Une soirée avec deux des plus belles lettres de la chanson française, ça ne se refuse pas. C’est à Istres, aux nuits du même nom, que la belle rencontre a eu lieu, sous un tonnerre de cigales.
Après une première rencontre à Paloma en mai avec Dominique A puis une autre avec Arthur H quelques jours auparavant à Sète, nous avions enfin l’opportunité de couvrir leurs concerts avec une accréditation photo. C’est avec une joie non dissimulée que nous sommes partis à leur rencontre au pavillon de Grignan, en plein cœur de ville d’Istres.
Dans la lignée de ses deux derniers albums, « Le monde réel » (2022) et « Reflets du monde lointain » (2023), Dominique A est très bien entouré du scène avec pas moins de 5 musiciens qui l’accompagnent. Et c’est avec deux titres du monde réel que nous attaquons la soirée dont le très aérien Dernier appel de la foret.
La musique nous envahit, tout comme la voix si singulière de Dominique A.
Chanceux que nous sommes, nous avons droit ce soir à un registre très élargi de l’œuvre du musicien avec des morceaux tirés d’un répertoire s’étalant sur plus de 30 ans. On repense alors à la première fois où on l’a vu sur scène, en 1995 au Grenier à sons à Cavaillon. Puis aux très nombreuses autres fois où nous avons toujours été surpris par les interprétations des chansons ou leurs nouveaux arrangements.
Car on peut le dire, Dominique A est un artiste qui ne tient pas en place et qui aime surprendre. Sa gestuelle, qui a bien évolué au fil des ans, fait d’ailleurs écho à la manière dont il vit la musique. Profondément. Intensément.
Le registre de ce soir est tiré de 10 albums, ce qui nous permet de redécouvrir sur scène La mémoire neuve ou Le twenty two bar (avec Sylvaine Hélary à la voix) pour les plus anciens jusqu’aux magnifiques Ostinato, Antonia, Tout sera comme avant ou Vers le bleu. Difficile de tous les citer tant ils renvoient à des moments de notre histoire, à des souvenirs, des choses vécues ou non.
Il faut tout de même reconnaître que l’interprétation du Corps de ferme à l’abandon était particulièrement puissante. Tout autant que Le courage des oiseaux joué en fin de set ou l’histoire prenante d’Au revoir mon amour tiré de l’album Eléor.
Quel registre pour une première partie de soirée !
Notre tête est encore dans les étoiles quand arrivent sur scène le grand Arthur H, son piano et sa voix éraillée. Mais pas tout seul. Il est entouré sur scène de Nicolas Repac à la guitare, machines et effets magiques, Pierre le Bourgeois au violoncelle et Raphaël Seiguinier à la batterie.
Comme à Sète, Arthur H pose et impose son univers dès les premières notes.
Son dernier album La vie, nous parle de ce précieux et fragile cadeau auquel il faut faire attention et dont il faut savoir profiter. C’est d’ailleurs avec ce titre éponyme qu’il ouvre la soirée.
Et il sera bien question de vie, de bonheur, d’images merveilleuses tout au long de la soirée.
Contrairement au concert de Dominique A, Arthur H est essentiellement venu défendre son dernier album dont il joue une grande partie des morceaux. On retiendra en particulier El Magnifico, Titanic, La folie du contrôle, Le secret ou Divin blasphème.
Le plaisir est total.
Nous retrouvons Nicolas Repac dans ses inventions, sommé de nous faire vivre le trajet en TER (bondé) entre Istres et Marseille. A Sète, c’était une baleine qu’il devait nous faire apparaître, image plus poétique liée à la proximité de la belle Méditerranée…
Arthur H vient de sortir son 17ème album, rien que ça. Des titres plus anciens s’invitent donc à la fête au cours du show tels qu’Adieu tristesse, Cheval de feu, La boxeuse amoureuse (toujours aussi magique à entendre en live) ou le délirant morceau sur La caissière du super (on les a pas un peu oubliées depuis la fin du covid d’ailleurs ?).
C’est beau et nous restons happés par la magie dispensée par ce chanteur inclassable et épris de liberté.
La soirée se termine avec La plus triste des chansons partagée en cœur avec le public et qui, malgré son titre, nous fait repartir le cœur plein.
Crédits photos : Olivier Scher