« Novembre67 » est sur le circuit depuis hier. C’est en 67 qu’est né J-M Sauvagnargues, depuis un moment batteur au sein du groupe de rock Les Fatals Picards. Manager musical à ses heures perdues, il est également depuis peu chanteur ! Comme nous vous le disions il y a un mois, ce virage solo qui le tentait tant vers la chanson française s’est-il prit sans embûches ?
On aurait pu se demander quelle idée lui a prit ? Il n’en est rien. Lui, par contre, se demande pourquoi Dunkerque pour un Cévenol ? Premier arpège, premier rythme et la voix de J-M nous surprend. Sans forcer, il va nous parler d’un thème qui va revenir par la suite : l’amour. On assiste ici à la tentative de raviver une flamme qui s’éteint peu à peu, en allant à Dunkerque. Mais « c’est pas en changeant de décor que l’on change le plomb en or, et si on traîne au coeur ailleurs, est ce que ailleurs serait meilleur ? ». Un premier titre plutôt rythmé, un petit air aérien, et même un p’tit bout d’accordéon. Une entrée en matière plaisante !
La suite, elle, parle aussi d’amour, mais celui qui naît, celui dans lequel on fonce La tête la première… Souvent celui qui déçoit et brise les coeurs. Et c’est sur un arpège, accompagné d’un peu de violon, que l’on imagine J-M, guitare à la main, chantant sa chanson à un amour inavoué durant son adolescence. C’est joli, ça s’écoute bien, et ressemble à une mise à nu du personnage. On vous laisse avec le clip :
« Ne pleure pas, c’est pas la première fois, encore moins la dernière, que je tombe comme ça, la tête la première, sur une fille amoureuse d’un autre que moi, alors que moi, je l’étais déjà de toi »
Vous l’aurez compris, Jean-Marc a décidé de mettre au centre de son album les sentiments. On ne savait pas à quoi s’attendre donc on ouvre nos oreilles pour la suite. Et il va nous parler d’un autre sentiment, autre valeur, La tendresse, comme il redit ce que Bourvil disait : « sans la tendresse, l’amour ne serait rien ». Oui, une belle reprise d’une chanson d’un sacré bonhomme. En ce moment, dans notre monde actuel, on aurait bien besoin de plus de tendresse les uns envers les autres. Ouais ok, ça peut paraître niais, c’est proche du « aimez vous les uns les autres », mais dans l’fond, pour sûr qu’on serait plus humains avec un poil de tendresse en plus dans nos relations avec les autres.
La suite est un peu le coup de coeur de l’album, avec une chanson hommage à Georges Brassens dans laquelle on reprend en coeur Mr Georges, avec les Amis de Brassens. Une pompe qui était la spécialité de Mr Georges, avec un bel accompagnement phrasé à la guitare, c’est sur cette mélodie qu’un bel hommage va être rendu à « ce poète artisanal ». On aura même quelques relans d’accordéon dans le fond, par moment. Dommage que non l’entende pas plus celui là. Ce morceau se trouve être truffé de références sur les grands morceaux de l’ami, qui leur fait certainement un « clin d’oeil du haut de cieux ». Extrait, profitez en.
« Les petits enfants de nos enfants, chanteront encore, je vous parie, les banc public et le parapluie »
Au Musicodrome aussi, on espère que ce monument de la chanson française ne se perde pas au fil des générations… Le titre suivant, moins emballant, est l’occasion pour J-M de revenir nous parler d’amour, mais pas celui que l’on donne à sa moitié, mais cet amour que nous relie à notre famille, les amis, Les gens qu’on aime. Avant d’enchainer sur une reprise de Serge Reggiani, pour nous parler de nouveau de l’amour ! Mais un amour inter-générationnel plutôt mal vu de part nos moeurs, Il suffirait de presque rien… Au moins il y a de l’amour, devrait-on comprendre, car certains souffrent de cette solitude, de ce manque d’affection, A vot’ bon coeur M’ssieurs dames. Une chanson triste, qui s’emballe presque sur la fin, à la manière d’un orchestre.
Et puis vient sur le plateau les penchants politiques de son papa, avec la reprise de Mon père était tellement de gauche, des Fatals Picards (écrite par Ivan Callot). On a l’habitude de voir J-M l’interpréter sur scène en compagnie des Fatals, ici la reprise est plus douce. Moins folk, mais plus lyrique, et un p’tit solo de cuivre sur la fin pour le grand bonheur de nos oreilles ! Franchement on « sait pas quelle tête il aurait fait » en 2015 en allant voter.
C’est bien beau de parler de tout ces gens, novembre67 nous parle par la suite un peu de lui. Enfin de l’année de sa naissance, de tout ce qui aurait pu marquer cette année 67. La liberté sexuelle, la mort du Che, la couleur à la TV, la guerre au Vietnam… On s’amuse donc à faire de même pour notre propre année de naissance. Pour une chanson plutôt rythmée qui coule toute seule. On aura même eu droit à un p’tit bout de Fanfare ! avec des cuivres qui mettent un peu de couleur à ce disque. Eux aussi, on aurait aimé plus les entendre. Cela dit en nous parlant de l’année de sa naissance, il nous parle enfaite de l’amour parental… Et il clôture ce premier album Sur une machine à écrire. Veut-il nous dire par là que ce n’est que le premier ?
En tout cas ce « Novembre67 » est un premier jet tout en délicatesse, une mise à nu, traitant de sentiments très simples avec une voix qui contraste l’image du batteur aux gros bras. Musical aussi comme album, mais on aurait tout de même aimé quelque chose d’un peu plus péchu, rythmé. Les quelques rares apparitions de cuivres ou d’accordéon sont réussies, cela aurait eu le mérite d’être plus mis en avant peut-être. Mais pour un bonhomme qui est sorti de derrière sa batterie, c’est une première fois tout en délicatesse qui ne s’est plutôt pas mal passée.
FICHE TECHNIQUE
Tracklist
1. Dunkerque
2. La tête la première
3. La tendresse
4. Monsieur Georges
5. Les gens qu’on aime
6. Il suffirait de presque rien
7. A vot’ bon coeur M’ssieurs dames
8. Mon père était tellement de gauche
9. Novembre67
10. Sur une machine à écrire
Album : 1er
Durée : 33 min
Sortie : 11 décembre 2015
Genres : Chanson française / Variété Française
Article rédigé par Jackonthemoon