3 ans après leur troisième album « Sentimental » qui nous avait clairement emballé, Johnny Mafia est donc revenu aux affaires avec un nouvel album intitulé « 2024 : année du dragon ». Une énième pièce de drôlerie placée dans l’univers bien agité mais maîtrisé du quatuor.
Fidèle à sa marque de fabrique, Johnny Mafia vient donc nous présenter un album court (30 minutes pour 10 titres). Pour autant, cela ne lui enlève pas l’envie de faire les choses bien. En confiant les reines de ce nouveau disque à Francis Caste (Bukowski, Flying Pooh, AqME…), une seule écoute confirmera la tendance générale : la prod’ est vraiment clean et le résultat en est encore plus frappant.
Sur cette nouvelle mouture, Johnny Mafia continue de surfer sur une vague qu’il commence à bien connaître : entre rock et garage, le groupe a trouvé sa voie mais il n’hésite pas non plus à y inclure quelques notes plus pop. Le début d’album est certainement moins surprenant (par rapport aux influences musicales) mais cela n’enlève en rien au fait que l’on reste littéralement scotché aux 2 premiers titres : Green eye démarre à toute pompe à coup de rock… avant que Vomit candy ne provoque une irrésistible envie de se jeter dans la fosse ! Le refrain est entêtant, la mélodie démoniaque, Vomit candy est une véritable pépite dont on se lassera pas de si tôt !
Sans tomber dans le piège de la facilité, Johnny Mafia ne va pas se contenter de sortir la grosse machine en mode rouleau compresseur : l’énergie est toujours le maître mot du groupe mais certaines compos démontrent que Johnny Mafia sait faire aussi du talent. Sur Sting, on se délecte de la manière dont Johnny Mafia se joue de nos émotions : un calme apparent peut laisser arriver une tempête rock qui compte bien s’installer… avant de subitement disparaître. Hammer, le titre clôture de l’album, en est un autre exemple. La chanson démarre fort mais elle va aussi retomber assez vite, bercée par une guitare subitement assagie et un nappage électronique planant et enveloppant… Sa durée, dépassant les 4 minutes, ferait même office de « petit événement » tant il est bien rare que les Johnny Mafia prennent autant de temps sur une compo !
Si Hammer est une compo atypique dans ce « 2024 : année du dragon », d’autres tracks se démarquent sans forcément être marquées de cette douceur : I’m bound, flirtant entre le rock hurlant et envolées des guitares, renferme les signes d’une maturité évidente tant le morceau évolue au fil des plus de 3 minutes de son (décidément !). Ce dernier tiers d’album contient d’autres pistes qui méritent de s’y attarder : on ne peut qu’être subjugué par Rules bulls bells que l’on chante, en cœur… « rules bulls bells, i round the bend ! » avec sa machine qui fait plus que ronronner ! Un peu avant, Cyanide se met à dompter une foule bien agitée, entre riffs saturés et guitare déchaînée, qui ne demande qu’à être administré !
De gré ou de force, Johnny Mafia appose sa patte : on la retrouve plus que jamais sur Keep an eye on me… qui est quasiment un titre « signature » du groupe. Tout y est : l’énergie, la passion, la variation, l’interprétation, le rythme et un refrain qui reste bien en tête…
Une nouvelle fois, Johnny Mafia réussit un petit coup de maître en nous proposant un opus plein de vie, d’énergie mais aussi de surprises. « 2024 : année du dragon » finit par s’écouter en boucle et nous fait trépigner d’impatience de les retrouver sur les planches !
Johnny Mafia « 2024 : année du dragon », disponible depuis le 9 février 2024 chez NMAS Editions.