Ce n’est pas vraiment un EP que nous présenteront pour le groupe canadien Theory of a Deadman mais nous saluerons plutôt leur stratégie marketing qui a consisté à publié 1 single à quelques semaines d’intervalle depuis fin avril. Le dernier de la série de 4 est arrivé fin juin et ces 4 singles annonçaient l’album qui est arrivé dans les bacs le 29 Juillet et qui sera chroniqué prochainement dans nos colonnes : « Savages ». Retour sur ces 4 petites bombes lâchées pour préparer le terrain. L’autre groupe à l’honneur dans cette chronique est un local puisque ces 4 jeunes qui produisent leur premier EP mais n’en sont pas à leur coup d’essai nous viennent d’Uzès. Après avoir écumé les scènes locales, Miximétry nous propose un classique 4 Titres « Trop gras, trop sucré, trop salé« .
Theory of a Deadman
Procédons par ordre chronologique : le premier des 4 singles à être sorti s’intitule « Drown » et a fait l’objet de plus d’attention que les suivants puisqu’il disposait de son propre packaging, contrairement aux autres à qui aura été associée l’image de l’album. Morceau sombre et violent du début en guitares saturées à la fin aux choeurs déchirés. Les voix sont graves, le son écorché, on tend vers un titre de métal. Changement à l’horizon.
Le morceau qui suit renoue avec les tonalités « lover » que pouvait adopter le groupe auparavant. Le refrain est très prenant, presque nul doute que ce single parmi les single fera l’unanimité. Musicalement soigné, plutôt calme, le morceau a tout pour lui, on reconnait la griffe de Theory of a Deadman mêlée à des sons électroniques du meilleur effet. On trouve des airs de Linkin Park sur ce morceau excellent !
Le morceau suivant annonce quelque chose de spécial puisqu’il donne son nom à l’album : Savages. Le featuring avec Alice Cooper annonce du gros son, et on n’est pas déçu encore une fois ! Et le ton est donné dans le refrain : « Turn on you before you turn on us, we’re all just sava-savages« .
Musicalement à nouveau parfaitement au point, ce morceau est en opposition totale avec le précédent d’un point de vue émotions. Une partie parlée sur la fin du morceau rappelle encore une fois les américains auxquels nous les comparions plus haut. Morceau de Hard Rock violent qui laisse présager un album agressif mais varié !
On en arrive au dernier des 4 titres sortis en avance : Blow. Le morceau alterne parties musicales et parties où le chant est prédominant, avec simplement un fond de batterie qui reste prégnant pour l’accompagner et une guitare qui « se fait discrète ». Est-ce l’ambiance donnée par l’écoute répétée des précédents morceaux ? Ou doit-on simplement se rendre à l’évidence ? Ce morceau est encore une fois EXCELLENT, tout en étant d’un style différent des précédent mais dans la « lignée » Theory of a Deadman. On en redemande !
Alors voilà, fini sans doute les morceaux aériens et insouciants qu’on avait pu apprécier sur le précédent opus « The Truth is… » comme The Truth is…, The Bitch came back, ou même sur All or Nothing, chanson plus ancienne. L’ensemble parait plus tragique, plus violent comme en témoigne le featuring avec Alice Cooper et si les voix variées restent (comme sur Angel, et on apprécie), une certaine légèreté manque un poil. Cela annonce peut-être un tournant plus sombre du groupe mais comme nous l’écrivions, les 4 morceaux proposés étant très différents, l’album peut encore nous réserver de belles surprises. Le précédent album commençait à dater mais vu la qualité du travail, on comprend que les Canadiens aient pris leur temps ! D’autres groupes plus prolifiques feraient bien de prendre exemple : EXCELLENT !
Miximetry « Trop gras, trop sucré, trop salé » (2014) -ROCK-
L’omniprésence de la guitare sur cet opus frappe à la première écoute. On se jette d’entrée dans cet EP tant l’intro à la gratte du premier morceau Cherry annonce du bon son. Des sonorités empruntées aux Red Hot Chili Peppers ou à Franz Ferdinand confirment très vite que la qualité musicale du groupe est là. Les riffs sont excellents, restant cependant très fidèles à la tradition Rock. Une déception particulière dans le premier titre lorsqu’on se rend compte après un premier couplet en anglais que le second est en Français. Pas déçu que les jeunes groupes reprennent la langue de Molière, bien au contraire : déçu de ne s’en rendre compte que si tard dans la chanson : l’espèce d’accent Anglais conservé lors des passages en Français qui pourrait sans doute passer pour charmant est en fait du plus mauvais goût et rend la compréhension plus difficile. Alors Miximétry, un savant mélange entre les Red Hot musicalement et Helmut Fritz vocalement ? Bon, non. L’accent n’est pas aussi prononcé et surtout, on ne le retrouve pas dans les chansons suivantes.
Le titre suivant Element est cette fois encore pour moitié en français et pour moitié en anglais. Sur le même modèle que la première chanson, on accroche vite grâce à cette guitare puissante. Une référence à Shakespeare qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe introduit à nouveau un refrain entraînant en Anglais. Enchantés par la performance musicale et satisfait de voir le fâcheux accent disparaître, on attaque le troisième titre de l’EP. Après une intro sur un air de déjà vu (rappelle Come on Home que de bonnes inspirations pour ce groupe !) on attaque en Français et on y restera jusqu’au bout cette fois. Chanson sur le thème de l’amour, le fond reste assez vague et ce n’est pas l’important ici. L’envolée inspirée de la guitare en fin de morceau est appréciée et souligne le talent de ces jeunes musiciens, de quoi finir la chanson en beauté.
Le dernier morceau, du nom des services de renseignement et de protection extérieurs Anglais MI6 est cette fois composé en Anglais. Pas de jaloux entre les deux langues, le groupe se cherche, ou revendique la parité. Le refrain rappelle cette fois Addiction des Jets Overhead la recette est simple, connue et prend bien : le morceau est excellent.
En bilan, c’est à un bon concentré de Rock’n’Roll qu’on a affaire. Cet EP est très prometteur pour le groupe : le niveau musical et l’inspiration sont là. Ce premier EP devrait lancer le groupe, si c’est ce qu’il souhaite, avec succès s’il est correctement épaulé et s’il a un peu de chance dans les prochains mois.
Un bémol : on interprète l’alternance des deux langues plus comme une hésitation que comme une réelle volonté, que préférera le public ? Et si c’est un choix du groupe d’autres avant l’ont fait mais jamais cependant en respectant une telle parité. On aurait aussi aimé une diffusion des textes associés aux morceaux.
Miximétry se lance, et se lance très bien. La balle est maintenant dans le camp des producteurs et autres organisateurs de concerts.