Ce soir, la toute première grande salle de concert du département est inaugurée à Nîmes. Une volonté, aussi, de rendre la culture accessible à tous.
Le département du Gard l’attendait depuis des années, il aura fallu patienter jusqu’en septembre 2012 pour voir enfin le projet d’une grande salle de concert à Nîmes devenir une réalité. Ce soir, plus de 2 000 personnes se masseront sur le parvis de la Paloma pour fêter comme il se doit, en musique, l’inauguration d’une salle devenue inespérée pour les gardois (voir ci-contre). Designé par le cabinet d’architectes TETRARC, ses allures courbées et futuristes donnent déjà le ton…
La Paloma SMAC de Nîmes Métropole, à comprendre par SMAC « Scène de Musiques Actuelles », se pose déjà comme une structure musicale majeure dans le sud de la France grâce à l’appellation SMAC, label du ministère de la Culture et de la Communication : il désigne des lieux musicaux de petite et moyenne capacité jouant un rôle fondamental en termes de diffusion et d’action culturelle. A l’échelle nationale, peu de structures bénéficient d’une telle valorisation. Nîmes compte bien tirer son épingle du jeu en proposant un projet artistique original et surtout durable. Un projet de 14 millions d’euros très largement soutenu par Nîmes Métropole (9,7 M), puis par l’Etat (1,3 M). Les points essentiels.
Une spécialisation dans les musiques actuelles
Paloma s’articule autour des musiques actuelles, c’est-à-dire l’ensemble des styles musicaux dits émergents, utilisant par conséquent l’électricité, l’amplification sonore et les nouvelles technologies comme éléments majeurs de leurs créations musicales. De manière plus simple, les genres rock, pop, chanson française, blues, métal, hardcore, reggae, dub, musiques électroniques, hip hop, world, jazz (et toutes leurs variantes) seront présents à Paloma. A contrario, les musiques classiques, baroques, folkloriques ne seront pas interprétées dans la salle nîmoise.
Un projet artistique des plus éclectiques
En surfant sur la vague des musiques actuelles, la Paloma a donc choisi de miser sur plusieurs chevaux. Laetitia Jean, en charge de l’action culturelle à Paloma, précise : « l’objectif est de proposer des spectacles variés, même ceux destinés à des enfants de moins de 18 mois par exemple. Il faut à tout prix éviter que l’on nous colle une étiquette : il y aura une programmation originale mixant des groupes internationaux et nationaux, mais aussi des séquences découvertes dans la petite salle du Club avec des tarifs autour de 6 euros. Le spectateur ne doit pas voir la Paloma comme une salle de concert traditionnelle, mais au contraire un endroit où il peut juste passer à soirée à découvrir des groupes locaux autour d’un verre à un prix abordable ! ».
Car il est bien là, l’objectif de la Paloma : la structure ne sera pas qu’une simple salle de concert, elle a pour vocation d’être un pôle de formation, de recherche et d’innovation tourné vers l’international, une structure d’accompagnent et de soutien aux pratiques musicales en appui à la création.
2 salles, 9 studios
Paloma, ce sera principalement deux salles de concerts. La Grande Salle (1 356 places assis-debout ou 606 places en configuration tout assis) et le Club (370 places debout ou 150 places assises), mais pas seulement. En plus d’un pôle de logements et de formation, ce sont surtout neuf studios qui la composent : un studio radio, un studio d’enregistrement audio/vidéo ainsi que sept autres consacrés à la répétition destinés aux pros ou aux amateurs.
Pour encadrer tout ça, Paloma avait lancé un appel au bénévolat sur son site internet il y a plusieurs mois, et la première réunion au début du mois de juillet dernier a permis de noter l’enthousiasme des gardois à rejoindre la grande famille de la Paloma : la petite salle était comble pour accueillir des bénévoles venus d’Alès, Uzès, Bagnols et même de la Lozère. A l’heure actuelle, 15 personnes sont permanentes à la Paloma, soutenus par 70 bénévoles et de nombreux intermittents du spectacle.
Après avoir constaté que les gardois friands de concerts se déplaçaient chez les départements voisins, la Paloma apparaît comme un eldorado. C’est Montpellier ou Marseille qui risquent d’être affectés.
Note : www.paloma-nimes.fr / 250 chemin de l’aérodrome, 30 000 Nîmes
Ce week-end, c’est portes ouvertes
Comme un symbole, le lancement officiel de la Paloma sera à guichets fermés. Cette soirée de concerts gratuits pour inaugurer la nouvelle structure nîmoise affiche déjà complet depuis plus de dix jours. La Paloma, d’entrée, frappe fort : à partir de 20h30 ce soir, il y aura pour tous les goûts, et pas de moindres. L’affiche sera partagée par deux invités vedette, le groupe britannique Death in Vegas, véritable maître-sorcier des musiques psychédéliques, dub et autre rock embrumé, tandis que les platines s’embraseront avec l’américain Dj Shadow.
Autour de ces deux pointures, de nombreux artistes vont graviter entre le parvis de la Paloma, spécialement aménagé pour l’occasion, et les deux salles intérieures : on prêtera une attention particulière aux français Juan Rozoff (funk) ainsi qu’à la nouvelle prestation dans le Gard après le festival Lives au Pont 2012 d’Emilie Chick (trip hop). Aux rayons des découvertes de la soirée, il y a de la pop au programme avec deux groupes avignonais (Pony Tailor, power pop et Phyltre, punk pop), mais aussi des nîmois avec les énervés de Shub (rock alternatif) et la bande du Valencia Motel (post punk).
Pour ceux qui ne pourront participer à cette soirée, vous pourrez toujours rejoindre la Paloma le demain et dimanche 9 septembre pour les journées portes ouvertes, également gratuites. L’occasion de voir les espaces publics mais aussi les dessous de la Paloma.
Crédits photos : Audrey Guiraud
La Paloma, en 3 chiffres clé
52 000
personnes. C’est le nombre de spectateurs attendu par saison (en prévision). En moyenne, Paloma compte programmer environ 90 spectacles par an dans la Grande Salle et le Club. Au total, ce sont près de 240 groupes et artistes qui investiront la structure sur une année.
6 000
heures. Cela correspondant au nombre d’heures de location des studios de répétition de Paloma. Groupe amateur ou professionnel, vous pouvez vous inscrire aux studios pour 8 euros de l’heure. Une équipe sera chargée d’informer, conseiller et accompagner les musiciens.
10
groupes. La Paloma se veut une pépinière artistique. Elle accompagnera sur une ou plusieurs années une dizaine de groupes de la région (administratif, communication, création artistique). A noter aussi 60 jours de filage et de répétitions scéniques pour les artistes locaux.