Après une tournée interrompue par le Covid, Worakls repart en tournée avec son orchestre symphonique. Cette pause a permis de repenser entièrement le show qui se retrouve agrémenté de deux chanteuses et pas moins de cinq solistes. Du très lourd en perspective.
Avant de pouvoir profiter du show à venir, il nous faut déjà entrer au Zénith, ce qui n’est pas aussi simple que ça en a l’air malgré l’accréditation obtenue. La récupération du pass photo nous demandera en effet un peu de patience et des demandes auprès de quatre personnes avant qu’une salariée du Zénith appelle la bonne personne en prod.
Tout ceci nous fait rater la quasi intégralité du set du duo montpelliérain Supermassive dont nous entendrons essentiellement les basses étouffées. Dommage car le combo musique électronique et rock proposé par les deux musiciens est tout autant ultra efficace que dansant. Edgar et Simon utilisent à la fois des instruments acoustiques et des machines pour produire une électro pop puissante qui embarque le public.
En coulisses, les musiciens se préparent et la tension qui monte est palpable en bord de scène. Car c’est un véritable orchestre qui s’apprête à prendre place dans un Zénith bien rempli. Nous nous rappelons du passage mémorable de Worakls à Paloma en mars 2019 et avons hâte de découvrir cette nouvelle mouture annoncée comme incroyable.
Le set commence avec un Kevin Da Silva Rodrigues (aka Worakls) tout sourire, vraisemblablement heureux de retrouver la scène et de nous présenter le nouvel écrin de son orchestre.
Et on le comprend. Les archers commencent à peiner à titiller les cordes que la puissance orchestrale nous emporte de plaisir. Qu’il est bon d’entendre les rythmiques électroniques fusionner avec les instruments classiques. L’écriture a certainement demandé beaucoup de travail mais que le résultat est convaincant !
Car l’ensemble des titres du premier album « Orchestra » a été réinterprété pour cette tournée avec de belles surprises comme l’arrivée d’une guitariste, Lore Jarocinski, qui donne un sacré coup de punch aux morceaux. Autre surprise, la présence de deux chanteuses Lilie Poe pour les morceaux pop et Laure Poissonnier, soprano reconnue, pour les chants plus classiques. Worakls nous gratifie même d’un morceau chanté L’Amour, l’Amer, le Chaos interprété par Lilie Poe, ce qui est une première pour lui.
Du côté des autres solistes, nous retrouvons les fidèles du début à savoir Antonin Winter (au violoncelle) et Zoltan Zsanto (au violon). A leurs côtés, la jeune Esther Brami (violon) leur donne le change ce qui donne lieu à de magnifiques joutes de cordes devant un auditoire surchauffé. Vient s’ajouter à cette belle troupe la percussionniste Nozomi Hiwatashi et nous voilà devant un orchestre vraiment exceptionnel.
Le show dure près de deux heures avec un rythme qui ne retombe jamais. La musique électronique se mêle aux instruments de l’orchestre dans une symbiose organique et festive. La salle du Zénith semble idéalement dimensionnée pour accueillir ce groupe aux dimensions inhabituelles.
Nous sommes, tout comme le public, captivés par ce concert et par l’incroyable énergie qui s’en dégage. Nous ne pouvons que saluer la performance et féliciter Worakls pour cette proposition sans fausse note. Nous avons particulièrement apprécié la place importante laissée aux différents solistes pendant le set.
Crédits photos : Olivier Scher