Nos petits pieds rebondissant sur le rythme des basses envoûtantes, Panda Dub a su comme il sait si bien le faire décloisonner les genres musicaux au-delà de ses origines Dub. Bien entouré, les rythmes du bassiste et du batteur soulignaient un accord parfait avec la scénographie alliant étrangetés abstraites et inspirations telluriques,. Du bon vieux dub au virage house music, le Lyonnais a su nous emmener en voyage au sein de sa vibe dub aux inspirations multiples !
Ah, si seulement tous les dimanches soirs pouvaient ressembler à ce 17 avril. Oui, les dubbers parisiens sont présents un dimanche soir à 20h, des connaisseurs motivés et passionnés qui ont envie, comme nous, de faire leur sport du week-end sur le trampoline du Trianon. Libéré de toute tension urbaine, le public de Panda Dub était à l’unisson dans une chorégraphie de steppa-style qui vaut quasiment celle d’un stack improvisé sur le plateau du Larzac.
C’est avec curiosité que nous nous apprêtons à assister à la première partie assurée par City Kay. Ce groupe français composé de 6 musiciens et du toaster anglophone Jay Ree est (d)étonnant de modernité. Ils développent un groove innovant et réfléchi assez déstabilisant pour l’oreille néophyte. A la croisée de trop de styles pour les citer, leur partition reflète une recherche approfondie de la musique dans son sens purement inspirationnel. Pas de place pour les imitations ni pour les cadres. Struck you en est le preuve et porte décidément bien son nom. C’est donc démuni de naïveté innocente que Jay Ree demande à son public en plein live: “Êtes vous libres ou pensez-vous être libre?”
Panda Dub s’est presque toujours produit seul sur scène mais pour cette tournée, il a su saisir une belle opportunité et travailler le projet de Panda Dub Live Band avec d’excellents musiciens et qui plus est, de bons amis. Le producteur lyonnais s’est ainsi entouré de Mayd Hubb à la batterie, acoustique s’il vous plaît, enfin avec quelques pads quand même, faut pas déconner. Ce soi-disant “ancien batteur” nous a régalé de précision dans sa rythmique parfaitement alternée entre cadence progressive et variations virevoltantes. A la basse, c’est Bruno Berthier de Massive Dub Corporation qui s’est chargé de faire groover le recital du trio en jouant tout au pouce, à l’ancienne.
L’histoire veut que Pierre-Marie ait été baptisé Panda par son frère parce qu’à l’époque, il était tout mou. Il ne s’imaginait certainement pas parcourir le monde grâce à sa musique et créer des oeuvres qui feront danser des millions de personnes. Mais il ne s’agit pas que de fête et de danse. Certains morceaux du Panda sont d’une telle pureté que l’on oserait les caractériser de musicothérapie. Faites un test et faites écouter Rastamachine ou Smile is the Key à un ami déprimé ou Natural Mystic et l’arbre à son à votre mamie alzheimer, vous nous en direz des nouvelles.
La magnifique scénographie est signée par les vidéastes du collectif lyonnais L’octopus. Quatre écrans disposés sur scène propagent des visuels doux et abstraits qui invitent paisiblement les passagers à embarquer dans un voyage à l’intérieur du son, où l’onde monte en fréquence pour devenir lumière. Le reste de la salle est obscur, parsemé de temps à autre de faisceaux tamisés bleus et rouges. Par chance, il y a très peu de pollution lumineuse de portables. Quelques bulles de savons parcourent l’espace aérien donnant de la profondeur à l’horizon fixé par les peintures digitales. Sur ces tableaux est diffusée l’allégorie du rêve et parmi tant de belles fresques se dressent les incroyables piliers de la création de la Nébuleuse de la Carène et autres références graphiques au pointillisme de Gauguin et Van Gogh.
Le prochain projet de Panda Dub sera une introduction à la House music avec notamment son ami Mayd Hubb. Vous êtes craintif? Ecoutez Die Brücke sur son dernier album « The Lost Ship » qui nous laisse entrevoir la couleur de sa house et osez nous dire que ce n’est pas un style pour lui. Avant cela, vous pourrez retrouver Panda Dub Live Band très bientôt pour sa prochaine date française au festival Paroles et Musique le 28 mai à Saint-Etienne.
Crédit Photos Morgane Roncin http://morganeroncin.xyz
Tetex et Momo