Deuxième partie de l’interview d’Azad lab, toujours en compagnie des membres de l’équipe qui étaient plus bavards qu’ils ne l’avaient eux mêmes imaginé.
Meilleur souvenir de concert ?
Laurene : La fête de l’huma à Paris !
Clovis : Moi je dirais la fête de la musique, place du capitole. 15 000 personnes qui sont là avec toi, c’est quand même dingue…
Romaric : Moi j’en ai un qui est pas du tout lié au nombre de personnes, ni au fait que ce soit un gros festival et tout ça, mais mon meilleur concert, mon meilleur souvenir en tout cas (c’est pas le meilleur concert, mais le meilleur souvenir) c’est le concert que j’ai fait juste après le dernier du saxophoniste que je remplaçais. C’est à dire qu’il y avait encore certaines personnes qui étaient de l’ancienne formation, et qui faisaient leur dernier concert ce soir là, et qui allaient partir après. Et pour moi ça, humainement, ça a été une expérience, au même titre que Bake l’ancien MC nous dit “On vous laisse le bébé”, là on le revit quoi ! Moi j’ai joué avec Bake et avec Kikou à la basse, euh… Les voir sur scène, tous les deux, et savoir que c’était leur dernier concert, pour moi ça a été une expérience fabuleuse, c’était à en avoir les larmes, vraiment…
Robin : Je pense que pour tout le monde c’est un peu différent, par exemple moi ça me fait penser à mon tout premier concert avec le groupe, c’était en Suisse, et c’est pareil, pour moi c’était excellent, c’est un truc que je retiens et que je retiendrai toujours. C’est vraiment personnel, pour tout le monde, donc c’est dur de trouver un compromis…
« Savoir que c’était leur dernier concert, c’était à en avoir les larmes »
Vous écrivez les uns pour les autres ou c’est chacun son couplet ?
Robin : Cette question me regarde, en effet, parce que moi j’ai beaucoup de mal à écrire des textes pour quelqu’un d’autre, ou prendre des textes que quelqu’un a écrit pour moi pour ensuite les interpréter.. C’est quelque chose que j’ai jamais fait et que j’ai du mal à faire. Après on s’entraide, avec les refrains par exemple, on peut tout à fait écrire des refrains à plusieurs, ça arrive, mais les couplets en général, chacun a sa partie.
Laurene : C’est ça aussi qui fait la richesse de la composition, c’est que mine de rien on arrive tous avec nos influences, avec nos formations différentes, et comme chacun écrit sa partie, on a quand même ce carrefour de couleurs très intéressant.
Comment sont discutés les thèmes des chansons ?
Romaric : C’est des propositions de chacun, en fait. Pour les textes, c’est comme pour la musique, comme nos partitions à nous instrumentistes, c’est que chacun amène son idée, comment il la voit, sur une thématique dont on a discuté et qu’on a fixée, et ensuite on y va de nos retours persos, cette phase là était cool, celle ci moins, et donc du coup chacun retravaille un peu sa partie, pour arriver enfin ensemble à une version finale. Mais il y a vraiment un temps de travail personnel, à chaque fois, qui est proposé, puis une sorte de retour collectif, puis à nouveau une période de travail personnel, et enfin un travail collectif… C’est vrai que pour les textes, les refrains surtout, on en discute énormément, parce que c’est ce qui met tout le monde d’accord sur une idée, donc les 3 MC vont beaucoup échanger à ce niveau là.. Et y’a Flo aussi qui aime bien mettre son nez dans les textes.
Clovis : En général pour la création on s’enferme pendant une semaine, et ça fait que les interactions sont nombreuses. On écrit, on échange, on modifie, le lendemain on se réveille on réécoute ce qu’ont fait les autres, etc…
Clip « Milky way »
Est-ce qu’il vous arrive de faire des silences en concert, au sein d’un morceau, et si oui pourquoi ?
Clovis : Je sais pas si je parlerais de silence, mais en tous cas la respiration c’est quelque chose d’hyper important, parce que le spectateur il vit le concert comme un parcours, avec des courbes et tout, dans le spectacle, l’énergie monte puis redescend, on a pensé le truc comme ça, et parfois quand on est dans un moment où l’énergie redescend, il y a certains morceaux où à la fin il n’y a aucune interaction avec le public, on fait juste un silence et on enchaîne sur la suite, c’est vachement important. C’est important de pas être dans la saturation, c’est un des éléments de l’écriture je pense.
Laurene : En fait c’est le point de contraste. c’est le blanc pur, la touche de bleu dans un tableau jaune. Et si tu te démerdes bien normalement un silence ça fait partie de la musique, voire c’est la musique la plus intéressante, dans un concert. Mais ça peut être vite paniquant, aussi…
Romaric : C’est compliqué le silence, parce que quand toi tu le crées, ton public il va l’empêcher d’exister. Si tu l’as chauffé juste avant, dès qu’il entend un silence il cherche à le combler, il va hurler, il va en demander plus.
Laurene : Après si c’est du silence dans le public au fin fond d’une cave avec trois personnes, ça a une autre signification. C’est un autre type de silence….
« Le silence, c’est le point de contraste »
Dernière question : une chanson par personne…
Romaric : Là tout de suite, sur le moment, une chanson que j’aime beaucoup et que j’avais oubliée, c’est l’Ouverture du Barbier de Séville. Je trouve que ça défonce, il y a de super idées dedans.
Robin : Solillaquists of Sound, j’écoute tout leur album, c’est un groupe très Hip Hop, et j’aime beaucoup ! Si je devais en choisir une d’eux, ce serait Popcorn
Laurene : Blue Train de Coltrane et la découverte cassage de mâchoire récente, c’est TheeSatisfaction, et si il y a un titre à écouter c’est Queen’s.
Clovis : Moi ça sera la même que d’habitude : Hong Kong de Gorillaz. Je suis amoureux de cette chanson… Et récemment, le son de Deluxe et Nneka – Bonhomme, elle est vachement cool !
Laurene : On peut en mettre une dernière ???
Robin : Et Immortal technique, par exemple avec Dance with the Devil
Laurene : James Blake – Retrograde, c’est un titre à écouter seul au casque, c’est de l’électro hyper froide avec une voix soul ultra chelou !
Un grand merci à Azad Lab pour le temps accordé !