Première participation du Musicodrome au congrès du parti communiste. A l’ordre du jour : la présentation de la nouvelle internationale, base du futur régime social, et fruit d’un labeur obstiné et opiniâtre des deux camarades John Lenine (Toma de la Caravane Passe) et Sylvester Staline (R-Wan de Java), qui se proposent de poser les jalons d’un nouvel idéal politique et musical, bien accompagnés de leurs fidèles soviets. Le grand soir pointant, tous les espoirs sont permis pour remettre sur pied notre jeunesse en déshérence ce 22 septembre 2014, avec ces 14 ébauches pour la révolution.
Déjà presque une année que la révolution est en marche, nous ne reparlerons donc que peu aujourd’hui des 4 premières propositions bolchéviques, que tout le monde connaît depuis le 27 janvier et l’intronisation du « Bolchoï » au somment de l’état soviétique. Si Red Army, Bolchoï, Rongrakatikatong et Eastern Western apposaient une alternative à la plus grande crise de l’histoire du capitalisme, à coup de beat joufflus, de mises au goulag et de danses balkaniques, le grand soir pointait le bout de son nez, ou plutôt… de son oreille, sur un air de hip-hop ! Manquait tout de même une pierre à l’édifice tout de rouge vêtu qui devrait sans conteste devenir un hymne, un symbole de l’anti-impérialisme à travers le monde musical !
S’il est tombé il y a de trop nombreuses années, un nouveau Rideau de fer s’invite parmi les propositions disposées sur ce cd. Battu par les rythmes enjoués du DJ Croute-Chef, ce nouveau mur musical entre les deux mondes se trouve être une des propositions les plus concrètes proposée par John Lenine, mais demeure encore source de désaccord avec Sylvester Staline, « tire le rideau de fer et rempli mon verre » !
Elle est l’arme par excellence, celle dont notre révolution doit regorger pour pouvoir toucher le plus de camarades possibles, et c’est entraînés sous les jougs de la trompette et d’un rythme faussement calme que résonne Propaganda profesional. On y retrouve par brèves envolées La Caravane Passe, porté par un prosélytisme envoûteur qui ne peut que nous faire rêver cette nouvelle ère prônée par les deux larrons « tu voyages sur le toundra / oh propaganda / dadadada da ». Un coup de coeur, peut être la proposition la plus alléchante, approuvée !
Si l’on doit toucher toute la population, Soviet Suprem party est un instrument idéal, ce côté électro-balkanique, aux paroles interpellantes et aux airs de reggae boulégant, va permettre d’animer chaque soirée de chaque village ! Pour sur, dès que cette chanson résonnera les corps unis n’auront d’autres choix que de danser.
Revenir aux fondements de la belle époque paraît indispensable, c’est dans cette optique que les dirigeants nous proposent Slow Slavic : « Slow Slevic / Slow Slevic / c’est le quart d’heure d’union soviétique ». Du hip hop façon tendre valse soviétique, comment ne pas succomber ? Enfin l’instant romantique attendu de l’album, le nouveau programme du parti s’adresse également aux coeurs tendres !
Le soviétique, loin des stéréotypes nichés au fin fond de leurs kolkozes à ruminer, s’ouvre au monde. Et en est-il de plus charmante preuve que le sirtaki pour le moins surprenant s’invitant sur Ruiné comme Athènes, aux paroles loufoques au premier abord mais comme toujours travaillées et qui trouve une résonance dans l’actualité qui fait la une chaque jour ! Les deux chanteurs se passent une patate (grecque ?) chaude de couplet en couplet, on rebondit et s’émerveille, un début de tour du monde pour le Soviet Suprem !
Car le reste du congrès ne sera que la continuité de ce périple engagé, avec un passage par Paris, du hip-hop à la Soviet Suprem, reconnaissable au violon qui nous envoûte derrière les deux zouaves au flow strident au premier rang. A la manière des Fatals Picards, les révolutionnaires alternent à merveille le français et l’anglais pour nous faire sourire en présence de coeurs féminins associés à cette proposition, baptisée French romance. Les troubadours rouges pousseront même le vice à aller chanter Eastern weastern chez l’ennemi de toujours, comme pour montrer qu’à 4, avec un violon, un DJ et deux maîtres à penser, on renverserait les plus grandes montagnes sibériennes !
Les références aux illustres anciens sont de mise dans chacune des propositions actées par John Lenine et Sylverster Staline, on pense immédiatement au célèbre médecin chercheur dans Chiens de Pavlov ou Cumbalkania, portés tout en douceur par les guitares de l’est. Deux flow plus tard, une référence à Chavez et quelques paroles hispaniques dans la caboche, on ne peut que danser et se tenir sur nos gardes avant d’appuyer sur le bouton rouge, portés par les corps de l’armée rouge. Ce rouge qui symbolise leur révolution, mais qui est par dessus tout à découvrir en « vrai », lors d’une des réunions du parti qu’ils organiseront dans votre ville.
L’opération rouge gorge enclenchée suite à ces 14 propositions trouve tout son sens dans ce fou projet, qui n’a pas fini de faire parler de lui dans notre univers musical ! Toujours prêt à méchamment faire la fête autour d’un verre, d’un camarade, d’une idée, les deux vieux aparachiks nous prouvent qu’il reste de l’espoir et seront bientôt prêts à le poser dans chacune des têtes de ce pays. Alors toi aussi participe à l’action, rentre dans le camp et appuie sur le bouton rouge !
FICHE TECHNIQUE
Tracklist
1. J’débarque
2. Rideau de fer
3. Rongrakatikatong
4. Bolchoi
5. Propaganda Profesional
6. Soviet Suprem party
7. Slow slavic
8. Ruiné comme Athènes
9. Turbo tito
10. Chiens de Pavlov
11. French Romance
12. Cumbalkania
13. Eastern Western
14. Red Army
Durée : 43 minutes
Discographie : 1er album
Genres : Hip Hop / Chanson / Musiques balkaniques
Sortie : 22 septembre 2014