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Après nos incursions sur le territoire de l’étang de Thau, retour sur le port de Mèze. Nous n’avons assisté qu’à deux soirées mais de haut vol.
Nous attaquons tranquillement le vendredi 23 juillet avec le trio Mademoiselle devant un public éparpillé. Le pass sanitaire semble avoir démotivé les gens. Pourtant, tout est fait du côté de l’organisation pour faciliter les choses avec une tente permettant de réaliser des tests antigéniques à l’entrée du festival. Mais revenons à la musique avec ce trio insolite formé de Rodolphe Burger, Sofiane Saidi et Mehdi Haddab. La proposition est franchement originale combinant blues, raï, rock et musique électronique. Pas étonnant avec un touche-à-tout de génie comme Sofiane Saidi dont on se souvient au sein de l’ovni Mazalda. Le plaisir de jouer ensemble est palpable sur la scène et inonde le public tout au long de leur concert. Une très belle proposition et un groupe à découvrir sur scène.
Changement total de style et d’énergie avec l’arrivée sur scène de l’avignonnaise Suzane. Première impression, la jeune femme a beau être seule sur scène, elle donne tant pendant son set qu’on a l’impression d’avoir au moins dix personnes devant nous. Elle nous fait penser à Jain pour sa performance solo et évoque Stromae pour sa diction et son rythme. Les textes sont à la fois engagés, réalistes et pourtant joyeux dans les rythmes et mélodies employés. Artiste complète, dotée d’une solide base en danse, elle a assuré un show très plaisant sans temps mort.
Nous n’avons pas pu être présents pour la deuxième soirée qui accueillait Java (suite à un désistement de HK pour refus de pass sanitaire) et les Têtes Raides qui viennent de sortir un nouvel album.
Passons directement au dimanche 25 juillet avec le maître de la Kora, le malien Ballaké Sissoko. Le musicien est diablement bien entouré ce soir à Mèze avec Badje Tounkara au N’goni et le redoudable Lansine Kouyate au Balafon. Ces trois-là jouent ensemble depuis l’âge de 13 ans et ont ensuite pris des chemins séparés. Ils rejouent ensemble pour la première fois depuis longtemps et nous offrent un show d’une grande beauté. Ils sont accompagnés sur scène par la jeune Hatouma Sylla au chant.
Dernier artiste sur scène, et non des moindres, Gaël Faye, que l’on retrouve dans une forme exceptionnelle. Cet artiste est vraiment simple, chaleureux, interactif avec son public, tout ce qu’on aime. Il porte clairement le show avec une énergie incroyable et des textes qui méritent d’être tous écoutés avec attention. Accompagné sur scène par Samuel Kamanzi à la guitare et au chant, Guillaume Poncelet au piano et saxo et Louxor aux machines, Gaël Faye a joué une bonne partie de son dernier album lundi méchant et plusieurs de ses titres emblématiques dont le magnifique texte écrit par Christiane Taubira. Un très très beau moment de scène que vous pourrez vivre dès cet automne à Paloma par exemple.
Pour résumer, ces quatre soirées passées au Festival de Thau ont été très réussies et nous saluons le travail des équipes qui ont une fois de plus permis à ces concerts d’exister ainsi qu’à tous les débats et animations autour de l’écologie et la biodiversité.