro rock, surprend, laisse craintif de la tournure mainstream que pourrait prendre le groupe. Mais il faut reconnaître que les différents titres sont diablement efficaces et prenants. Le live de ce soir, finalement très axé rock en est la preuve !
L’ouverture du concert sur Lead or follow, titre sombre, façon post punk qui monte, montre tout le talent dont peut faire preuve le groupe. Suivent plusieurs classiques des nordistes avec Namless word et People in the shadow, qui permettent de lancer la soirée. You turn to love, et Goal, titres que pourraient revendiquer les Naive New Beaters, ont de quoi surprendre. On n’est pas vraiment habitué à ce pas de côté « pop » de Skip the Use. Bastard enchaîne sur Cup of coffee, valeur sûre avant de revenir au dernier album, cette fois dans des titres beaucoup plus rock ou très punk comme Marine aux paroles courtes et incisives à la clé.
Une petite pause militante s’en suit. Mat Bastard explique les tenants et aboutissants du site web : www.the-freaks.fr conçut avec Shaka Ponk et d’autres en réaction au réchauffement climatique. Les nordistes électrisent totalement la grande salle en lâchant leur titre Hard rock « Cali ». Ils poursuivent avec Ghost, single phare du groupe, repris par le public à l’unisson. Mais ce sont Get papers et Forever more, nouvelles pépites du groupe, encore très électro qui remportent l’adhésion du public nîmois. Ces deux titres « club », funky, électro-rock, transforment la salle en dancefloor. On finit la soirée comme de coutume avec un petit Bastard song de derrière les fagots.
On était légèrement dubitatif quant à ce nouvel album. Le live aura eu raison de nos doutes et la quasi-totalité des nouveaux titres font mouche et sont sublimés par la scène. Mat, you’re « the king of the world on your skateboard ».