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Juin est déjà là. Il est arrivé bien vite celui-là. Heureusement que le printemps a envie de jouer les prolongations. Il semblerait qu’il veuille qu’on en profite un peu. Même si le quotidien recommence à être animé par certaines habitudes et rituels, il n’empêche que tout n’est pas redevenu comme avant. Pourtant, c’est ce que beaucoup de médias cherchent à répéter tous les jours en parlant du Covid-19 au passé, à se focaliser sur l’après ou en montrant des gérants de bars ou de restos qui essaient de se rattraper aux branches comme ils le peuvent.
Dans cette France où certains ministres demandent aux français de dépenser leur épargne pour faire repartir l’économie du pays, d’autres restent plus évasifs. Macron a beau croire dur comme fer que le secteur culturel doit se réinventer, dès maintenant, pour que l’été renoue avec des moments de fête, le décalage entre les décideurs et les acteurs sur le terrain paraît colossal !
Imaginer qu’une salle de concert affichant un taux de remplissage de 30 ou de 40% ne perdrait pas d’argent est bien naïf. Agiter la carotte d’un plan de sauvetage qui perd des plumes de semaines en semaines car les structures peuvent à nouveau ouvrir, c’est une vraie fourberie. Sur le papier, il est vrai que des festivals de maximum 5 000 personnes peuvent avoir lieu dès le mois de juillet. Sauf que l’obligation de distanciation sociale avec 4 mètres carré pour 1 spectateur rend la tâche tout simplement impossible, sauf moyens exceptionnels.
L’été rime avec festival, festival avec musique, mais tous les secteurs culturels sont touchés. Tous sans exception, avec sa multitude d’acteurs qui y fourmille autour. Ces derniers jours, beaucoup mettent en avant cette fameuse reprise pour la rentrée d’automne. Elle est attendue comme le messie mais pour les miracles, cela risque de prendre un peu plus de temps. A l’international, de nombreux groupes ont tout simplement reporté leur tournée de 2020 à 2021. 1 an dans le coco. En France, on y est allé à tâtons, on s’est dit, qu’après tout, demain n’est pas loin et qu’il peut bien s’en passer des choses… Les reports de dates des artistes français affichent une belle moyenne de 6 mois, soit une grande valse des dates qui ont doucement glissé du printemps à l’automne. Un vrai casse-tête chez les agents artistiques et les programmateurs ! Puis le vent s’est mis à tourner : on observe depuis quelques jours un grand ménage avec des dates de l’automne qui fuient… en 2021. C’est le cas du groupe de rock français Last Train qui est en train de sentir que ça tourne vinaigre.
Bien malin celui qui peut dire de quoi sera fait cet été 2020, bon courage aux organisateurs de festivals de cet automne qui ne doivent pas vraiment savoir sur quel pied danser…
C’est dans ce flou artistique général que Le Musicodrome a décidé de partir à la rencontre des acteurs du monde culturel pour échanger sur la situation sanitaire, ce que cela représente sur leurs activités et quelles perspectives se dévoilent pour les prochains mois. Réfléchir à plusieurs échelles et analyser des problématiques partagées à différents niveaux font, aussi, parties d’une démarche globale qui se doit d’être coopérative. La crise du Covid-19 est peut-être la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre Mondiale mais elle risque surtout de se reproduire sur une période temporelle plus resserrée.
Pour décrypter cette situation, nous allons échanger avec une trentaine d’acteurs issus de professions différentes comme les attachés de presse en agence, attachés de presse indépendants, labels, bookers, programmateurs, gérants de salles de concerts et, bien sûr, des artistes… Nous avons choisi de publier les éléments que nous allons récolter à travers 7 grands dossiers thématiques au lieu de partager de manière brute les entretiens menés.
Ces dossiers sortiront au fil des semaines sur Le Musicodrome à partir de la mi-juin et ce jusqu’à la mi-septembre. Si vous avez envie de nous rencontrer ou d’échanger sur ces thématiques, n’hésitez pas à nous contacter à cette adresse : lemusicodrome@gmail.com