Pas de fête d’Halloween pour nous en ce dernier jour du mois d’octobre mais une nouvelle soirée aux petits oignons concoctée par Rock it to the Moon. C’est Jacques que nous avons le plaisir de retrouver sur scène, avec sa voix, pour une nouvelle expérience musicale.
Si nous avons encore en tête son concert mémorable de 2016 en première partie de Superpoze, ce coup-ci Jacques est la vedette de la soirée. Nous découvrons le musicien Perez en guise d’apéritif, venu défendre son 4ème album, Rex, paru au printemps dernier. C’est à la fois sombre et dansant avec une scénographie entre ombre et lumière. Un voyage étonnant entre basses puissantes et cold wave.
Nous retrouvons ensuite Jacques après un très long moment de calage des dispositifs de caméras installées sur scène. C’est de dos et avec trois écrans tournés vers le public que Jacques nous accueille pour un début de set fidèle à son esprit bidouilleur et créatif. Enchainant les captations de sons divers et variés, ce dernier construit peu à peu un morceau techno entrainant qui nous rappelle que le gars est vraiment doué.
Les écrans sont également là pour expérimenter un mix à base de mots balancés aléatoirement sur chacun d’entre eux de manière à construire des phrases plus ou moins compréhensibles. Car ce sont tout de même 60x60x60 possibilités qui s’offrent au public. Ces écrans serviront également de base pour des mix de vidéos un peu plus tard dans la soirée.
Mais la nouveauté de cette tournée est le fait que Jacques s’est mis à chanter. Et qu’il n’est plus tout seul sur scène mais accompagné de trois musicien.ne.s dont sa petite sœur et sa compagne Aja (ex membre de La Femme). C’est donc à un concert hybride mélangeant bidouillages électroniques et morceaux joués en groupe (voire avec un Jacques virtuel) que l’artiste nous convie.
Avec son album l’importance du vide sorti en février, Jacques nous rappelle que nous donnons toujours trop d’importance au « plein » (la croissance, la richesse, la créativité, etc.) et pas assez au « vide » (le manque, le rien). Il est d’ailleurs intéressant d’aller consulter son interview parue sur le site de Tsugi en mars dernier dans laquelle il explique la naissance de ce projet.
Sur scène, on sent que chanter n’est pas encore quelque chose de très naturel pour Jacques qui n’a visiblement pas encore eu le temps de développer tout le panel de sa voix. Il se fait d’ailleurs ponctuellement aider par Aja quand la tonalité s’envole dans les aigus.
Il n’en reste pas moins que nous avons passé un excellent moment. Nous aurions cependant bien aimé entendre plus d’électronique même si ce n’est plus (ou moins) ce que souhaite défendre Jacques aujourd’hui. Le public était quant à lui manifestement convaincu par la performance, reprenant en cœur les morceaux de son album (ce qui semblait sincèrement le toucher).
Crédits photos : Olivier Scher