Montpellier est devenue la capitale du blues pour la deuxième fois avec une très belle édition qui s’est tenue début juillet sur la place royale du Peyrou. Nous n’avons assisté qu’à une seule soirée, la dernière ayant été annulée pour cause de pluie.
La place royale du Peyrou est devenue un point incontournable du clapas pour l’organisation de concerts. Après le succès de sa première édition, le blues revenait à Montpellier pour 4 soirées dont une gratuite pour démarrer.
Si nous avions été surtout motivés par la présence de Robert Finley ce soir, c’est une belle soirée de musique qui nous attendait. A commencer par le charismatique Big Daddy Wilson qui ouvrait les hostilités. Originaire de Caroline du Nord, le musicien américain nous rappelle qu’il n’est plus que jamais nécessaire de parler les uns aux autres dans ce monde de fous. Le style est relativement classique et va même chercher du côté du gospel sur He cares for you.
Originaire du Mississippi, Cedric Burnside propose quant à lui une version plus moderne d’un blues aux racines profondes. Il démarre seul avec sa guitare, enchainant plusieurs morceaux avant de jouer en groupe. Il y a beaucoup de groove dans la musique proposée par Cedric Burnside. On notera, parmi les morceaux joués le très chouette Hard to stay cool.
Mais on ne va pas se la raconter, ce soir nous étions là pour l’immense (car il est grand le bougre) et facétieux Robert Finley. Le jeune homme, du haut de ses 70 ans est originaire de Louisiane. S’il pratique la guitare dès le plus jeune âge, il n’est découvert que sur le tard, à 62 ans et ne publiera son premier album qu’en 2016. Et c’est grâce à Dan Auerbach des Black Keys que ça carrière démarre vraiment.
Aidé par sa fille, chanteuse également, qui le soutien du fait de sa presque cécité, Robert se lâche à fond avec des pas de danse très suggestifs. Le sourire aux lèvres, le chanteur séduit avec un style soul et blues plein d’émotions. On a reconnu quelques titres tels que Nobody wants to be lonely (ce dernier nous enjoindra d’ailleurs à penser à nos proches, surtout les plus âgés, et à ne pas les laisser seuls), Medecine woman ou Sneakin around.
Ce concert était plein d’humanité et de bienveillance, à l’image d’un chanteur qui ne cache pas son plaisir d’être sur scène.
Si nous sommes super déçus de l’annulation de la dernière soire avec Lee Fields, il faut bien reconnaître que ce festival à Montpellier est une chouette idée, dans un lieu adapté à la musique. Si le blues peut apparaître comme une musique de spécialistes, il est intéressant de voir ce qu’en font les musiciens contemporains. Une ouverture à des styles proches pourrait certainement permettre d’élargir son audience.
Crédits photos : Olivier Scher