Ce 11 février a vu un nouvel épisode des désormais traditionnelles soirées indé “This is not a love night” se dérouler dans le club de Paloma. L’occasion de nous présenter 12 nouveaux noms pour le festival “This is not a love song” du 29 au 31 mai 2015. Au programme de ce mercredi, du rock anglophone porté par des sudistes français : le montpelliérain Lonely Longhorn et les deux compères de Oh! Tiger Mountains Le point d’orgue, c’était évidemment Carl Barat et ses Jackals, fer de lance du renouveau du rock anglais avec son chaotique acolyte Pete Doherty au sein du groupe éphémère mais emblématique The Libertines.
Lonely Longhorn arrivait sur la scène du club après quelques messages d’alertes incendie, qui auraient dû nous prévenir de la crasse rock qui nous attendait … La tâche du doux barbu était ardue. C’est guitare à la main et batterie au pied que Benoit Lhoste se présentait et entamait un set acoustique, imperturbable malgré une nouvelle alerte incendie. La soirée glissait lentement vers l’électrique, portée par une guitare habile, qui aurait mérité un accompagnement plus riche, de la batterie à la basse pour nous préparer plus activement à la suite.
Toujours sans batterie mais deux fois plus nombreux, le duo marseillais Oh! Tiger Mountains arrive sur scène avec une grande générosité et une bonne dose de folie. Dans son monde jusqu’à son point d’exclamation, le duo nous transporte, entre Julian Casablancas du temps des Strokes et Julien Doré version rock, avec folie et honnêteté. Le guitariste s’accorde un entracte pour s’aventurer au milieu du public, dans une séance affectueuse de free hugs. Juste le temps de se remettre en selle pour un final électrisant. Dans la lignée d’un solo à multiples mains, les représentants locaux terminaient l’échauffement, laissant un foyer rougeoyant prêt à accueillir les britanniques.
Et ce fut un ouragan ! Comme le laissait présager le rack de guitare installé à proximité, les blousons noirs des chacaux (on dit des Jackals ?) laissaient cracher leurs instruments de toute la puissance disponible, les détecteurs incendie ayant certainement dû être débranchés… Le dernier album était mis à l’honneur avec bon nombre de chansons en version saturée. Le single incontournable, Glory Days était bien entendu délissé d’une version album déjà bien rock. Après avoir connu un Pete Doherty, présent dans cette salle il y a presque deux ans, beaucoup plus song writter, on imagine assez bien qui s’occupait d’appuyer sur le bouton overdrive ou disto au sein de feu The Libertines. Les titres s’enchainent et on retrouve à chaque fois cette énergie qui nous rappelle des titres de l’âge d’or du rock anglais, des Clashs au Sex Pistols. Carl Barat, qui a perdu une partie de son audition au cours d’une chirurgie, n’a pas perdu de sa créativité ni de son jeu. Cet impatient anglais a multiplié les réalisations, seuls ou en compagnie de Pete Doherty avec qui quelques concerts sont prévus cette année, et n’a peur de rien. Il le chante d’ailleurs avec une vigueur punk communicative « we are not affraid of anyone », rapidement reprise par un public au pogo facile.
Le reste du groupe, sélectionné sur internet, n’est pas en reste et semble profiter de cette aubaine comme un gosse lors du dernier jour de classe à l’heure de l’ultime sonnerie. Le temps de reprendre nos esprits et notre rythme cardiaque, Carl Barat se remémore aux heures de son album solo en version acoustique, faisant preuve de sa large palette artistique. Conclure en beauté, cela devait être le mot d’ordre et dans un bouquet final digne d’artificiers faisant définitivement monter d’un cran la température, Let it rain, l’un des titres phares du dernier album « Let it reign » nous laissait planer dans cet océan de guitares rocks, on en redemande ! Après Pete Doherty puis Carl Barat, on espère évidemment les mythiques Libertines enfin réunis descendre de par chez nous pour boucler la boucle…
Article rédigé par Guilhem L. / crédits photos : Pierre L.