Reporté pour cause de Covid, la soirée electronic body music concoctée par Rock it to the Moon tient ses promesses, entre figures emblématiques et renouveau du genre.
C’est avec le son résolument moderne et hautement physique de Gerard Jugno 106 que nous démarrons cette soirée de l’ère post-industrielle. Notre producteur local préféré de musiques électroniques a une nouvelle fois assuré le show, à la fois derrière les machines et sur la scène avec des pas de danse guidés par la transe qui n’ont laissé personne indifférent. Et il fallait le convaincre ce public, largement acquis aux soixantenaires qui jouaient ensuite, et qui découvrait notre Gerard Jugno du Clapas.
Bidouillant ses machines, Gerard Jugno 106 décharge une adrénaline synthpunk jouissive, armée de beats destructeurs évoquant une crise de tecktonik sous acide. Il incarne d’ailleurs physiquement le mouvement EBM à lui tout seul lorsqu’il laisse son corps exprimer l’énergie de son set.
Lancés sur ces bases supersoniques, il est temps de rencontrer la légende Front 242. Les quatre belges, qui écument les salles depuis plus de 40 ans, sont en effet une source d’inspirations pour des groupes allant de New Order à Marilyn Manson ou Prodigy.
Sobrement habillés de leurs combinaisons noires, de leurs mitaines et lunettes de soleil, les silhouettes des deux frontmen s’avancent sur scène pour nous offrir une plongée dans l’histoire de l’EBM. C’est d’ailleurs avec le titre Body to Body que Front 242 ouvre les hostilités. Ensuite, nous plongeons dans nos jeunes années à l’écoute de titres tels que Funkahdafi, Headunter ou Welcome to Paradise.
Les titres s’enchainent sans temps morts, parfois accompagnés de visuels projetés en fond de scène. Les deux musiciens, batterie à gauche, synthés à droite déroulent, imperturbables, leur setlist.
Mais que reste-t-il de tout ça ? Honnêtement nous restons sur notre faim malgré l’énergie déployée par le groupe. Même si le show reste plaisant, le son a vieilli. Nous n’avions jamais eu l’occasion de les croiser sur scène et nous ne regrettons cependant pas de les avoir enfin découverts en live.
Crédits photos : Olivier Scher