Dubioza Kolektiv, vous connaissez ? Nous non plus, enfin, depuis peu. Pourtant, ils vont sortir leur septième album, « Happy machine », en février prochain. Il est donc évident que nous avons raté des étapes. On récapitule ?
Ce collectif qui nous vient tout droit de Bosnie n’en finit plus de faire parler de lui, de l’autre côté de l’Europe. C’est l’histoire d’une bande d’ados qui se planquait pendant que les bombes pleuvaient sur Sarajevo. Engagé contre leur propre gouvernement face à une liberté d’expression étouffée, le collectif distille ses textes avec une arme encore plus redoutable : l’humour.
Attaché à leurs racines des Balkans et pas avares de dénonce, Dubioza Kolektiv pioche dans nos Fatals Picards nationaux, une grosse démence UK et une folle envie d’expérimenter des ingrédients sonores. Les show sont complètement barrés, le groupe peut basculer de revendication grave à une naïveté volontaire et assumée qui n’en finit plus de faire son petit effet.
Les genres ? Ils s’en moquent. Ils manient la langue comme défouloir, rassemblent les foules sans qu’elles sachent comment ça va tourner. De la pop ? Ok. Du reggae ? Pourquoi pas. Du punk ? Pas de limite. Du hip hop ? Oui, il n’y a plus de frontière. Dans le monde du tout permis, Dubioza Kolektiv excelle dans ce qu’on lui interdit.
En se tapant des featuring mystiques (Barack Obama, Kim Kardashian ou encore Miley Cyrus), cherchez l’erreur, ou sachez la trouver. Le premier single est résolument décalé. Eux, qui ont déjà partagé les planches avec Manu Chao en Espagne, n’ont pas de limites. Le clip est d’ailleurs 100% véritable, recyclé avec des images issues du web, qui s’apparente à une vraie pépite. Le détournement de The Pirate Bay en est un véritable symbole.
Une affaire à suivre en 2016.
Clip « Free.mp3 (The pirate bay song) » / extrait de « Happy machine » (2016)