Pour la première fois pour les uns, la seconde pour les autres : une partie des membres du Musicodrome se rendait bel et bien au Limonaire ce samedi 2 juillet. Et pour cause, cette soirée était la parfaite occasion de mêler l’envie d’humer ce haut lieu de la chanson française, et de voir sur scène Imbert Imbert pour l’occasion de la sortie de son CD : « Viande d’amour ».
Nouvelle tournée, nouvelle configuration : c’est à deux que les musiciens monteront sur scène face à une salle du Limonaire toute proche de sa contenance maximale. Une ambiance des plus détendue mais respectueuse, il était prié aux personnes s’apprêtant à regarder le concert d’éteindre leurs portables. Consigne tenue, du moins pour ceux qui en sont munis, et qui devrait être d’usage pour chaque concert, chaque salle. Deux contrebasses attendent les 4 mains de Mathias Imbert et Stephen Harrison, et c’est la première interrogation de la soirée : que va rendre ce détonnant cocktail d’engins imposants ? Dès la première chanson, la réponse est donnée : un mélange savoureux où les deux instrumentistes se complètent à merveille, et où Mathias Imbert peut donner libre court à ses mots pour glisser sur les notes des contrebasses. Alors ça swingue, ça jazz, c’est rock coco. L’espace sonore se réduit de chanson en chanson, dans l’enceinte de la salle où les voix n’ont pas besoin de micro pour se faire entendre.
« Viande d’Amour » est sorti le mois dernier, et nombre des chansons seront à l’honneur de cette soirée. Entre chansons d’amour (Je t’emmerde mon amour, Le trou de mon coeur…) et chansons coups de gueule (L’ado le sent, Le cancer des gens soumis…), notre cœur balance, avant de chavirer. Les mots sont justes, le chanteur arrive à jongler entre la poésie et un langage cru mais détonnant qui rend un tout surprenant mais très bien en place.
Toujours à la recherche du mot juste, de la phrase qui accroche et fait réfléchir, Imbert Imbert aura réussi à nous avoir dans ses filets sur presque toutes les chansons.
Stephen Harrison ne sera pas en reste en ce qui concerne le piment de la soirée. Entre solos de « air batterie », intonations de bon cœur des refrains, envolées de sa contrebasses, le musicien à su se mettre le public dans la poche.
Et les grands noms se retrouvent au Limonaire. C’est ainsi que la belle surprise d’entendre la voix de Melissmell, improvisée choriste de luxe sur une chanson, nous arrive sans prévenir. Décidément le monde est petit, et le Limonaire un des points cardinaux qui permet aux trains de la chanson de se croiser.
Après plus d’une heure et demi de concert, un rappel absolument inopiné qui n’a cependant pas laissé pantois les deux compères, le public se disperse, mais doucement. Et une partie du public restera à jongler avec les bouteilles de vin et les rêves à pourvoir. Les deux contrebassistes reprennent même du service durant quelques minutes avant que le désormais célèbre Tetex, chroniqueur sur le Musicodrome, ne rejoigne Mathias Imbert le temps de mêler trompette vocale et contrebasse, pour un bœuf des plus originaux.
Cette première (ou deuxième) au Limonaire laissera surement un regret à chacun : ne pas avoir connu ce lieu plus tôt ! Mais pour sûr il s’inscrit dans le long terme, ce lieu est à marquer d’une pierre blanche, pour son état d’esprit dans sa globalité, sa convivialité et sa chaleur.
Et de constater qu’Imbert Imbert continue de tracer son chemin, son quatrième disque entre les doigts, et est toujours prêt à aller le balader ici ou là. Alors, à bientôt !