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Les intempéries et la promesse d’un bel épisode cévenol, n’avaient pas détourné les artistes ni entamé la motivation des spectateurs pour le triptyque de ce samedi soir au Rockstore.
En première partie, le groupe hongrois Ivan and the Parazols, en mode dandy, balance un rock psyché-garage-70’s assez agréable. Forts d’un quatrième album, et après quasi 10 ans d’existence, ils tournent dans toute l’Europe et aux Etats Unis. Le groupe à la notoriété grandissante, réchauffe les têtes trempées qui entrent au fur et à mesure dans le Rockstore. Le charismatique leader, Ivan Vitaris harangue les montpelliérains et assimilés (uniquement pour la soirée!) et le guitariste au look très Beatles façon Sergent Pepper’s malmène sa Stratocaster dans des solos démoniaques pour le plus grand plaisir des courageux qui ont bravé la pluie. Le décor est planté.
La soirée se poursuit avec Thé Vanille. Ce groupe atypique, goûte à plusieurs univers qui vont du roiboos, au earl grey en passant par le matcha et le maté, j’en passe… Spéciale dédicace au Pointu Festival.
Effectivement le trio distille un rock empruntant de nombreux chemins, tantôt électro-rock, tantôt pop ou indé…Et ce soir, la chanteuse Nastasia, est venu pour dispenser un cour de gym tonic, avec brassière, short, chaussettes version NBA 50’s, coiffure Edward aux mains d’argent à la clé. Le guitariste en robe à fleur et le batteur, ne sont pas en reste pour chauffer le devant de scène, le tout dans une certaine folie et bonne humeur.
Après plusieurs années de tournées et de longues périodes de création, les quatre de Last Train sortaient il y a deux ans leur premier album faisant suite à plusieurs EP. Travailleurs, talentueux, un poil torturés, les alsaciens se sont donné les moyens d »en arriver là, se construisant tout seuls et autoproduisant leur opus. Ce premier album était plutôt une compilation de plusieurs titres composés au fil des tournées.
« The big picture », tout fraîchement sorti, est un deuxième album plus spontané, une entité ou tout s’imbrique par évidence. Le groupe, a beaucoup évolué, passant d’un rock brut à un rock plus élégant et mélancolique, laissant (par moments) le cuir pour le velours.
Les quatre musiciens entrent en scène, sur un surprenant fond sonore, ambiance El Condor Pasa. Tiré à quatre épingles et dans des tenues impeccables Last Train est en place et ne tergiverse pas. Une ouverture de près de dix minutes sur Not alone donne le ton. Les alsaciens offrent un rock puissant, versant par moment vers le hardcore. Le tout, toujours très mélodique. Sur Way out ils balancent un blues-psyché-garage qui n’a rien à envier à Black Rebel Motorcycle Club. Ils enchaînent sur le magnifique et mélancolique On you knees, alternant douceur et puissance, moments épurés, calmes et passages musclés, forts et profonds. Les montées progressives à répétition dans le même morceaux, sont autant d’envols vers l’orgasme musical. Last train maîtrise l’art du crescendo ! Les chansons du groupe sont toujours assez complexes dans leur construction, composées souvent de plusieurs phases comme avec House on the moon, où musicalement la fin du morceau est totalement différente du début.
Ensuite les Mulhousiens piochent encore allègrement dans leur premier album avec One side road titre hypnotique et planant, qui rappelle tout de suite The Black Angels. Le guitariste en Réplicant de Ridley Scott, torture sa guitare en mode guitar héro sur Disapointed, quand le frontman, Jean Noël, crache toute sa rage sur Fire ou Leaving you now.
Cold fever aux paroles entêtantes se rappelle aux fans des premières heures lors du rappel. Last Train boucle son concert avec le complet et profond The big picture, longue ode rock à leur amitié sincère. Les quatre larrons s’étreignent et quittent la scène une dernière fois, laissant derrière eux un set léché ou rien n’a été laissé au hasard. Billet composté !
Set list : Not Alone – Way Out- House on the Moon – On Your Knees – On Side Road – Between Wounds – Disappointed – Fire – Leaving You Now – Cold fever – The Big Picture.