Un petit coin de paradis, perdu entre les montagnes, la pluie et les nuages avoisinants. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier le chapiteau et le village du Festival Rencontres Brel, qui, dès le premier soir s’apprétait à bourdonner : en effet le mauvais temps n’aura pas eu raison des festivaliers, bien décidés à applaudir l’ensemble du Chinese Man Records qui passait célébrer avec son public ses 10 ans. Une « Soirée complète », nous voilà prévenus.
Après un trajet plus long que prévu, nous arrivons dans le petit village, face à la petite scène, beaucoup plus grande que son nom le laisse penser, et la soirée a déjà fière allure. Sur les planches, les locaux de l’étape, le groupe Oscar, qui d’emblée dans son style festif, avec un violon en folie, parvient à faire danser une bonne partie du petit monde présent en Chartreuse ce mardi soir ! Un peu d’originalité que diable; si le festival est affublé du nom du grand Jacques, c’est à Brassens qu’ils vont rendre un tendre hommage, dans un style particulièrement festif : ils sont prêts à Mourir pour des idées ! A mi-chemin entre rock festif et chanson française, la scène découverte porte vraiment bien son nom.
Et il ne fallait pas être en retard sous le chapiteau car annoncé à 20h30 les derniers nés de toute la bande du Chinese Man Records ne se feront pas désirer bien longtemps, et d’entrée ils commenceront, dans leur style bien caractéristique, à mettre sous pression un public grandissant et tout prêt à danser sous les assauts répétés des musiciens, accompagnés de Liliboy au chant : n’oubliez pas, « tous moustachus ! ».
Dès les premières notes, la foule se met en branle, la folie engendrée par la palette incroyable de style entre lesquels le groupe Deluxe jongle est considérable, un temps électro, puis cuivré, l’instant d’après grâce à un saxophoniste déchaîné, en passant par le funk et le jazz, Deluxe attaque fort… My game, Family show, le ton est donné avec les chansons déjà cultes pour de nombreux fans présents dans la salle ! Et quand Kilo s’empare du micro pour demander s’il y a des Superman et des superwoman dans la salle l’ambiance atteint son zénith, les costumés présents en nombre sont aux anges lorsque Liliboy débarque sur scène avec sa cape rouge sur les épaules !
Nous sommes aux Rencontres Brel, cependant lorsque le groupe nous annonce qu’ils vont se plier au jeu, et nous interpréter une chanson de l’auteur du plat pays, nous sommes partagés, pour ne pas dire très très inquiets ! Mais ce groupe est vraiment capable de tout, et on sera surpris par l’interprétation mélodieuse et en douceur de Vesoul, nous pardonnerons même à la chanteuse les quelques accrocs d’une chanson qu’elle chante dans une langue qui n’est pas la sienne !
Tout au long de la soirée, Youthstar (un des Mc’s du Chinese Man) viendra apporter son flow fracassant pour une fois de plus ajouter une pièce au puzzle Deluxe, où l’expression est laissée à chaque membre, puisque les solos des divers instruments ornant la scène se succéderont durant l’heure et demi de concert. Une dernière chanson que personne ne voulait voir se terminer, et la soirée est lancée, les grands frères de Chinese Man peuvent s’avancer.
Chinese Man au festival Lives au Pont (Juillet 2014)
Un bref discours des intermittents du spectacle venus plaider la cause de tous les précaires, servira d’entracte, en espérant que le message soit passé, du moins pouvons nous nous réjouir que les hommes et femmes en noir à la croix blanche ne furent pas sifflés comme dans un festival que nous ne citerons pas…
Nouvelle configuration, si les trois Dj’s sont toujours aux platines du groupe, c’est sur cette tournée d’une trompette, d’un trombonne et de percussions que ce sont armés Zé Matéo, High Ku et Sly !
Dès la première chanson, les cuivres entourent cet univers électro-reggae du groupe, avec un visuel assez impressionnant qui en scotchera plus d’un lors de cette tournée, où les films d’animations pointus succèdent aux captations de la foule en direct.
Des anciens morceaux vont ravir les fans, Artichaut, Skank in the air, Get up, pour une première partie de concert qu’on ne pourra s’empêcher de trouver un peu molle, malgré l’apport très important des instruments à la présence scénique du groupe ! Il faudra l’arrivée du fameux Pudding à l’arsenic pour que la foule s’approprie un peu mieux les chansons du groupe. Comme le Chinese Man Records est une grande famille, ils partageront le plateau avec Youthstar, déjà présent précédemment avec Deluxe, ainsi qu’avec Taïwan MC, tout deux apportant leurs hip-hop dévastateur à la dub-funk de Chinese Man.
Et si la foule se fait plus dansante sur la deuxième partie du concert, sous le jougs des « jump » incessants et redondants des deux MC, c’est avec un peu plus d’énergie que nous nous attendions à voir le groupe. Ils nous présenteront tout au long de leur show les petites dernières de l’album sorti cette année, avec bien entendu Once upon a time ou Indépendant music, un tour du monde toujours aussi impressionnant visuellement.
A noter un aparté dans ce concert, une envolée du percussionniste qui emprisonne le chaud dans la vitesse de ses mains battant à un rythme fou durant de longues minutes, suppléées à merveille par les cuivres sur scène !
Toute la clique montera sur scène pour la traditionnelle photo de famille, en remerciant le Festival Rencontres Brel de les avoir réunis, pour une dernière valse, le remix de Tha Trickaz pour le tonitruant et incontournable Miss Chang, qui ponctuera une première soirée dansante, dans un style original pour cet écofestival à la montagne, qui rentre un peu dans le rang ce soir, pour une deuxième en compagnie de Julien Doré sous le grand chapiteau, précédé de Lisa Leblanc !
Pour notre part on se retrouve jeudi soir, avec l‘Orchestra Buena Vista Social Club et le soleil de Chartreuse !