The Offspring « Supercharged » (2024)

7 min de lecture

Agitateur mondial de la scène punk/rock mondiale depuis plus de 30 ans, The Offspring continue d’allumer la mèche partout où il passe (il suffit de se raviver les souvenirs de leur passage aux arènes de Nîmes cet été pour le constater). Cet automne, il revient armé avec de nouveaux arguments.

3 ans à peine leur dernier album « Let the band times roll » qui nous avait franchement botté, les californiens n’ont pas trop tardé cette fois pour remettre le couvert : le 11 octobre, ils ont dévoilé « Supercharged », leur onzième opus, qui a des allures de « Smash » côté pochette. Parlons-en de « Smash » justement : voilà tout juste 30 ans que sortait le deuxième album du groupe, un des meilleurs albums que The Offspring ait sorti. Alors, clin d’œil graphique, volonté de retourner aux sources ou envie d’explorer autre chose ?

C’est plus les deux suppositions qui s’affirment même si on sent bien que The Offspring a, par moment, envie de se poser un peu : à l’image de Ok, but this is the last time, le groupe a certainement proposé le morceau le plus pop de son histoire. Après tout, sur l’album précédent, The Offspring avait revisité un de ses classiques au piano. Là où l’on sera finalement un peu plus inquiet, c’est sur le morceau d’ouverture de « Supercharged », avec Looking out for #1 … et avoir des sueurs d’emblée, cela déstabilise forcément. Un morceau en montagnes russes, alliant fureur punk/rock, même très rock par moment, mais aussi aussi niaiserie pop volontairement assumée pour manipuler l’autodérision. The Offspring a l’habitude de réaliser un morceau de ce style par album mais le balancer d’entrée en ouverture de skeud, on se demande si le groupe va nous concocter une toute autre recette.

Les grosses goûtes vont vite s’éparpiller : on finit par comprendre que ce « Supercharged » va puiser dans toutes les influences que The Offspring s’est injecté dans les veines au cours de toutes ces décennies. On replonge rapidement dans l’esprit de « Americana » avec The fall guy qui aurait très bien pu y figurer. Sur un des singles du groupe dévoilé avant la sortie du skeud, on se disait finalement la même chose : avec Make it all right, on retourne au beau milieu des années 90 avec son skate sous le bras ! Le refrain est entêtant et c’est un aller simple sous les palmiers de Californie.

Et alors les clins d’œil aux premiers skeuds ? Attendez ils arrivent ! Light it up est une première bombe qui arrive à coupler les guitares lourdes entendues davantage sur « Ixnay on the hombre » (1997) et le rythme punk de « Smash » (1994). Certains pourront même y voir des airs du refrain de Staring at the sun présent sur « Americana » (1998). Impossible non plus de passer à côté de la bombe atomique qui vous propulsera direct sur la lune, Truth in fiction, morceau supersonique tout aussi puissant qu’aliénant. Le tout expédié en 2 minutes chrono, punk dans l’âme !

Puis arrive la petite bascule du dernier tiers d’album : on aime forcément les retours aux sources qui rappellent le bon vieux temps mais nous ne sommes pas contre non plus quelques expérimentations sonores, personne ne leur en voudra ! Sans crier gare, Come to Brazil apporte ce grain de folie, cette envie de défricher un métal à la Metallica, toutes guitares dehors… on ne l’avait pas vu venir celui-là !

Le défrichage va se poursuivre sur Get some qui déboule à toute berzingue avec un rock poisseux qui sonne bien avant l’apogée de The Offspring, plutôt 70’s. Il y a des « youhou ! », pour les plus anciens, et aussi des « yeah yeah ».

L’album s’achève par du plus classique, simple mais concis, comme avec Hanging by a thread, un morceau qui aurait pu figurer sans problème sur « Conspiracy of one », avec peut être un refrain un peu plus mélo. Enfin, You can’t get there from here rappelle certes des envolées de Come out swinging dans ses riffs de guitares mais il parvient à se faire une petite place bien au chaud, bien au rock, avec fraîcheur et efficacité.

Comme on pouvait s’y attendre, The Offspring ne révolutionne pas sa discographie avec ce « Supercharged ». Toutefois, le groupe démontre qu’il a encore des choses à proposer : il adore surfer sur les sonorités de ses premiers disques et il se permet quelques expérimentations musicales (timides mais qui ont le mérite d’exister) qui continuent de fonctionner. Pas de fioritures non plus : 32 minutes pour 10 titres, The Offspring ne cherche pas à en faire des tonnes et on s’en contemple.

The Offspring, « Supercharged », disponible depuis 11 octobre 2024 (10 titres, 32 minutes).

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