Nous découvrions hier soir le splendide lieu culturel lové au cœur de Montreuil qu’est la Parole Errante. Le début comme la fin de la soirée se fait dans la bonne humeur autour du trio composé de Bernard, Henri et Levy : Les Cotons Tiges, parce que ça décrasse les oreilles ! Des reprises festives et de l’énergie qui déborde donnent le ton avant l’arrivée sur scène de Garance, premier artiste de la soirée.
C’est Garance donc, jeune chanteuse parisienne accompagné d’un guitariste solo (Tomislav), qui ouvrira le bal du week-end à la Parole Errante. Surpris par le début du concert, nous arrivons sur Les idées rock, 3ème titre de la setlist. Des thèmes de la vie quotidienne se succèdent et son dernier chagrin d’amour, euh non pardon, ce n’était pas une histoire vécue, sera à la une au travers de la chanson De retour de Saigneu.
La voix douce de la chanteuse résonne encore sur quelques titres J’ai soif de toi, Gare du Nord ou encore Jour de Poisse. Le concert se terminera sur une touche d’ironie : « N’oubliez pas d’aller voter, au cas où ce serait utile ! », changement de plateau !
La deuxième tête de la soirée a été une découverte rare pour le Musicodrome : rare parce qu’il n’est pas fréquent d’accrocher spontanément lors d’un concert dont on ne connait ni l’artiste ni les chansons. Et pourtant c’est ce qui s’est passé avec Angelique Ionatos. Une voix rauque, un chant profond de cathédrale et une guitare à vous faire frissoner (Pas de froid vu la chaleur ambiante) nous rappelaient dans des envolée aux sonorités espagnoles les plus belles adaptation d’Albeniz. Mélangeant les hommages vibrants à des poètes ou chanteurs de divers courants et diverses nationalités, le show sera ponctué de poésies et de proses prenantes. Proposant une taxe sur chaque mot français d’origine Grecque pour renflouer les caisses de son pays natal, le ton arrive à être léger malgré le fond traumatisant.
Une chanson en hommage à Pablo Neruda nous emmènera vers les sonorités espagnoles évoquées et une reprise de Cette blessure de Leo Ferré seront les moments les plus forts d’un concert dont pas une goutte n’aura été perdue.
L’attente du dernier morceau de la soirée se fait longue… Et pour cause, Alexandre Leitao l’accordéoniste accompagnant Fredo au chant prit un malin plaisir à faire croire à un retard ! Qu’importe, Fredo prend les devant et débute son concert seul sur scène. 10 ans après son album de reprises de Renaud, c’est reparti pour un tour puisque l’essentiel du concert sera composé de reprises de Renaud. En guise d’introduction, Fredo apostrophe Renaud : « Dis moi Renaud, comment as-tu connu la mère à titi, elle habitait juste en bas d’chez moi ! Comment tu savais pour Slimane mon ami d’enfance ? Comment as-tu fais pour connaître tous les gens de mon HLM ? […] Merci mon frangin mon poto mon copain, tu nous tiens chaud !« .
La voix douce du chanteur avait conquis la salle et c’était parti pour la musique, seul, à la voix et à l’accordéon : Je suis une bande de jeune(s). Il faut attendre le court de la troisième chanson pour voir arriver, les cheveux en bataille et l’accordéon mal ajusté, le tant attendu accordéoniste. Pile au bon moment pourrait-on dire tant le duo fût alors efficace sur Société tu m’auras pas !
Après une diatribe au sujet de la coupe du monde 1998 et J’ai raté télé foot, c’est Etudiant poil aux dents qui nous fera chanter en cœur au bon souvenir du temps pas si lointain de nos fesses sur le banc de l’école.
C’est quand qu’on va où ? introduira une longue lecture, conte écrit par le chanteur en personne et qui relate la naissance et l’expansion de l’actuelle cité de Cergy Pontoise… Qui mène tout logiquement à Banlieue Rouge.
A ce moment et pour le plus grand bonheur des amateurs, le duo s’autorise une petite parenthèse dans la soirée Renaud en chantant un morceau du dernier album des Ogres de Barback : Vous m’emmerdez !
La suite du concert s’enfoncera plus profondément dans les méandre de Renaud et il faudra de solides connaissances sur l’idole pour reconnaitre l’ensemble des morceaux repris. On pourra malgré tout facilement citer Buffalo Débile ou Rue Saint-Vincent.
Et bien que le concert eut été court, Fredo choisit ce moment pour annoncer son départ. C’était sans compter la petite feinte qui mena à une longue succession de « rappels ». Premier rappel donc et c’est l’ogre de barbarie qui sera de sortie pour le plus grand plaisir de tous. Il sera encore utilisé pour le rappel suivant : Mistral Gagnant.
Au café du canal, reprise de Pierre Perret et souvent jouée par les Ogres de Barback fut un franc succès, mais l’apothéose du concert fut sans doute le titre suivant : Rue de Paname. Ça sentait la fin, et dans un dernier élan de sympathie Fredo interprète Ou c’est qu’j’ai mis mon flingue. Ovation pour ce premier soir à la parole errante. Rendez-vous est donné pour le lendemain !