Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour rendre hommage à l’une des étoiles montantes de la chanson? Le temps de marquer le coup, de réaliser… Il y a quelques temps que nous avions découvert Barbara Weldens, par son album « Le Grand H de l’Homme », et nous nous réjouissions de la découvrir sur scène, artiste scénique tant vanté par les spécialistes qui osent se frotter à des découvertes, à des artistes inclassables, hors norme.
Nous ne l’aurons pas découvert sur scène, comme tant d’autres, nous resterons avec d’âpres souvenirs brumeux et beaucoup de pensées pour ceux qui l’accompagnaient. La chanson française s’est réveillée avec la gueule de bois en apprenant la disparition de Barbara Weldens, fauchée en pleine ascension.
Son parcours avait tout d’une fusée, elle aura pris sont envol beaucoup trop tôt, perdu au milieu du grand H de cet Homme qu’elle aimait chanter.
Tendrement féministe, avec des textes intelligents et raffinés, une envie et une présence scéniques qui n’étaient pas sans rappeler Jacques Brel, l’artiste nous laisse avec des images et des mélodies, des musiques. Après la mort de Leprest, nous avons entendu Didier Pascalis dire « j’envie ceux qui vont le découvrir maintenant ». La phrase reste valable pour Barbara Weldens.
Nous terminerons cet au revoir avec A mes flancs, sublime d’écriture et d’interprétation, qui s’écoute avec l’émotion et le sentiment bref de ceux qui restent.
« A mes flancs j’ai un rêve, mais ça c’est moi qui l’tiens. J’lâche pas. J’lâche pas, ça doit vouloir dire ça vivre, j’en sais rien, ça fait peur, mais j’lâche rien… »
Le soir de son enterrement, le 29 juillet à Fouzilhon, est l’illustration de la déchirure qui fait saigner nos coeurs, entre d’une part la peine d’avoir perdu une telle femme-amie-artiste… inoubliable, incomparable, une magicienne qui faisait surgir le rire et la bonté autour d’elle comme les lapins du chapeau…, et puis d’autre part la réalisation de ses voeux les plus chers, que du mal surgisse le bien, que de l’affliction éclate la fête, que des larmes de chagrin se transforment en larmes de joie et en sueur de la danse, et c’est ce qui s’est passé ce soir-là, et maintenant tous les jours, quand me reviennent en tête, notamment, quelques minutes de valse au pied de la scène des Oies Blanches, bon dieu, comment pourrais-je les oublier dorénavant ?
Merci pour votre hommage, il est plus que mérité.
Lorsqu’on souffle sur une bougie, après qu’elle se soit éteinte , on perçoit encore sa lueur ……. Gardons les yeux fermés ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….