Le week-end dernier se tenait à Alès la douzième édition du Festival de la Meuh-Folle. Une nouvelle fois Sold-Out, le festival continue sur sa belle lancée de l’année passée, tout en augmentant sa jauge puisqu’il a accueilli cette année pas moins de 8000 festivaliers. La mue du festival est flagrante sur tous les plans et pas seulement celui de l’affluence. En accueillant cette année deux groupes étrangers, le festival est entré dans une nouvelle dimension.
Dès le matin de ce 3 avril qui s’annonçait ensoleillé, la page Facebook de l’événement affichait complet. De bon augure pour la soirée dont le point d’orgue n’était rien de moins que Massilia Sound System. L’ouverture des portes à 19 heures n’a pourtant été que peu plébiscitée : la foule ne s’est pas pressée pour rentrer tôt dans l’enceinte du Capra. Erreur fatale, le moment de rush est survenu vers 21 heures 30 et la queue à l’entrée s’est étirée de façon surréaliste. Le temps d’encaisser le trop plein et de réorganiser l’entrée, les derniers festivaliers n’ont pu entrer que sur le coup de 23 heures 30 pour le début de la tête d’affiche.
Entre temps, les retardataires avaient raté la bonne prestation du groupe vainqueur du tremplin : La Wec Family. Un show d’une heure variant les styles, du plus tapageur au plus swing, qui se termine devant un petit public au regard de ce que prévoyait la soirée sans toutefois que ça n’enlève de l’énergie aux jeunes arriégeois qui ouvraient la soirée sur scène !
Le public était en place pour les Sud-Américains enragés de Che Sudaka qui nous dispensèrent un punk rock à consonances latino des plus dévastateurs. Face à une salle se remplissant de plus en plus, ils ont enchaîné les tubes tels que Mentira politica, mais aussi des chansons de leur dernier album « Hoy!« . La chaleur des rythmes espagnols a conquis la totalité du public présent. Ce coup de projecteur sur ce groupe pas assez connu en France a assuré un lancement formidable au festival, une bien belle découverte pour bon nombre de festivaliers.
L’arrivée sur scène de Massilia Sound System allait finir de mettre le feu à un public demandeur. Le public acquis à sa cause, le groupe n’a plus eu qu’à dérouler et faire ce qu’il fait de mieux : mettre le oaï partout ! Le service du pastis après 25 minutes de set a ravagé les premiers rangs qui en ont détruits les crash barrières à force de pousser. Les morceaux du dernier album laissent place à de vieux tubes attendus du public, la setlist est excellente et l’ambiance illuminée et enfumée est au rendez-vous.
Une immense majorité du public n’attendait que le set des marseillais, et ils n’ont pas été déçus, avec une énergie toujours aussi folle et un amour de la scène qu’il ne cache pas, le Massilia Sound System a enflammé la salle comme attendu !
Enfin, le dernier groupe de la soirée nous venait de la région parisienne et a particulièrement bien réussi la fin de soirée électronique. Orfaz a fait vibrer le public de la Meuh Folle sur ses infra-basses d’un autre monde pendant près d’une heure avant de clore la première soirée du festival.
Le samedi après-midi était, à l’image de l’année passée, à nouveau une grande réussite. Bhalle Bacce Crew est revenu de sa contrée lointaine pour poser son son pendant près de 5 heures sur le camping. Des MCs infatigables ont maintenu en haleine un public compact et nombreux durant tout le set avant de boucler juste pour l’ouverture des portes.
Et comme l’année dernière le beau temps était au rendez vous, ce qui change irrémédiablement la donne : les quelques bourrasques de vent n’ont pas découragé les festivaliers, par centaines à danser devant les caissons de basse et les MC aux flow inarrêtables.
19 heures et c’était reparti pour une nouvelle soirée. Le public s’est pressé plus tôt ce soir-là et le public était déjà nombreux et très chaleureux pour accueillir le groupe qui ouvrait la soirée du samedi, les excellents Stephanois, les Barrio Populo. Le set d’une heure absolument impeccable montre une profonde réflexion du groupe autour de l’articulation des morceaux et des rythmiques sur scène. Le public, très réceptif et enjoué aura été une magnifique réponse au groupe qui se sera donné corps et âme sur scène. Le rappel demandé avec insistance en témoigne.
En deuxième partie de soirée, la Meuh Folle accueillait un groupe déjà aperçu furtivement l’année passée : Zoufris Maracas. Après avoir interprété un morceau avec La Rue Ketanou l’année passée, ils revenaient cette année mais de façon officielle cette fois. Forts de leur nouvel et excellent album « Chienne de vie« , le groupe à la mise en scène fantasque proposera un show sobre mais efficace qui ne rendait pas la tâche facile à la tête d’affiche qui arrivait.
Groundation était la deuxième grosse tête d’affiche de ce week-end. Les Américains, fidèles à leur reggae posé ont laissé une grande part aux instrus, le chanteur ne gratifiant le public de sa voix de chaman qu’avec parcimonie. Si rien n’est à redire sur le niveau instrumental offert par le groupe, si les fans d’un Groundation enfumé auront pris leur pied, une partie des festivaliers gardera cette prestation sans éclat comme la déception de ce week-end.
Pour finir en beauté ce festival, quoi de mieux que l’expérimenté Weeding Dub aux platines ? Le baroudeur chargé de clore cette édition a su cueillir le public encore massif d’après Groundation pour les maintenir en forme pendant près d’une heure et demi, son dub riche et varié plaisant à un public varié.Et il a fallu attendre tard pour qu’il quitte la scène,pour le bonheur de la foule encore présente en masse malgré l’heure tardive, et d’une partie de l’organisation présente sur scène pour le traditionnel discours du président.
La soirée clôturée, comme la veille, la bonne humeur généralisée va continuer à se propager sur le camping avec des mini sound system et des boeufs improvisés plein de sourires dans les tentes.
Cette réussite est un véritable plaisir qui s’inscrit dans la durée. En deux ans, la Meuh Folle a su conquérir un public varié et important, qui n’hésite pas à se déplacer de loin pour ce premier festival de la saison. La programmation, l’ambiance générale, le sound system sur le camping ont encore réussi à faire bouger 8 000 festivaliers qui, on l’espère ne seront pas découragés par les quelques grains de sable lors de la soirée du vendredi.
La machine ronronne, et ne doit pas s’endormir sur ces deux folles années, mais continuer à innover pour régaler les festivaliers l’année prochaine, le rendez vous est pris !