Boulevard des Airs « Bruxelles » (2015)

6 min de lecture
Critique Boulevard des Airs Bruxelles

Après les deux premiers albums, « Paris-Buenos Aires » puis « Les appareuses trompences« , Boulevard des Airs s’est affirmé en dix ans comme une valeur sure de la chanson cuivrée et réfléchie en France. Ils élargissent aujourd’hui encore un peu leur univers, et partent cette fois ci du côté de la Belgique, avec « Bruxelles » qui résonne déjà comme l’album confirmant tous les espoirs mis en eux !

Tiens une nouvelle carte postale ! Se frotter à un nouvel album de Boulevard des Airs est toujours la promesse de découvertes et d’exotisme. Après l’Argentine c’est en Belgique que nous embarque cette bande de joyeux troubadours du 21ème siècle.

Première chanson, des coeurs et une guitare espagnols, un flamenco enflammé : tout nous fait traverser les pyrénées. Après l’intro, arrive Si je m’endors mon amour. Une chose frappe, en plus des deux voix de Florent et de Sylvain, qu’il est bon d’entendre à nouveau: les textes seront clairement l’un des atouts de cette galette ! Une première expérience qui convaincra l’auditeur, suivant !

Le thème a été vu et revu, le défi était de taille de mettre en musique Emmène moi, réussi. Lorsque les cuivres rejoignent les guitares on retrouve cette saveur chaude et suave qui nous avait déjà fait saliver sur le premier album. Une remise en question porteuse d’un espoir honnête et simple, ce n’est pas une surprise que ce single cartonne !

Mais les surprises ne sont pas finies, au fil des aventures le groupe s’est enrichi des autres, et cela parait presque tout naturel de retrouver des chansons en duo avec des artistes si différents que Zaz ou Pulpul de Ska-P.
Dans la lignée du single, Demain de Bon Matin nous fout une baffe, un rythme simple qui accélère et nous fait tendre l’oreille. Oui, en définitive cet album s’annonce comme un appel à l’exil ! Le groupe n’a pas renié ses idéaux et la plume est toujours acerbe, prête à faire frond contre ce monde aseptisé et trop pragmatique. Allier les deux voix masculines du groupe a celle éraillée de Zaz était un paris, fou, mais prenant.

« Je le dis dans une chanson / que c’est du grand n’importe quoi / qu’on nous prend vraiment pour des cons / que c’est l’argent le nouveau roi / et que le nouveau rêve possible / c’est quatre murs et puis un toit / il faut vraiment être docile / mais ça je le garde pour moi « 

Le groupe garde ses valeurs cuivrées et ses envies acides, bercé par un amour omniprésent qui n’accable pas les textes, textes qui atteignent sans feindre une maturité certaine (Laisser Faire, On se regarde, J’nous imagine…). Les influences espagnoles sont toujours présentes, et résonnent encore un peu plus (Quiero Sonar, Lo vamos a intentar).

Bruxelles est dans la continuité des « Appareuses trompences« , si le texte nous parait parfois lointain, la juste utilisation des machines et des claviers, juxtée aux voix voyageantes, confirme une facette « simple » mais bougrement efficace !

Les neuf amis s’aventurent même sur de nouvelles routes, dans cette mouvance d’une chanson parlée à la Fauve, on découvre avec un peu de crainte Je resterai, Tu danses et puis tout va. Et puis… tout va ! Loin de toute bienpensance, l’arrivée de Melissa apporte cette touche féminine qui contraste, et place ces chansons dans un autre univers, encore plus coloré ! Un passage drum and bass fait même sursauter sur Ce gamin là, et puis… tout va !

« Promis dernière fois / que j’me pose toutes ces questions / promis dernière fois / après j’arrête, après c’est bon / et peu importe si j’fonce / A fond la caisse / droit le mur / si à la fin j’ai pas d’réponse / car j’en suis sur… / je resterai / bien né, énervé, énervant / je resterai instable / révolté, révoltant / je resterai instable / fatigué, fatiguant ! »

Alors que les fans se rassurent, que les autres se hâtent, Boulevard des Airs est de retour, après une relative courte pause, et repart sur son terrain de prédilection : la scène. Afin de faire voyager au maximum leurs air latinos, leur musique du monde qui continue sa mue sans se perdre, et leurs textes toujours aussi prenants, honnêtes et justes.

FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. Si je m’endors mon amour (intro)
2. Si je m’endors mon amour
3. Emmène moi
4. Demain de bon matin (avec Zaz)
5. Tu danses et puis tout va
6. J’nous imagine
7. Ce gamin là
8. On se regarde
9. Bruxelles
10. Mentira
11. Je resterai
12. Laisser faire
13. Quiero Sonar (avec Pulpul de Ska-P)
14. Lo vamos a intentar

Album : 3ème
Sortie : 1er juin 2015
Durée : 43 min
Genres : Ska / Chanson française / Rock

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

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