Ils sont quatre, comme les doigts de la main mais sans le doigt d’honneur, et en parlant d’honneur, ils s’en contrefoutent. Après avoir tapé du pied sur un Lapointe repiqué, voilà que la joyeuse bande repart dans une folie douce. Douce comme la vie, brute comme une bête. C’est Bancal Chéri.
Elles aiment le rock, la sueur mais aussi la chanson. En fait, c’est plutôt « ils » : les Bancal Chéri sont au féminin ce que Macron est à la gauche.. D’ailleurs, Bancal Chéri est « BC » (oubliez le « BG ») alors qu’Emmanuel Macron est bien En Marche (vous aviez remarqué que ses initiales étaient l’acronyme d’En Marche ?). Bref, tâchons de ne pas trop nous éparpiller. Car niveau « gros foutoir », Bancal Chéri en tient une sacrée couche !
N’allez pas chercher une once de douceur chez ces quatre lurons qui ont l’habitude d’accompagner nos jolies soirées musicales : nous vous demandons d’oublier ce que vous connaissiez jusqu’à présent des principaux protagonistes qui suivent. C’est terminé, Dimoné n’est plus pris dans la glace tandis qu’Imbert Imbert s’est décidé à lâcher son bout de viande. Que dire sur Nicolas Jules ? Il parle toujours de steack haché mais il a décidé de crever le silence… alors que Roland Bourbon… On vous laisse imaginer la suite.
« Y’a rien de plus beau qu’un esprit fêlé ! »
Il ne fallait pas réveiller les animals (pardonnez la faute) qui sommeillent… Ensemble, leurs univers s’emmêlent. Enfin, pas tout à fait : pas un seul morceau ne se ressemble… Le titre d’ouverture, Qu’est-ce que tu dis, foutraque à souhait, se joue du rock et des influences, à la sauce Nino Ferrer. Après tout, Bancal Chéri annonce la couleur avec un Le droit d’être tordu terriblement accrocheur mais traduisant aussi l’ambiance de l’album, à la fois poétique et libertaire. La palme du délire va d’ailleurs revenir à Dimoné, pris d’une démence incroyablement puissante sur L’habitude enfin, qui fait monter la pression jusqu’au point critique.
La galette, bourrée de mystères qui ne demandent qu’à être percés -du moins, essayez !-, se déguste en prenant le temps : habile avec les mots et terriblement joueur (« il y a des bouts de maman… dans la barbe à papa »), Bancal Chéri dépasse tout ce que nous avions pu imaginer. Screamin Jay Hawkins, penchant rock/blues, dépote et l’amour pour le rock’n’roll des 70-80’s n’est pas un secret (Les épaules). Que ce soit en mode instrumental (Glass rock) ou en mode ‘rock plus moderne’ (Les tampons de ouate), les tracks se laissent approcher sans résistance. On tape du pied, on bouge la tête, elle fait mal aussi Quand tu dis non, on aimerait presque être sur la touche avec Mounak, en quête de sens…
A découvrir, à écouter, pour se réveiller.
FICHE TECHNIQUE
Tracklist
1. Qu’est-ce-que tu dis
2. La barbe à papa
3. Les épaules
4. Screaming Jay Hawkins
5. L’habitude enfin
6. Quand tu dis non
7. Glass rock
8. Les tampons de ouate
9. Numéro lose bis
10. Le droit d’être tordu
11. Natanaé
12. La Vienne et les deux Sèvres
13. Mounak
Durée : 42 min
Sortie : 8 juin 2018 (en numérique), le 20 juillet 2018 (en physique)
Discographie : 1er
Genre : Rock
Label : Estampe