C’est peu dire que la réputation de Last Train les précède : un album à venir début avril, une pile de concerts tous plus électriques les uns que les autres depuis 2015 et des EP’s distillant parcimonieusement cette dose de transe que l’on recherche sans cesse.
La mythique salle du Rockstore accueillait une programmation rock, sans artifices, brut.
Fabulous Sheep, formation biterroise, jouait comme à la maison. Le ton était donné d’entrée avec des morceaux aux riffs pogotisants malgré un public quelque peu clairsemé en ce début de soirée. Le quintet fait la part belle à son EP de 2016, « Kids are back », avec différents styles, mélangeant solo de guitare et de saxo. Athenian Streets, évoquant les conséquences de la crise en Europe, nous ramène des échos de The Tellers ou The Libertines, les deux chanteurs se répondant avec énergie. A ce petit jeu, il semblerait que les guitares saturées de Carl Barat l’aient emporté ! Ce concert est également l’occasion pour The Fabulous Sheep de présenter une bonne partie de leur prochain album prévu pour cette année, tout ça en un court set de ¾ d’heure qui aura permis de retranscrire l’univers du groupe, à suivre avec attention.
Nous voilà ainsi prêts à accueillir l’une des révélations rock dont l’intensité des concerts parvient en rumeurs à nos oreilles impatientes depuis quelques temps déjà. Le groupe aux deux EP’s (décidément, pas encore d’album pour les deux groupes de ce soir) a au compteur des dizaines de concerts à travers toute la France. Et on peut dire que Last Train fait partie de ces groupes qui s’épanouissent à travers la scène.
La voix nasillarde du très charismatique leader Jean-Noel Scherrer, un frontman comme on n’en fait plus (Liam es-tu là ?), fait mouche, comme sur leur titre Way Out, taillé pour les stades. La réputation de Last Train, qui les a fait traîner en première partie des Datsuns et bientôt de Placebo, n’est clairement pas usurpée. De Need somebody, Fire ou encore Between wounds, les têtes se balancent d’avant en arrière, inlassablement. Le Rockstore n’est pas plein mais le public présent n’est pas venu là pour faire de la broderie.
Après un début de concert percutant et quelques ballades plus progressives où transparaît une sensibilité blues marquée, l’intensité remonte pour finir d’épuiser le devant de la scène, connaisseur. La virtuosité des solos, guitares et batterie en tête, n’y est pas pour rien, avec une incarnation introspective et spirituelle des musiciens. Un subtil mélange de styles (une louche de rock’n’roll, deux cuillères de blues et un trait de pop pour la légèreté) distille une sincérité salvatrice, du Gin Tonic pour les oreilles !
Holy Family conclut ce set, Last Train en complète communion avec son public. Le rappel consacre un des joyaux du groupe, Fragile, une ballade escarpée vers un sommet détonnant aux guitares saturées et une débauche de décibels savamment orchestrée dans un brouhaha d’une folle maîtrise.
On en redemande !
L’album de Last Train, « Weathering », sort ce 7 avril.