Kompromat + IPPON à Paloma (Nîmes, 30) 28.11

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C’est une nouvelle soirée sold out qui se profile à Paloma de Nîmes (30) pour le passage tant attendu de Kompromat. Après avoir provoqué une surchauffe sur pas mal de festivals cet été, Kompromat retrouve les salles obscures pour défendre son dernier album (studio) en date, « Playing / praying », sorti en début d’année. Sans surprise, cette soirée a été bouillante !

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de débuter par le commencement. En effet, la première partie du soir a mérité toute notre attention : IPPON, un duo originaire de Nancy, a pris ses aises sans trembler devant un public déjà bien fourni.

IPPON a sorti son premier album fin octobre 2024, avec « What can i test ? » mais cumule déjà 7 ans d’activité sous cet étendard. Et cela se sent ! IPPON a proposé un show très carré, à la fois puissant et captivant. Positionné sur un créneau électro/rock, il y a eu de l’intensité dans le concert d’IPPON et aussi de belles envolées avec du rythme et un côté très entraînant. Sincèrement, cela a donné envie d’aller jeter une oreille à leur disque : c’est quali et très propre, d’autant plus que la mise en scène avec les néons a également apporté un plus. A l’affiche de très nombreuses parties aux côtés de Kompromat en salle, cela permet au groupe de bénéficier d’une sacrée exposition. Chouette !

C’est donc avec un public déjà chaud et averti que Kompromat peut prendre la suite. Changement de ton, changement d’ambiance. Rebeka Warrior est acclamée dès son arrivée, les smartphones sont de sortis (on est visiblement sur un public très « smartphone » ce soir). Vitalic, pas en reste, prend place sur son promontoire et malgré son attitude plus réservée, tout le monde sait qu’il va envoyer du très gros son. Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort !

Il faut dire que les deux se sont bien trouvés : sous les multiples casquettes musicales de Rebeka Warrior (Sexy Sushi, Mansfield.TYA) qui sont plus ou moins énervées, une âme punk anime l’artiste qui n’est jamais à court d’idées. Et si vous l’associez au maître vaudou électronique Vitalic, vous y ajouterez une grosse dose d’intensité et de dance floor. Bref, ce combo ne pouvait que fonctionner ! Déjà, lors de la sortie de leur premier disque « Traum und existenz » en 2019, le succès avait été plus qu’au rendez-vous.

Le début de concert démarre tout doux avec Only in your arms. Vitalic démarre en toute subtilité et Julia cache bien son jeu… mais on commence à le connaître. C’est hypnotique et planant, on aime bien aussi cette facette presque intimiste avant de rentrer dans le vif du sujet car les choses vont vite prendre une toute une autre tournure : Traum und existenz voit débouler un son lourd qui sonne très techno berlinoise. Brusque montée de la température ! L’enchaînement avec « mon amour, je t’attends au dernier étage, je t’attends tranquillement la tête dans les nuages… » nous fait vite comprendre que Lift me up ne va pas tarder à exploser et c’est Paloma qui ne va pas tarder à s’envoyer en l’air.

Malgré les notes un peu plus pop dans l’univers du dernier disque de Kompromat, cela jongle habilement entre les deux albums : retour dans le passé avec Niemand et les 80’s prennent leurs aises. La suite avec God is on my side, (« d’aussi loin que je m’en souvienne ») suspend le temps quelques minutes avec une ambiance brumeuse : les fragments du décor se mettent en mouvement et le tout devient hybride. Presque en lévitation, le tout finit par former le fameux « K » de Kompromat au-dessus de la scène. La fin du morceau s’emballe et on sent bien que le chaos n’est pas loin… le « K » finit par exploser de toute part laissant la lumière jaillir des morceaux restants. Point de bascule atteint.

La légèreté qui planait dans le vaisseau nîmois finit par s’estomper : I let myself go blind entame la descente dans les tréfonds électroniques que le public attendait. La lumière vire au rouge sang et le son commence à devenir plus lourd même si on avait supposé que ce morceau serait encore plus puissant en live. Mais c’était en revanche qu’une question de minutes : Auf immer und ewing est une véritable machine à danser sur fond de techno qui pousse Julia à slamer dans la foule et à se hisser debout dans le public. Une bonne vieille sueur comme on l’aime, surtout quand elle demande au public de se séparer pour mieux se retrouver !

Cette violente montée en puissance va se poursuivre de façon exponentielle : Julia apporte sa touche aux machines aux côtés de Vitalic sur Herztod et c’est tout notre champ visuel qui se déforme. Les lumières font pleinement parties du show et nos yeux nous jouent du tour : il semblerait qu’une tôle ondulée danse derrière le duo. Bluffant !

Peu de temps après, l’électro déjantée et survitaminée de No stranger to heartbreak entraîne une forme de frénésie collective qui s’est longtemps propagée de la fosse aux balcons… Les décibels, plus hauts depuis de longues minutes, sont agrémentés de salves de bulles qui s’élèvent au-dessus d’une foule qui en redemande encore. C’est pourtant sur ce pic d’énergie que le rappel va sonner.

Le retour de Kompromat se fera sur la très perchée Intelligence artificiel… où Paloma se fera littéralement mitraillée par la machine à fumée maniée par Rebeka Warrior. Si on avait espéré un Playing / praying dans le rappel (l’oublié de la setlist), on ne boudera pas notre plaisir de voir Kompromat finir sur un classique de Vitalic, La mort sur le dancefloor (morceau datant de 2012 en featuring à l’époque avec… Rebeka Warrior). Un dernier sursaut pour finir un concert de très haute intensité !

Crédits photos : Photolive30

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