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Non, nous ne sommes pas en mai, non, les oiseaux ne chantent pas, non, il fait bien nuit depuis déjà trois heures, non pas d’Elvis, pas de yoga-bière non plus… Pourtant, ce soir, à Paloma le changement de salle après chaque concert, avait une petite tendance à nous induire en erreur. C’est sur ce concept plaisant que Didier Wampas, le retraité sétois avait invité trois groupes héraultais à partager l’affiche de ce mercredi 5 février.
Les Sonics Preachers ouvrent le bal dans la Grande Salle, avec un rock énergique, oscillant entre garage et punk, qui sonne assez 90’s. C’est une belle découverte, un set d’une quarantaine de minutes, mené tambour battant. Les guitares saturent, se télescopent et en sort un son plutôt puissant et élégant.
Le Club accueille, pour son premier concert de la soirée, Les Vierges, groupe sétois qui a sévi dans les années 80. Le groupe s’envoie sur chaque morceau et le chanteur démoniaque alterne chant et roulades au sol. Pas subjugués par les paroles, en revanche le jeu scénique conjugué à la musique finit par nous emmener avec Les Vierges. Mais pas de dépucelage en vue pour autant.
On ne peut pas s’empêcher de penser que Les Wampas, ce n’est que du punk (avec toute la profondeur en moins que cela suppose -à tord-), que les paroles sont simplistes, que la voix est trop aiguë et j’en passe. Pourtant à chaque fois le groupe nous marque par son énergie, mais aussi par sa mélancolie, par sa bienveillance ou sa fausse candeur, voir son romantisme. Avec plusieurs collaborations assez hype (Lionel Liminana), Les Wampas viennent présenter une bonne partie de leur nouvel album.
Les premières notes laissent à penser que Tu dévisses va ouvrir ce concert, mais malheureusement il ne s’agit là que d’une intro au concert. Les ambitieux Wampas décident de sauver le monde, qui en a bien besoin, avec leur chanson Sauvre le monde – faute de frappe à la clé. Didier, le néo sétois, enchaîne sur le trop court l’Aquarium tactile, meilleure chanson de tous les temps du groupe. La première percée dans le public n’aura pas attendu trois chansons, et Didier se débrouille pour monter sur la buvette, et danse à moitié courbé sur Les chinois vont sur la lune.
Le groupe nous malmène et nous balance dans tous les sens en dissertant sur conquête spatiale, TF1 ou écologie. Malgré ses « problèmes récurrents de thunes » évoqués précédemment, C’est l’amour qui triomphe toujours chez Les Wampas, en mode rockabilly. Leurs concerts se basent sur des fondamentaux (cf. The Inspector Cluzzo et les fondamentaux -très prochainement) et c’est donc sur un petit Wall of Death qu’ils lancent l’attendu Comme un punk en hiver. Après Punk Oovrier, Didier se calme et se transforme en Dernier cormoran pour nous offrir une belle ballade de desperado.
Manu Chao, nous offre un petit interlude perso pour recharger de la délicieuse Barbaude. Nous reprenons le concert sur l’excellent électro-punk Tournesol dont on ne se lasse jamais. Ensuite, Didier Wampas débute Léonie sur un solennel : « Il y eu un silence dans le ciel… », tout de suite commenté par un magique « A poils ! ». Du tac au tac « Y’a pas un connard pour dire : à poils ! dans un concert de Nick Cave ». Bien vu.
Le thème de l’enfance, fil rouge des Wampas, trouve son étendard avec la balade Les bottes rouges. Assis sur son traditionnel cheval (chaise) noir ou blanc, Didier, 5 ans, chevauche dans le public l’espace de quelques minutes. Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Le Roi Didier y va ensuite de son slow avec Jenny. Attention au grand-écart avec l’indéboulonnable appel aux sauts pieds joins et au poing levé, j’ai nommé Yeah yeah. Alerte sketch… à l’accent indie-rock sur Roy, où Didier met tout son talent au service de paroles justes hilarantes. On sent la production Liminanas qui n’est pas bien loin sur ces nouveaux titres.
La fin est proche. Il fait venir sur scène pour l’accompagner, une petite fille, sur C’est Noël et poursuit avec Où sont les femmes ? Elles sont toutes ou presque sur scène à jumper avec lui pour les ultimes instants du concert.
Dans un rappel assez basique mais jouissif, il est rejoint sur scène par un fan en manque d’amour pour une série de free hughs suivi de « va voir là-bas si j’y suis ! ». Rimini est enchaîné avec panache, pour un hommage à -feu- il Pirata et au cyclisme champagne. Sur l’instrumental Rising, il se pose, en tout simplicité, sur une chaise portée par le public et déroule en mode guitar hero. Enfin, Les Wampas, sur les traditionnels Oï et For the Rock, nous offrent des solos tonitruants pour bien terminer ce concert.
Quelle joie le rock’n roll !
Pour finir cette belle soirée, Paloma a décidé de croiser le bois, avec les jouteurs-rockeur sétois de SJU 34. « Jouteur 1, jouteur 1, jouteur, jouteur, jouteur 1 » !
Crédits photos : 3.13 / Peter
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Set List Wampas : intro (Tu dévisses) – Sauvre le monde – Aquarium tactile – Les chinois vont sur la lune – C’est l’amour – C’est politique – Comme un punk en hiver – Punk ouvrier – Le dernier cormoran – Manu Chao – Tournesol – Léonie – Les bottes rouges – L’autoroute des gros porcs – Jenny – Yeah yeah – Roy – Ce soir c’est Noël – Où sont les femmes ?/Petite fille – C’est juste une petite voix – Vomissure triangulaire – Rimini – Rising – Oï – For the rock.