Le This Is Not A Love Song Festival, c’est quatre éditions. Chaque édition nous a marquée, autant par les efforts réalisés par les Come On People et Paloma pour habiller le vaisseau nîmois en un lieu coquet que pour la richesse musicale de sa programmation. Du 3 au 5 juin derniers, Le Musicodrome était fidèle au poste pour la quatrième fois consécutive et, une nouvelle fois, nous sommes sous le charme.
A l’aube de l’été, le « TINALS » lance la saison des festivals dans la cité gardoise et l’arrivée en trombe de la chaleur a renforcé ce doux constat. Fringant au milieu des quatre grandes scènes installées pour l’occasion, le festivalier est roi. Au cœur d’un festival à taille humaine, il est fréquent d’y croiser de connaissances, des habitués et surtout un bon nombre de curieux. La force du TINALS réside dans cette soif de découvertes, très loin des festivals grands publics aux programmations uniformisées et aseptisées.
Avec notre appareil photo sous les bras, Le Musicodrome est ainsi parti à la pêche aux nouveautés et nous vous proposons aujourd’hui un panorama de ce qui nous a marqué cette année. Estampillé « indie-rock », le TINALS renferme toutes les déclinaisons du rock : des plus classiques aux plus hybrides, des plus sombres aux plus planantes. Bref, le berceau de l’alternatif a tutoyé la scène indépendante alternative et s’affiche désormais comme un des plus grands rendez-vous du genre sur le territoire.
Les coups de coeur 2016
Le groupe le plus punk : Dowtown Boys
Ils sont américains et ils ont été une de nos découvertes inattendues de cette édition : en clôture du samedi soir, leur punk/rock/saxo a secoué le Club ! Un show déroutant qui eut un goût de « reviens-y ! », catapulté par la très habitée Victoria Ruiz au chant. Comme si The Death Set partait à l’encontre de Less Than Jake… en bien plus énervé.
Le groupe le plus atmosphérique : Air
Air a été vu plusieurs fois et le constat se répète, inlassablement : le set est impeccable, la machine ronronne, même si le rendu est plus rock que précédemment. Le groupe est toujours une petite douceur à écouter.
Le groupe qui a traversé le temps : Mystery Lights
Il y a des groupes qui donnent l’impression qu’ils traversent les âges sans s’en soucier : Mystery Lights a proposé des sons venus d’un autre temps, un rock mélangeant des influences 60’s, des 70’s avec une énergie folle punky presque « psyché ». Atypique !
Le groupe le plus intrigant : Algiers
C’est pour ça que l’on aime le TINALS : de nombreux groupes sont intrigants. Algiers en fait partie. Une voix pas possible presque gospel, un set a été plutôt rock tendu et spontané, il n’a fallu que deux morceaux pour être captivé !
Le groupe le plus guerrier : Yak
Ils sont anglais et sont dorlotés dans la maison de disques des Black Keys, Dinosaur JR, Iggy Pop… tout est dit ! Ce concert est une grosse tarte, pleine de crème, qui se lance sur son voisin de danse : ça crie, ça saute, ça danse mais c’est aussi très carré ! Une nervosité condensée.
Le groupe le plus fou : No Zu
C’est un peu par hasard que nous franchissons la porte de la Grande Salle, No Zu est un groupe parfaitement inconnu… et quelle pioche fantastique ! Ce groupe est fou. Il est australien, complètement perché, autant sur scène qu’à travers sa musique. L’humour s’est mêlé à des sonorités psyché, danse, rock, post-punk sans ménagement. Une recette improbable qui donne des saveurs surprenantes !
Le groupe qui tape le plus fort : Battles
A la fois sympa et sanglant, leur nom aurait du nous mettre la puce à l’oreille ! Battles a livré un combat sans temps mort, livrant le public à une rude épreuve… Un assaut frénétique et assumé.
La valeur sûre : Foals
Tête d’affiche du premier soir, Foals a largement rempli la mission qui lui été confiée : faire des show à la perfection, d’une limpidité indiscutable. Un rock net et sans bavure qui rafraîchit !
Le groupe le plus groovie : Her
Les rennais nous ont forcés à nous déhancher ! Le set proposé a été sublime, très posé, où leur rock a flirté avec des tendances funk.
En pèle-mêle, nous avons apprécié les irlandais de Girl Band (quelle énergie !), les californiens de Drive Like Jehu, la surprise Luke Winslow King aux connotations blues et le rouleau compresseur Shellac (un des meilleurs set du dimanche soir).
Les déceptions 2016
Ty Segall
Nous avions déjà croisé Ty Segall il y a quelques années et deux ressentis dominent : le premier est que cette nouvelle tournée est résolument plus rock qu’auparavant… mais les morceaux n’ont pas révélé de réelles surprises lors du show. Bien, mais pas vraiment redécouvert.
Lush
Ils étaient attendus, forcément, après 20 ans d’absence. Notre avis ne pourra qu’être biaisé : à l’époque, la musique de Lush nous laissait insensible… en 2016, rien n’a véritablement changé et nous n’accrochons pas. C’est une histoire de goûts après tout…
Car Seat Haedrest
La pop des Car Seat Haedrest était d’une douceur implacable et chiadée, en revanche le set a paru assez répétitif lors de leur 50 min de show.
Breakbot
La nouvelle configuration du DJ peut paraître séduisante sur le papier avec des voix et des instruments… en revanche la configuration de la tournée précédente uniquement cantonnée aux machines semble suffisante et surtout plus incisive que ces nouveaux penchants funky.
Vendredi a été une bonne entrée en matière, plus agitée sur les planches, que les autres soirs. Dinosaur JR est une déception puisque nous n’avons pas pu assister à leur concert, faute de temps… C’est l’immense déception du Musicodrome pour cette édition 2016. En revanche, les nombreuses découvertes faites au cours des différentes soirées constituent une nouvelle fois une force majeure du festival. Il y avait beaucoup de monde samedi mais l’accès aux salles a été raisonnable ! Avec 15 000 festivaliers comptabilisés, 50 groupes programmés et les 183 mariages célébrés avec la bénédiction d’Elvis, le TINALS a de sacrés beaux jours devant lui !
Retrouvez les galeries photos de chaque soir en cliquant ici : Photos TINALS 2016