Montpellier a la chance d’héberger dans ses murs une association à la fois atypique et ultra-active, la bien nommée WHAT THE FEST!. Et c’est grâce à eux que nous avons ce soir l’immense chance de découvrir sur scène le collectif Astéréotypie. Une expérience marquante qui en a chamboulé plus d’un.e !
Il y a des soirées de concert dont on se souvient longtemps. Ce 25 avril 2024 en fait partie, tant les émotions furent intenses et l’expérience scénique captivante.
Et qui de mieux pour ouvrir une soirée sous le signe de la poésie que le duo montpelliérain NATYOTCASSAN ?. Composé de Denis Cassan aux machines et Nathalie Yot au chant, le groupe nous offre une plongée irrémédiable dans une poésie brute et intime, accompagnée par des kick électroniques surpuissants. Ce soir, leur album Pas pareil est mis à l’honneur avec des titres sans filtres tels que L’année du chien, Je n’ai jamais été ou Je ne sais pas danser. Nathalie Yot, sous son nom d’auteur NatYot est également une autrice féconde dont la lecture des recueils de poésie est largement recommandée.
Après cette entrée en matière déjà réussie qui a permis à pas mal de monde de découvrir l’univers de nos artistes montpelliérains, place au Collectif Astéréotypie. Ce projet rassemble 4 chanteurs et 4 musiciens dont l’autisme a permis la rencontre des uns par les autres (et vice-versa) au travers d’ateliers d’écriture. Ceux-ci ont largement dépassé leur cadre, évoluant rapidement vers la création d’un groupe de rock franchement punk aux textes percutants.
Ces 4 chanteurs – Claire, Stanislas, Yohann et Aurélien – vous les connaissez déjà peut-être puisqu’ils officient en tant que journalistes pour les rencontres du papotin dont l’émission s’inspire du journal du même nom.
Mais ce soir, ce sont des rockeurs pur jus que l’on a face à nous. Totalement habités quand ils sont derrière le micro, ils dégagent une présence incroyable dont la seule fragilité prend la forme du pupitre qui soutient leurs textes et qui les rassure face à un public happé par l’aventure.
C’est Stanislas Carmont qui ouvre le bal avec Le pacha chanté avec sa voix si singulière et chaleureuse tout en réalisant des lancers de micro très acrobatiques. Yohann Goetzmann n’est pas en reste avec Le cachet qui vient nous cueillir avec pudeur et sincérité. Aurélien Lobjoit, un Ian Curtis en puissance, nous fait une sacrée impression, arpentant la scène de long en large tel un fauve en cage en déclamant Du vélo à Saint-Malo, du kayak à Saint-Briac face à une foule déchainée. Enfin, Claire Ottaway, dont la tête est surmontée de son serre-tête bois de cerf, embrase le public avec le fameux Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme qui a donné le titre de leur dernier album.
Ce groupe, totalement What The Fest, c’est aussi 4 musiciens/éducateurs incroyables – Eric Dubessay à la batterie, Arthur Gillette à la basse, Benoît Guivarch’ au clavier et Christophe Lhuillier à la guitare – qui accompagnent ces artistes atypiques avec beaucoup de bienveillance et d’écoute. C’est ce qui donne la belle couleur de ce concert profondément punk et généreux.
Tous les gens croisés ce soir là en sont repartis subjugués et conquis, touchés en le fort intérieur par cette profonde humanité et la qualité de la proposition. Les vibrations étaient bien là, vivantes et joyeuses, le spectacle vivant tel qu’on aime le vivre.
On ne peut que vous inviter à foncer les voir si ils passent par chez vous, émotions garanties !
Crédits photos : Olivier Scher