Cyril Mokaiesh remet les naufragés de la chanson au gout du jour !

4 min de lecture
Chronique Cyril Mokaiesh Giovanni Mirabassi Naufragés

A l’heure où les albums hommages encombrent bien souvent les rayons des rares disquaires encore en vie, il est de ses poussières de soleil qui font du bien et nous donnent tort : vive la reprise ! Mais la reprise pensée et audacieuse, avec du cœur et de l’esprit. C’est ce à quoi ce sont frottés, avec beaucoup de réussite, Cyril Mokaiesh et le fantasque pianiste Giovanni Mirabassi dans « Les Naufragés ».

Dès la première chanson, on se rend compte que quelque chose d’assez exceptionnel se cache derrière ces 37 minutes, qui paraissent bien frêles tant il aurait été possible de faire durer cette galette plusieurs dizaines d’heures. Mais il faut bien se cantonner à la réalité nihiliste, et les choix sont de mise.

Jacques Debronckart est mis en musique, et quelle baffe. Ecoutez, vous ne m’écoutez pas, on se rend compte que Mokaiesh ne se cache pas derrière un effet de mode, mais une vraie passion pour ces mots rythmés et gorgés de sens. L’interprétaiton cloue le bec.
Debronckart sera également à l’honneur avec Nous (c’est nous), magnifiquement travaillée. Qu’il aurait été bon d’entendre Mutins de 1917 chanté par Mokaiesh, mais enchainons !

Bien vite on se rend compte qu’il n’y aura pas de Brel, de Ferré ou de Brassens dans cette galette. Ce sont les chanteurs aux rimes échouées contre les marées de tous les bistrots qui seront chantés, et pas les grands qui ont eu la chance de connaître un succes de leur vivant.

Allain Leprest et Mano Solo sont sans nul doute les deux plus « célèbres » chanteurs interprêtés. Il y a plus d’un an, une vidéo des deux compères circulait, avec la chanson Y’a rien qui s’passe de Leprest. Un déclic ?
Il n’empêche que le poète, l’un des plus grand du 20ème siècle, sera encore à la fête avec deux de ses plus belles chansons : nu et C’est peut-être, rien à redire, les chansons sont fortes, les intérprétations tout autant, un bel hommage.

Vassiliu, Bernard Dimey, Daniel Darc ou Léotard et quelques autres marins échoués sur les récifs de la chanson française sont découverts ou re-découvert sur cet album. Dans ces temps où les mots sont sans cesse mis en retrait, cet album fait du bien, détonne et donne de l’espoir.

Alors n’hésitez pas à jeter une oreille, les deux, des rêves et des espoirs dans cette galette. Avec beaucoup de coeur et une envie folle, le pianiste et le chanteur font un beau cadeau à la chanson française. Si notre époque broie du noir, qu’elle étale sur ces cils, Mokaeish continue de la faire vivre, avec brio !

FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. Ecoutez, vous ne m’écoutez pas (Jacques Debronckart)
2. J’aimerais tant savoir (Bernard Dimey)
3. Poor lonesome pieton (Philippe Léotard)
4. Parler aux anges (Pierre Vassiliu)
5. Rien ne va plus, rien ne va plus (Vladimir Vissotzki)
6. Nu (Allain Leprest)
7. Les enfants rouges (Mano Solo)
8. Bonne figure (Stephan Reggiani)
9. Nous (c’est nous) (Jacques Debronckart)  
10. Des idiots comme moi (Daniel Darc)
11. C’est peut être (Allain Leprest)
12. Chanson pour terminer (Bernard Dimey)

Durée :  37 min
Sortie : 11 septembre 2015
Discographie : 4ème
Genre : Chanson francaise

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article précédent

Les agités du Oai Star reviennent à l’automne 2016 avec un nouvel album

Article suivant

Les murs du Métronum en tremble encore !

Dernières publications