Full Dub « Un » (2024)

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Vite, vite ! Alors que la suite de « Un » est annoncée pour le 23 janvier, voici une séance de rattrapage pour ceux qui seraient passés à côté du nouveau projet de Full Dub. Car il faut bien se le dire : ce premier volet laisse présager de très belles choses à venir pour les amateurs de dub… mais pas que !

Fin octobre, sur le label d’ODG Prod, Full Dub dévoilait « Un », le premier volume d’une série d’albums expérimentaux autour du dub et des musiques électroniques. On connait toute la malice et l’intensité que sait mettre le groupe en live, on ne doutait encore moins de leur envie de repousser leurs limites créatives.

En effet, sur « Un », les 8 titres qui l’habillent endossent des sonorités forgeant davantage l’identité de Full Dub. Chaque titre est un voyage, un aller-simple dans les machines du groupe pour y découvrir de nouvelles contrées sonores. Forcément, en fonction de ses affinités l’auditeur sera plus ou moins attiré par certains titres au détriment d’autres mais, d’une manière générale, les amateurs de dub, d’électro et de bass music devraient y trouver leur compte sans tortiller.

Parmi les coups de cœur de ce voyage sans billet composté, il y en a… beaucoup ! 3 morceaux à la suite, au milieu du disque, vont s’apparenter à une claque digne de ce nom. Le premier coup de massue arrive sur Hell. Une ascension sans oxygène, d’abord tranquille puis qui prend rapidement de l’altitude. C’est un dub hybride qui se présente à nous : basses vrombissantes puis finalement groovy, le dub épouse la bass music pour ne former plus qu’un… Les nappages électroniques enrobent l’ensemble puis tout se digitalise, c’est un réel kif musical !

Dans la foulée, Strange faces, avec 4rran en featuring, c’est une autre ambiance qui se profile avec un rythme plus lent, plus techno, plus berlinois tout simplement, mais l’alchimie opère en un claquement de doigts. En lévitation au-dessus de nos têtes, les racines dub du groupe ne sont pas bien loin.

Si on parle de plaisir, il est difficile de résister à la puissance du sucre et Glace à fraise conforte ce constat : avec ses 5 minutes au compteur, c’est un sucrerie clairement dub qui explose en bouche, skanks à l’appui, avec un exhausteur de goût oriental résolument envoutant. Projeté dans une ambiance futuriste et rétro à la fois dans la seconde partie du morceau, Full Dub parvient à faire vibrer les basses pour subitement basculer sur des notes steppa puis de bass music… puis de samples à cordes. Un morceau dense qui pourtant s’équilibre parfaitement !

Voilà pour les 3 tracks qui nous ont créés de jolis picotements. Ne faisons pas toutefois la fine bouche : le dub/hip hop « orientalist » de Let them go tutoie aussi les sommets. Les beats électro tapent là où ça fait mal, le flow est aiguisé avec un couteau très affûté… on serait presque frustré que le morceau ne dure « que » 2’48.

Finalement, c’est peut être le début d’album qui nous a le plus déstabilisé et qui nous a placé dans une posture introspective : avec Liquid en ouverture, nous comprenons vite que Full Dub va conserver son fil rouge « dubby » et qu’il va chercher à le distordre. Les machines s’installent en toile de fond, la ligne de basse donne le ton, quelques notes orientales commencent à pointer le bout de leur nez. Avec le recul, Liquid nous dévoile (presque) toutes les grandes thématiques de l’album. Un choix musical cohérent en quelque sorte.

Le morceau suivant (Run) est certainement celui qui nous a le moins emballé : influences dub UK et auto-tune, le démarrage est volontairement saturé et déstructuré, on se retrouve balloté un peu dans tous les sens. Le ressenti sera pour le coup diamétralement opposé sur Echoes, qui est presque la continuité de Run, mais qui nous amène cette fois vers des terres plus cuivrées, comme si le reggae était caché là depuis le début. Un morceau qui nous amène dans les hautes sphères, bien accompagné par les percussions.

En clôture d’album, Waves va nous propulser dans un nouveau paysage, teinté d’électro/dub qui copine à nouveau avec des influences techno, supplémenté de voix robotisées qui nous forcément penser aux (RIP) Daft Punk. Ce morceau, à l’ambiance pesante et collante, nous frustrerait presque là aussi par sa durée : les boucles et nappages nous amènent vers un ailleurs que l’on aimerait bien explorer plus longtemps… mais qui s’achève trop vite !

Ce premier volume est clairement la belle surprise de cette fin d’année 2024 et elle place sur orbite « Deux » qui est attendu pour la fin du mois. Hâte de retrouver Full Dub sur la route pour participer à leur voyage !

Album à retrouver en téléchargement sur ODG Prod ou sur leur Bandcamp.

Full Dub, « Un », disponible depuis le 17 octobre 2024 (8 titres, 29 min.) chez ODG Prod.

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