Nous les connaissions par leur première galette « Dix vagues à sons », qui date de plus de 6 ans. S’il a fallu attendre avant la sortie de ce deuxième album, c’est que Sébastien Gariniaux et Isabelle Sempéré se sont aventurés sur divers projets, ont pris le temps d’exporter leur musique éclectique sur les routes. Après Bastoon et Babouschka sur scène, ils reviennent fredonner et hurler leurs nouvelles aventures avec « J’ai plus d’allant ».
C’est un duo atypique que nous présentons aujourd’hui sur Le Musicodrome. Un duo de chanson française, un vrai, qui n’a pas peur de remettre au gout du jour de la chanson qu’on a trop tendance à oublier. A fleur de peau, une guitare et une voix, ils arrivent pourtant, en alternant les styles et les thèmes à nous tenir en haleine sur « J’ai plus d’allant ».
Il y a des clins d’œil à Piaf et des relents de Brel sur Milo, où les jeux de mots s’additionnent avec une fausse naïveté qui s’inscrit dans la lignée de cette chanson française à laquelle appartiennent Bastoon et Babouschka. Cette envie de toucher l’auditoire avec le bon mot sera omniprésente et animera toutes les chansons de cet album.
Quand la douceur succède à la folie, comme sur Une histoire qui n’existe pas, on retrouve une mélancolie qui rappelle Les Tit’ Nassels, avec la voix de Babouschka qui sait nous envoûter, quand la guitare alterne avec le ukulélé ou le banjo qui donnent du piment à ces notes d’évasion. Un virage de style qui n’est pas pour nous déplaire.
« Si cette histoire n’existe pas / avec cet air je veux frémir / m’abandonner à en mourir / puisque l’histoire, s’arrête là... »
Il est très difficile de classer le groupe, les tonalités d’Isabelle Sempéré pouvant divaguer au gré des humeurs du duo, et des histoires qu’il nous raconte, vraies ou fausses, qui font sourire ou pleurer, rire ou grincer des dents.
Si les six ans d’attente paraissaient longs, ils ont permis de faire fructifier au mieux cette nouvelle galette qui s’échelonne sur plus de 50 minutes, et qui contient quelques petites pépites comme la chanson éponyme de l’album, où la voix de Bastoon vient ajouter une nouvelle couleur sonore et s’oppose à la voix éraillé de Babouschka, tout en érotisme. Aux portes de Paris est peut être là chanson qui nous aura le plus marqué, dans la lignée des histoires que savait écrire Brassens, sur ces gens si remarquables, qu’on ne remarque pas.
Avec plus de 200 concerts au compteur, le groupe sait s’exporter loin de sa Bretagne, pour les nostalgiques de la chanson française qui semble avoir trouvé l’une de ses nouvelles plumes. On peut ressortir de l’écoute de ce cd avec le plein de détresse et de nostalgie autant qu’avec une envie de vivre sans faille. La diversité des styles empêche de tomber dans une monotonie qui n’est clairement pas la marque de fabrique du groupe. On chante et c’est bien le but de cet album qui regorge de chansons « hors formats », à découvrir !
La dernière chanson Silence étant sans nul doute la preuve que Bastoon et Babouschka se moquent des codes et des normes parfois insipides de ce monde, ils s’amusent, et ça nous amuse !
FICHE TECHNIQUE
Tracklist
1. Le chagrin
2. Combien
3. Milo
4. Ma Mie mobile
5. Une histoire qui n’existe pas
6. Mon autre
7. Paillasson
8. Le belle germaine
9. Mon colonel
10. Bibi
11. Jeux de dames
12. Aux portes de Paris
13. J’ai plus d’allant
14. Matin pluvieux
15. La rumba des foux
16. Silence
Durée : 52 min
Sortie : 26 mai 2015
Discographie : 2ème
Genre : Chanson française