Des mois et des mois que nous voulions partager avec vous chers internautes un des albums coups de coeur de la fin d’année 2014… Comme quoi, la patience finit toujours par payer ! Chill Bump, après de multiples EP, a ainsi proposé son premier LP en novembre dernier et nous comptions vous en parler. Premier point. Le second, lui, est plus récent et surtout « Magnifique ». Direction les States et Brooklyn pour partir à la rencontre d’un duo qui n’en finit plus de faire parler de lui : le combo Ratatat. Un joli programme en perspective… axé sur les duos !
Chill Bump « Ego trip » (4 novembre 2014) -HIP HOP-
Pour une fois, nous ne vous proposons pas une chronique un peu ancienne car nous étions passés à côté à l’époque. Que nenni ! Cela fait plusieurs années que Le Musicodrome suit l’actualité de ce combo qui a longtemps attendu avant de sortir son premier LP. Enfin attendu… nous ne montrons pas non plus impatients ! Jeune groupe, puisqu’il voit le jour en 2011, le duo renferme deux noms connus de la scène hip hop et électronique française : car Chill Bump n’est autre que le MC Miscellaneous (leader et chanteur du groupe Fumuj, présent sur des projets de Metastaz et Doctor Flake pour ne citer qu’eux) puis Bankal, beatmaker déjà reconnu (champion de France IDA et vice-champion DMC en 2010). Originaire de Tours, le duo a étalé sur deux années différents EP (« Back to the grain », « Starting form scratch », « The loop » et « Hidden strings ») qui ont vite mis la puce à l’oreille. Le son frappe, la tendance est clairement hip hop avec des sons terriblement bien conçus renfermant bien les styles des deux protagonistes. Alors forcément, un premier LP se faisant attendre, il finit par débouler. Début novembre 2014, « Ego trip » arrive dans les bacs pour lancer une grande tournée en France et en Europe. Sans véritable surprise, l’album dépote. Seulement 38 minutes, mais 38 minutes condensées où rien n’est à jeter. Le flow de Miscellaneous, comme à toutes ses apparitions, est vif, brut, décapant (Not today, Unload/explode) rendant l’appareil comme il se doit aux grandes envolées de Bankal. Ce dernier, qui nous a souvent habitué à faire voyager aux quatre coins du globe, poursuit son expérimentation : sonorités asiatiques (I get the job done, One way ticket -rappelant Fakear notamment), orientales (Beat goes on, 01.01) ou hip hop façon oldschool (Sick, I ain’t a rapper), le combo régale. Impossible de passer à côté de brûlots tels qu’Alpha, en ouverture, de la montée lente et progressive de The memo ou encore de la démonstration au piano sur Omega. Bref, un album riche et déjà plein pour Chill Bump pour son premier véritable essai en long format… A voir en live !
« The memo » Chill Bump (2014)
Ratatat « Magnifique » (15 juillet 2015) -ELECTRO/ROCK-
Ratatat a toujours été décalé et imprévisible… Il faut dire que le duo new-yorkais a toujours tout fait pour le rester ! Le groupe est expérimental, multi-instrumentiste et à comme fâcheuse tendance de n’en faire qu’à sa tête sur chacune de ses réalisations. Le problème majeur, c’est qu’elles font mouche à chaque fois. Sur des mouvances electro, pop et rock, les deux gaillards bricolent un son qui leur va à la perfection. Comme si Daft Punk se mettait à faire du Strokes, comme si Justice voulait faire du psychédélique ! En tous cas, depuis « LP4 », Ratatat avait décidé de prendre le temps… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils l’ont pris. « Magnifique » aurait mis 5 ans à sortir et a été enregistré au cours de quatre longues années, entre Kingston et Brooklyn. N’allant pas chercher une quelconque influence reggae dans leur nouvelle galette, mais allez plutôt y voir une recette concoctée sucrée qui réveille les papilles. Rien qu’à écouter Cream on chrome, on comprend vite le tableau ! Le rythme est implacable, la guitare affûtée comme jamais, le groupe fait les yeux doux au rock des années 70/80. C’est implacable, toute cette fourchette de tracks sont de véritables hits electro/rock indiscutables et entraînants (Abrasive, Rome, Pricks of brightness). Des clins d’oeil rétro et psyché (I will return, au moins c’est dit !), des western spaghettis (Cold fingers) et de décollage tout en douceur (Drift, Supreme), Ratatat enchaîne les performances de haute-volée. Et quand il s’adonne à des sorties de route (contrôlées) sous salves électroniques (Nightclub amnesia, Countach), le résultat est le même : ça marche ! Même s’il n’y a forcément beaucoup de nouveautés majeures dans l’univers du groupe avec ce « Magnifique », l’accroche, elle, est bien réelle.
« Abrasive » Ratatat (2015)